>>Indonésie et Arabie saoudite signent onze accords de coopération
Des randonneurs et leur guide s'approchent du cratère volcanique d'Al Wahbah, à quelque 360 km au nord-est de Jeddah, en Arabie saoudite, le 17 novembre 2017. |
Le royaume de 32,5 millions d'habitants, longtemps fermé, va bientôt commencer à délivrer des visas touristiques, ouvrant l'une des dernières frontières du tourisme mondial.
Pays du Golfe encore très dépendant du pétrole, l'Arabie saoudite considère le tourisme comme une manne potentielle, un "or blanc", et vise 30 millions de visiteurs par an d'ici 2030, soit près du double d'aujourd'hui.
Connu pour sa ségrégation des sexes et son code vestimentaire liés à une version rigoriste de l'islam, le pays était jusqu'ici perçu comme une destination improbable par les touristes du monde entier, à l'exception des pèlerins de La Mecque et Médine.
Les autorités veulent notamment promouvoir le cratère volcanique d'Al Wahbah, où les visites sont encore rares. Pour la première fois, Amr Khalifa, un guide privé, conduit un groupe de campeurs au fond de ce cratère, les encourageant à mettre leur poids sur les talons pour ne pas glisser.
"J'ai parlé d'Al Wahbah à mes amis", mais "ils ne connaissent pas", confie Mohamed Bahroun, un banquier d'affaires basé à Jeddah (Ouest).
Montagnes amoureuses
Situé à quatre heures de route de Jeddah, ce cratère s'est formé après une explosion de vapeur souterraine due à l'activité volcanique. La légende locale raconte que sa naissance est le fruit de l'amour de deux montagnes, dont l'une s'est déracinée pour s'unir à l'autre, laissant une dépression en forme de bol.
"Le principal défi consiste à rendre ces sites touristiques accessibles", affirme M. Khalifa, en admettant que son groupe est le seul sur place ce week-end là.
Le tourisme est l'un des moteurs de "Vision 2030", un plan ambitieux pour restructurer l'économie saoudienne annoncé en 2016 par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane.
Le jeune fils du roi se projette comme un réformateur et multiplie les initiatives pour moderniser le royaume ultra-conservateur. Il a dévoilé en octobre un immense projet de zone de développement futuriste dans le Nord-Ouest -comprenant un volet touristique-, qui nécessite 500 milliards de dollars d'investissements.
En août, Ryad avait annoncé le lancement d'un projet touristique d'envergure consistant à transformer une cinquantaine d'îles de la mer Rouge en stations balnéaires de luxe. Les autorités prévoient aussi de mettre en valeur des sites archéologiques nabatéens, dont celui d'Al-Hijr, inscrit par l'UNESCO au patrimoine mondial.
AFP/VNA/CVN