>>Austérité en Arabie saoudite : TVA triplée, fin des allocations
>>L'Arabie saoudite a emprunté un montant record de 17,5 milliards de dollars
Une photo fournie par l'agence officielle saoudienne SPA montre le roi Salmane en train de signer le budget de l'État, le 15 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il est prévu que le déficit budgétaire augmente à environ 298 milliards de rials à la fin 2020, et nous prévoyons de le réduire d'ici fin 2021 à 141 milliards de rials (31 milliards d'euros)", a indiqué le ministère des Finances de l'Arabie saouditedans un communiqué.
Le pays va tailler dans ses dépenses, qui doivent baisser d'environ 7% sur un an pour atteindre 990 milliards de rials (217 milliards d'euros) en 2021, selon le communiqué.
En décembre 2019, le royaume saoudien avait prévu un creusement de son déficit budgétaire, mais à hauteur de 50 milliards de dollars (plus de 40 milliards d'euros), sur fond déjà de baisse des prix du pétrole.
Le déficit en 2019 avait atteint environ 35 milliards d'USD (29 milliards d'euros au cours actuel).
Avant la pandémie, l'Arabie saoudite espérait un retour à l'équilibre budgétaire d'ici 2023.
Le royaume prévoit une croissance de 3,2% en 2021, après une contraction de l'économie anticipée à 3,7% cette année, toujours selon le communiqué du ministère des Finances.
En octobre, le Fonds monétaire international (FMI) avait estimé que l'économie de l'Arabie saoudite devrait se contracter de 5,4% en 2020.
"Année difficile"
"Cette année a été difficile à l'échelle mondiale et des mesures et des initiatives exceptionnelles ont dû être prises", a déclaré le roi Salmane d'Arabie saoudite.
Il a souligné que le budget de l'année 2021 donnerait "la priorité à la protection de la santé des citoyens et des résidents et à leur sécurité. Les efforts continueront pour freiner les effets de cette pandémie".
Plus grande économie du monde arabe et premier exportateur de brut au monde, la riche monarchie du Golfe a annoncé en mai un plan d'austérité prévoyant un triplement de la taxe sur la valeur ajoutée et la fin des allocations mensuelles à ses citoyens, en réaction à la chute historique du prix et de la demande du pétrole et à la pandémie de COVID-19.
À la même époque, le royaume a dit qu'il prévoyait d'emprunter près de 60 milliards de dollars sur l'année pour financer son déficit budgétaire.
Ryad n'a pas réussi à équilibrer ses comptes depuis la déroute des prix du pétrole de 2014, ce qui a poussé le pétro-État à emprunter ces dernières années plus de 100 milliards d'USD et à puiser dans ses réserves pour combler ces déficits.
Les revenus pétroliers génèrent plus des deux tiers des recettes publiques saoudiennes.
Selon les économistes, le pays a besoin d'un prix du brut d'environ 80 USD le baril pour équilibrer son budget, supérieur au prix actuel (environ 50 USD).
Pour faire face à la baisse du prix du brut, Ryad cherche à diversifier son économie, en investissant notamment dans les nouvelles technologies et dans des mégaprojets d'infrastructures.
Grâce à sa richesse pétrolière, le royaume a pu pendant des décennies se passer de taxes. Il n'a introduit une TVA à 5% qu'en 2018, dans le cadre d'un plan visant à réduire sa dépendance à l'or noir.
En raison de la pandémie, les autorités saoudiennes ont revu à la baisse le nombre de participants au hajj, le grand pèlerinage de La Mecque, qui a eu lieu cette année entre fin juillet et début août.
Seuls une dizaine de milliers de fidèles résidant en Arabie saoudite ont pu l'effectuer, contre quelque 2,5 millions de participants venus du monde entier en 2019. Et cela a privé l'Arabie saoudite d'importants revenus, alors que Ryad espérait pouvoir accueillir tous les ans 30 millions de pèlerins d'ici à 2030.
AFP/VNA/CVN