Dernier hommage à Winnie Mandela, l'égérie de la lutte anti-apartheid

Des dizaines de milliers de personnes ont acclamé samedi 14 avril la dépouille de Winnie Madikizela-Mandela, égérie populaire de la lutte contre l'apartheid, lors d'obsèques nationales organisées dans le township sud-africain de Soweto.

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Des milliers de personnes ont assisté au retour de la dépouille de Winnie Mandela à Soweto, le 13 avril, à la veille de ses funérailles.
Photo: AFP/VNA/CVN

Cette cérémonie conclut dix jours de deuil national décrétés en souvenir de celle qu'on surnommait le "roc", "la Mère de la nation", la "libératrice" ou l'"héroïne", décédée le 2 avril à 81 ans des suites d'une longue maladie.

Escorté par des motards, le cercueil de "Mama Winnie", recouvert du drapeau sud-africain, a quitté samedi matin 14 avril son domicile de Soweto, la banlieue pauvre de Johannesburg à laquelle elle est restée fidèle toute sa vie.

Arrivée au stade d'Orlando, à quelques kilomètres de là, la dépouille a été saluée par quelque 20.000 personnes en deuil qui, le poing levé, ont entonné à pleins poumons une chanson de la lutte "Il n'y a personne comme Winnie Mandela".

"Mama s'est battue pour notre liberté. C'est essentiel de lui rendre hommage", a expliqué Mufunwa Muhadi, 31 ans, vêtue de noir et d'une coiffe colorée, la tenue choisie par de nombreuses Sud-Africaines pour rendre hommage à "Winnie".

"Elle était un de nos meilleurs soldats. Elle s'est battue du début à la fin. Pars en paix Maman. Tu as joué ton rôle", a salué un autre spectateur en deuil, Brian Magqaza, 53 ans.

Pendant les vingt-sept années de détention de son mari de l'époque Nelson Mandela, Winnie Madikizela Mandela a entretenu la flamme de la résistance à l'apartheid, malgré les tortures, les humiliations et les séjours en prison.

"Je suis venue pour faire partie de l'histoire", a témoigné Beauty Tsakani Maluleke, éducatrice de 35 ans, venue spécialement de la province du Limpopo (Nord). "Elle était notre grand-mère bien aimée. Elle s'est battue pour notre pays". "Elle a combattu pendant que les hommes étaient derrière les barreaux", a résumé une de ses admiratrices, Gloria Mabasa, un tatouage de "Winnie" sur la joue.

Plusieurs dirigeants étrangers, dont les chefs d'État congolais Denis Sassou Nguesso et namibien Hage Geingob, étaient attendus à la cérémonie, où le président sud-africain Cyril Ramaphosa devait prononcer l'éloge funèbre.

Des personnalités comme Jesse Jackson, militant emblématique des droits civiques aux États-Unis, ont eux aussi assisté aux obsèques. "Elle n'a jamais cessé de se battre", avait salué vendredi 13 avril le pasteur, âgé de 76 ans.

Après les funérailles officielles, l'égérie populaire doit être enterrée samedi après-midi 14 avril dans le cimetière de Fourways, un quartier résidentiel de Johannesburg, aux côtés d'une de ses petites-filles décédée en 2010.

AFP/VNA/CVN

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