L'Asie, locomotive de la reprise économique mondiale

Les économies asiatiques en développement ont connu une croissance forte en 2010, grâce à des bases solides et des politiques monétaires et fiscales de soutien qui ont aidé la région à surmonter la crise financière mondiale et à maintenir sa croissance.

La reprise économique mondiale pourrait être un processus lent, car la consommation des Américains manque toujours de vitalité, tandis que les pays européens font face à une crise de dettes. Néanmoins, l'Asie conserve de belles perspectives économiques, avec certaines économies qui se développent même à des rythmes équivalents à ceux d'avant la crise financière.

En réalité, non seulement l'Asie a résisté à la crise financière mondiale, mais elle constitue aujourd'hui le moteur de la reprise économique mondiale. "L'Asie est en pleine croissance. La région a servi d'amortisseur à la crise économique mondiale", a indiqué Ajith Nivard Cabraal, gouverneur de la Banque centrale du Sri Lanka, lors d'un entretien.

"Sans l'Asie, il serait fort possible que la crise ne prenne pas fin", a-t-il souligné.

Des politiques efficaces

Les mesures de relance fiscales et monétaires ont stimulé la consommation intérieure et augmenté la confiance des entreprises. La région connaît également un rebond en matière d'exportations (suite à une forte réduction en 2009). En Chine, des mesures gouvernementales de relance de grande envergure ont contribué à l'augmentation des importations chinoises.

La Banque asiatique de développement (BAD) prévoit que le PIB régional enregistrera une croissance de 8,2% en 2010, alors qu'elle s'est établie à 5,4% en 2009.

La Banque mondiale prévoit aussi une augmentation du PIB réel de 8,9% pour la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique, en hausse par rapport aux 7,3% enregistrés en 2009. "Pour l'Asie de l'Est, les leçons de la crise sont simples : il faut maintenir des fondamentaux solides et une marge de manœuvre fiscale et monétaire suffisamment large, et être prêt à l'utiliser de manière immédiate et décisive quand les problèmes surviennent", a estimé Ivailo Izvorski, économiste en chef de la Banque mondiale chargé de la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique, lors d'une interview effectuée en novembre dernier.

Il a souligné que, par rapport à l'époque de la crise financière asiatique de 1997, les fondamentaux économiques actuels dans la région sont "très forts". Les déficits fiscaux sont maîtrisés ; les dettes gouvernementales et externes ont été réduites ; les réserves de change ont augmenté ; le système bancaire est stable. En outre, les responsables de la gestion économique sont bien préparés, et ont lancé au moment approprié des mesures de relance monétaires et fiscales qui ont stimulé la consommation. "Ces politiques ont conduit à un environnement macroéconomique stable, nécessaire à la croissance économique des pays dans la région, et elles ont donné aux gouvernements la capacité de réagir à la puissante onde de choc externe", a indiqué la BAD dans ses dernières "Perspectives de développement en Asie", publiées en septembre.

Des mesures choisies nécessaires à la croissance

Néanmoins, il existe encore quelques facteurs qui menacent le succès de l'économie asiatique. Les afflux soudains de capitaux vers les marchés émergents, principalement sous la forme d'investissements de portefeuille à court terme, pourraient nuire à la croissance économique à l'avenir et provoquer de nouveau une crise financière asiatique. "Les gains en capital à court terme du fait de la hausse du prix des actifs peuvent quitter un pays aussi vite qu'ils n'y entrent, et les spéculations malheureuses sur les taux de change, sur les taux d'intérêt et les prix des actifs peuvent provoquer une déstabilisation profonde des économies", a expliqué Vikram Nehru, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique, lors d'un entretien effectué en novembre par des médias en ligne.

Ensuite, il y a la question de la façon dont les gouvernements asiatiques vont pouvoir mettre fin aux politiques fiscales et monétaires mises en place durant la crise. Cela pourrait remettre en question la résilience asiatique, dont on a fait l'éloge. Les économies asiatiques pourraient-elles survivre sans recourir à ces mesures d'urgence ?

Certains responsables asiatiques en charge de la planification économique ont déjà amorcé le processus de sortie de ces politiques. L'Inde réduit progressivement ses déficits fiscaux pour éviter une hausse de sa dette publique, tandis que la Chine a augmenté ses exigences en termes de réserves bancaires afin de restreindre la croissance des crédits privés. L'Inde, la Corée du Sud, la Malaisie, le Pakistan et la Thaïlande ont également relevé leurs taux directeurs afin de mettre l'inflation sous contrôle. Mais avant tout, l'Asie fait face également à un défi pour promouvoir une voie de croissance plus équilibrée. Il se pourrait que les économies asiatiques soient celles qui connaissent la croissance la plus rapide dans le monde, mais la pauvreté reste toujours un grand problème.

Deux tiers de la population mondiale souffrant de la pauvreté sont en Asie, et environ deux milliards d'Asiatiques ne vivent qu'avec moins de deux dollars américains par jour. "Une taille unique ne convient pas à tout le monde, et les mesures prises, que ce soit pour réduire l'inégalité ou pour répondre à d'autres défis liés au développement, doivent être taillées sur mesure pour s'adapter à la situation particulière de chaque pays", a expliqué M. Nehru.

XINHUA/VNA/CVN

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