Syrie
L'armée annonce la reprise totale de l'enclave rebelle dans la Ghouta

L'armée syrienne a annoncé samedi 14 avril avoir repris intégralement l'enclave rebelle dans la Ghouta orientale près de Damas après l'évacuation des derniers insurgés de la ville de Douma, au terme d'une offensive dévastatrice de près de deux mois.

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Une photo fournie par l'agence de presse officielle syrienne montre un homme marchant dans les rues de Douma après l'évacuation des derniers combattants rebelles le 14 avril 2018. Photo : AFP/VNA/CVN

Cette annonce, qui constitue une importante victoire pour le pouvoir du président syrien Bachar al-Assad, intervient quelques heures après des frappes militaires menées par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, en représailles à une attaque chimique à Douma, principale ville de la Ghouta orientale, dont les Occidentaux accusent le pouvoir syrien.

"Tous les terroristes ont quitté (la ville de) Douma, le dernier de leurs bastions dans la Ghouta orientale", a annoncé l'agence de presse officielle syrienne SANA, citant un porte-parole de l'armée. Le régime utilise le terme de "terroristes" pour désigner les rebelles.

La Ghouta orientale a "été totalement nettoyée du terrorisme", a également dit ce porte-parole dans une déclaration retransmise à la télévision d'État. 

Le pouvoir de Bachar al-Assad avait lancé le 18 février une offensive pour reprendre les dernières zones rebelles dans cette région située aux portes de la capitale Damas. 

Les violents combats et les bombardements dévastateurs ont tué plus de 1.700 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre. Le chef de l'ONU Antonio Guterres avait alors estimé que la situation dans la Ghouta équivalait à "l'enfer sur Terre". 

Un homme évacué de la ville de Douma dans un bus arrivant dans le Nord de la Syrie, le 14 avril 2018.  Photo : AFP/VNA/CVN

"Une farce"

Les puissances occidentales accusent les forces gouvernementales syriennes  d'avoir mené une attaque chimique présumée à Douma le 7 avril, faisant plusieurs dizaines de morts selon les secouristes des Casques blancs.

Cet événément a suscité l'indignation de la communauté internationale.
Le 
régime syrien, et son allié russe, ont démenti toute implication, dénonçant des "fabrications" et une "mise en scène" des rebelles. 

Au lendemain de cette attaque, la dernière faction rebelle présente sur place, le groupe islamiste Jaich al-Islam, avait accepté un accord d'évacuation de ses combattants parrainé par Moscou, semblable aux initiatives qui avaient déjà obligé les groupes Faylaq al-Rahmane et Ahrar al-Cham à quitter d'autres zones de la Ghouta.

Le groupe Jaich al-Islam a estimé samedi 14 avril que les raids menés par les Occidentaux représenteraient "une farce" tant que le président Bachar al-Assad resterait au pouvoir.

"Punir l'instrument du crime alors que le criminel est maintenu. Une farce", a estimé sur son compte Twitter Mohammed Allouche, un haut responsable du groupe qui contrôlait Douma. 

Frappes en Syrie. 

Washington, Paris et Londres ont souligné que les frappes de samedi  14 avril avaient visé des installations du régime liées au programme d'armement chimique syrien.

Le régime a fait en début d'année une priorité de la reconquête des zones rebelles, assiégées depuis 2013 dans la Ghouta orientale, d'où les insurgés tiraient des obus sur Damas.  

Le 18 février, il lance une offensive aérienne, puis terrestre, d'une intensité inédite sur l'enclave rebelle provoquant la mort de plus de 1.700 civils, selon l'OSDH, et des destructions colossales. 

L'ONU avait en 2017 condamné la "privation de nourriture délibérée de civils" comme une tactique de guerre, après la publication de photos "choquantes" d'enfants squelettiques dans la Ghouta orientale. 

Au début du conflit, les rebelles s'étaient regroupés sous la bannière de l'Armée syrienne libre (ASL), laissant progressivement place à une myriade de factions, allant des rebelles sans affiliation religieuse aux groupes islamistes Le régime de Bachar al-Assad mise sur ce qu'il appelle des accords dits de "réconciliation", qui se traduisent par l'évacuation des combattants et de leurs proches, vers des zones rebelles du Nord du pays, en échange de la fin des bombardements et sièges. 

Depuis le début de l'intervention militaire russe fin septembre 2015, le régime, alors en mauvaise posture, a réussi à enchaîner les victoires, reprenant plus de la moitié du territoire du pays ravagé par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts depuis mars 2011.

AFP/VNA/CVN

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