Coronavirus
Le 3e mort en France, le gouvernement tente de rassurer

Un nouveau patient contaminé par le coronavirus est décédé, a confirmé lundi 2 mars le ministère de la Santé, portant à trois morts le bilan de l'épidémie qui inquiète les Français et affecte de plus en plus vie quotidienne et activité économique.

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Carte de France montrant les trois foyers de contamination de Covid-19, dans l'Oise, dans le Morbihan et en Haute-Savoie.

La France, qui compte désormais 191 cas de contamination depuis fin janvier, soit "61 cas de plus" que dimanche 1er mars, est devenu l'un des principaux foyers du nouveau virus en Europe, avec l'Italie et l'Allemagne. La troisième personne décédée est "une femme de 89 ans testée en post-mortem à l'hôpital de Compiègne", qui "avait d'autres pathologies", a précisé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.

Selon des sources concordantes, qui avaient indiqué ce décès lundi après-midi 2 mars, l'octogénaire habitait à Crépy-en-Valois (Oise) où travaillait l'enseignant de 60 ans décédé la semaine dernière. L'Oise reste le foyer le plus important en France, avec "64 cas au total liés aux chaînes de transmission" en provenance de cette zone détectés dans sept régions différentes, a précisé Jérôme Salomon.

D'autres regroupements géographiques de cas sont recensés autour de La Balme-de-Sillingy en Haute-Savoie (19 personnes testées positives), dans trois communes du Morbihan (13 cas) et parmi les participants à un voyage organisé en Égypte (11 cas). "Pour 75% des cas nous avons une explication" à leur contamination avec "une chaîne de transmission" identifiée, a souligné le numéro 2 du ministère de la Santé, ajoutant que les investigations se poursuivaient pour les cas les plus récents.

La France fait partie des pays les plus touchés en Europe avec l'Allemagne (157 cas confirmés lundi matin 2 mars), loin derrière l'Italie, qui compte plus de 2.000 personnes testées positives et 52 morts. Face à cette situation, les mesures pour tenter de freiner la propagation se multiplient : écoles fermées dans les foyers de la maladie, voyages scolaires à l'étranger suspendus, rassemblements de plus de 5.000 personnes interdits en milieu fermés...

Du personnel de l'école Jean de la Fontaine à Crépy-en-Valois (Oise) portent des masques et sont en attente d'être testés sur le coronavirus, le 2 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'annulation du Salon du Livre, qui devait se tenir du 20 au 23 mars Porte de Versailles, ainsi que du Salon mondial du tourisme de Paris, qui devait accueillir un peu plus de 100.000 visiteurs du 12 au 15 mars, ont notamment été annoncés lundi 2 mars. Il n'y a "pas d'annulation systématique des événements" mais une appréciation "au niveau local", a précisé Jérôme Salomon, soulignant que le gouvernement était soucieux de "quand même garder une vie normale sur le territoire".

L'objectif du gouvernement est de "ralentir pour empêcher, ou au moins retarder, la libre circulation du virus sur le territoire qui marquerait l'arrivée dans la phase 3, c'est-à-dire l'épidémie proprement dite de coronavirus en France", a souligné lundi 2 mars le Premier ministre Edouard Philippe lors d'une visite au CHU Pellegrin à Bordeaux. Cette nouvelle étape pourrait signifier le passage à des "coercitions collectives", a évoqué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sans précision, tandis que le secrétaire d'Éat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a envisagé des "restrictions" dans les transports publics.

Déjà certains secteurs subissent des effets de la propagation de la maladie, du tourisme au secteur manufacturier. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a ainsi estimé que l'impact sur la croissance française serait "beaucoup plus significatif" que ce qu'il prévoyait jusqu'à présent, à savoir 0,1 point. Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) prévu mardi 3 mars a été reporté. Emmanuel Macron, qui devait y participer, a d'ailleurs modifié son agenda pour se "concentrer pleinement" sur la gestion de cette crise, selon l'Élysée, qui a précisé que le président ira cette semaine à la rencontre des personnels hospitaliers et de la population.

"Formes d'angoisse"

L'intensification de l'épidémie a également soulevé des craintes chez les personnels du Louvre, qui, s'estimant en danger, exercent depuis dimanche 1er mars leur droit de retrait. Le musée le plus fréquenté au monde (9,6 millions de visiteurs l'an dernier) reste fermé jusqu'à nouvel ordre.

Infographie montrant différentes illustrations du nouveau coronavirus, publiées par des agences scientifiques américaines

Selon la CGT, les salariés ne comprennent pas pourquoi la principale mesure prise samedi par le gouvernement pour freiner la propagation du virus, à savoir l'interdiction de tous les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu confiné, ne s'applique pas au musée. "Aujourd'hui la situation et les conditions actuelles ne sont pas compatibles avec un droit de retrait", a jugé Jérôme Salomon, expliquant que "malgré le caractère émergent de ce nouveau virus, l'État et les services de santé sont entièrement mobilisés pour faire face à cette situation évolutive".

Chaque décision d'annulation ou de fermeture s'apprécie "au niveau local" et en fonction de l'origine géographique ou du degré de proximité des participants, a-t-il rappelé, justifiant ainsi l'annulation du marathon de Paris mais pas des rencontres de football. L'Oise, principal foyer de propagation du virus en France, est visé par des mesures plus strictes : tous les rassemblements y sont interdits et les établissements scolaires des communes concernées (Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lagny-le-Sec et Lamorlaye) sont fermés.

Les deux foyers en Haute-Savoie et dans le Morbihan sont concernés par les mêmes restrictions. Le ministère de l'Éducation nationale a d'autre part annoncé la suspension "jusqu'à nouvel ordre" de tous les voyages scolaires à l'étranger et l'interruption de ceux en cours. Sur le territoire français, les voyages scolaires peuvent se poursuivent s'ils ne passent pas par un des foyers.

Selon un sondage Ifop, cette situation inquiète deux-tiers des Français, soit davantage que d'autres épidémies comme la grippe A/H1N1 de 2009 ou Ebola, et la majorité pense que le gouvernement a caché des informations. "C'est normal qu'il y ait des formes d'angoisse", a commenté Edouard Philippe. "Il faut répondre de la façon la plus transparente possible".


AFP/VNA/CVN

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