France
L'avenir de Casino à nouveau devant le tribunal de commerce

Une semaine pour tenter d'y voir plus clair sur les emplois menacés chez Casino : le tribunal de commerce de Paris doit se pencher lundi 12 février sur le plan de sauvetage du distributeur en difficultés, sept jours après une première audience ajournée à la demande des syndicats.

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Le logo d'un supermarché Casino, le 5 juillet 2023 à Ploubalay dans les Côtes-d'Armor.
Photo : AFP/VNA/CVN

Directeurs d'enseignes, représentants de la direction et des repreneurs, qui sauf énorme surprise présideront à la destinée de Casino à horizon mars/avril, et représentants des 50.000 salariés en France : à l'exception de Jean-Charles Naouri, Pdg pour encore quelques semaines, ils étaient tous présents au tribunal lundi dernier 5 février pour une audience publique sur l'avenir du groupe aux abois.

Mais le tribunal a accédé à la demande du CSEC (Comité social économique central) de repousser les débats d'une semaine, pour tenter de remédier autant que possible à l'absence d'un "volet social" dans le plan de sauvegarde.

Les avocats du CSEC ont plaidé qu'un tel volet est obligatoire dès lors que des réductions d'emplois sont envisagées.

Or, entre le moment où ce plan de sauvegarde a été négocié et aujourd'hui, le groupe a "topé" avec ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour pour leur céder 288 magasins de grande taille, supermarchés et hypermarchés.

Une opération de grande ampleur qui occasionnera le transfert de quelque 12.800 salariés et qui sera lourde de conséquences pour les fonctions support au sein de ce qui restera du groupe.

Au global, les syndicats estiment que 6.000 emplois sont à risque.

Plans de départs volontaires

À la sortie de l'audience lundi, les avocats du CSEC ont indiqué attendre que la direction actuelle et la direction à venir "puissent prendre des engagements", ce qui ne nécessite pas de renégocier le plan de sauvetage discuté pendant de longs mois.

Un supermarché Casino à Ploubalay (Côtes-d'Armor), le 5 juillet 2023.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mercredi soir, l'intersyndicale du groupe a déclaré que des plans de départs volontaires, sur un périmètre à négocier, au sein des entités visées par un plan de sauvegarde de l'emploi ont été promis par les représentants du consortium de repreneurs, les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds britannique Attestor.

En outre, les employés licenciés pourront bénéficier d'indemnités "supra-légales", a signalé l'intersyndicale, qui attend toutefois que celles-ci fassent "l'objet d'un engagement précis, chiffré et concret du consortium".

Françoise Maréchal Thieullent, l'une des avocates du CSE central de Distribution Casino France (DCF), a dit à l’AFP espérer que "des engagements seront transmis ou réitérés devant le tribunal lundi" en matière d'accompagnement des salariés risquant de perdre leur emploi. DCF est l'entité dans laquelle est logée l'activité commerciale de Casino en France.

Le tribunal a jusqu'à la fin de la période de sauvegarde accélérée, le 25 février, pour avaliser le plan.

Ensuite, les diverses augmentations de capital doivent avoir lieu en mars et une assemblée générale des nouveaux actionnaires devra dans la foulée statuer sur la nouvelle composition du conseil d'administration.

Des travailleurs de Casino, des sous-traitants et des élus manifestent à Saint-Etienne, le 17 décembre 2023.
Photo : AFP/VNA/CVN

Quant aux magasins cédés, ils le seront en trois vagues successives, au 30 avril, 31 mai et 1er juillet.

Que restera-t-il ensuite du groupe Casino ? Mercredi soir, l'intersyndicale a indiqué avoir été informée par la direction que des "marques d'intérêt" de concurrents ont été reçues pour acquérir les 26 magasins qui n'intéressaient ni Intermarché ni Auchan ni Carrefour, et au sein desquels travaillent au total quelque 1.200 salariés.

Resterait ensuite le réseau de plus de 6.000 magasins de proximité en régions sous enseignes Spar, Vival ou Le Petit Casino, qui en 2022 représentait 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Ainsi que l'e-commerçant CDiscount, aux résultats peu reluisants, un millier de magasins Franprix (dont 75% en franchise) pesant 1,5 milliard d'euros de ventes annuelles, et Monoprix.

Cette dernière, une enseigne urbaine, compte 20.000 salariés et 800 magasins sous une de ses cinq enseignes (Monoprix, monop’, monop'beauty, Monoprix Maison et Naturalia), pour un chiffre d'affaires annuel de plus de 4 milliards d'euros.

AFP/VNA/CVN

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