>>Nouvelles frappes à Kobané, l'Irak priorité de Washington
Les États-Unis et plusieurs autres pays occidentaux membres de la coalition internationale anti-EI ont félicité les forces irakiennes, la France parlant de "la plus importante victoire depuis le commencement de la lutte" contre le groupe jihadiste en 2014.
Après la reconquête de Ramadi tard dimanche soir, des soldats ont dansé l'arme levée dans ce chef-lieu de la province d'Al-Anbar, situé à 100 km à l'Ouest de Bagdad, pendant que des commandants ont paradé dans les rues de cette ville qu'ils avaient perdue en mai.
Les forces de sécurité irakiennes se réjouissent, le 28 décembre à Ramadi |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des Irakiens ont aussi manifesté dans d'autres régions du pays pour célébrer une victoire qui devrait redorer le blason de l'armée fortement critiquée pour son humiliante déroute en juin 2014 face à l'EI qui s'était alors emparé de vastes pans du territoire.
"Ramadi a été libérée", a proclamé le général de brigade irakien Yahya Rassoul.
Le Premier ministre Haider al-Abadi, dans un discours télévisé, s'est lui engagé à libérer le pays de l'EI en 2016 : "Si 2015 était une année de libération, 2016 sera celle des grandes victoires qui mettront fin à la présence en Irak de Daech (acronyme en arabe de l'EI)".
À Ramadi, l'armée a affirmé ne rencontrer aucune résistance depuis le départ des derniers combattants de l'EI du QG gouvernemental au centre-ville. Les militaires avancent toutefois avec prudence et se consacrent à la tâche titanesque de désamorcer les engins explosifs laissés par les jihadistes.
300 engins explosifs
"Daech a placé au moins 300 bombes et engins explosifs dans le QG et sur les routes", a expliqué un officier, Majid al-Fatlawi.
Quasiment tous les civils ont quitté le centre de Ramadi dévasté par les combats. Certains ont été évacués mais d'autres ont été utilisés comme boucliers humains par les jihadistes pour couvrir leur fuite, selon plusieurs témoignages.
Il y a une semaine, les responsables irakiens estimaient que l'EI disposait de 400 combattants à Ramadi. Il était impossible lundi 28 décembre de déterminer combien ont été tués et combien ont fui.
Du côté des forces fédérales, aucun bilan officiel n'a été fourni mais selon des médecins une centaine de soldats blessés ont été hospitalisés à Bagdad dimanche.
La reconquête de Ramadi est survenue après des mois de préparatifs de l'armée qui avait resserré l'étau autour des jihadistes avant de reprendre progressivement des secteurs de la cité, avec le soutien crucial des frappes de la coalition internationale.
L'assaut final a été lancé mardi dernier par les forces d'élite antiterroristes et l'armée contre le QG gouvernemental où de violents combats ont eu lieu concentrés jusqu'à la fuite des derniers jihadistes.
Après la perte de Ramadi, l'EI contrôle toujours une grande partie de la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar, la plus grande d'Irak et qui est frontalière de la Syrie, de la Jordanie et de l'Arabie saoudite.
Et il faudra beaucoup de temps pour que la vie normale reprenne à Ramadi. Des habitants ont à peine commencé à revenir dans les quartiers périphériques, reconquis par l'armée il y a plusieurs jours, pour évaluer les dégâts.