Vêtements aux Puces, mode masculine de Galliano chez Margiela

La remuante griffe Vêtements avait choisi les Puces de Paris pour un défilé à l'esprit vintage et "récup" vendredi 19 janvier au quatrième jour de la Fashion week, marqué également par la première collection masculine de John Galliano chez Margiela.

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Deux modèles présentent une création de la marque Vêtements lors du défilé de la Fashion week masculine automne-hiver 2018, le 19 janvier à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans les allées du plus grand marché d'antiquités au monde, Paul Bert Serpette à Saint-Ouen, au nord de Paris, le créateur géorgien Demna Gvasalia - par ailleurs directeur artistique de Balenciaga - a fait défiler des silhouettes surchargées de vêtements, sur un rythme effréné.

Les motifs panthère, camouflage, à fleurs, les carreaux, les rayures se mêlent dans ce vestiaire bric-à-brac où règnent les superpositions à outrance, ainsi que l'oversize, caractéristique de Vetements, un collectif de designers devenu en quelques saisons une sensation des Fashion weeks.

Le manteau de fourrure se porte retourné, la doublure apparente. La casquette se recouvre d'un foulard, noué autour du cou, pour un look de matriochka underground.

Aux pieds, des chaussures à lourdes semelles, reprenant des modèle des années 90, conçues en collaboration avec la marque londonienne Swear.

Un modèle présente une création de la maison Margiela lors du défilé de la Fashion week masculine automne-hiver 2018, le 19 janvier à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les dessins enfantins parsèment la collection : la griffe, installée à Zürich, a travaillé avec des écoliers de la ville suisse, dont les oeuvres sont imprimées sur des t-shirts.

Ici et là apparaissent aussi le logo bio européen, ou le symbole de la radioactivité. Mais aussi des messages sous forme de collages, comme ce drapeau de la Russie sous lequel est inscrit "you mess around with me" ("tu me cherches des noises").

Interrogé sur ce qu'il avait voulu dire par là, le créateur géorgien a botté en touche, expliquant que ce message était né "sans faire exprès" de l'assemblage de morceaux d'anciens t-shirts.

La collection, a-t-il aussi expliqué, est un hommage à la démarche de Martin Margiela, créateur belge fondateur de la maison éponyme -qu'il a quitté depuis- où Demna Gvasalia a travaillé. "Cela m'a énormément influencé, cette manière de couper le vêtement, de détruire pour créer", a-t-il raconté après le show.

Il reprend d'ailleurs les bottines "tabi" fendues, devenues une signature de la Maison Margiela, elles-mêmes inspirées des chaussettes traditionnelles japonaises adaptées aux tongs.

L'homme Margiela

Chez Margiela justement, le directeur artistique John Galliano a dévoilé vendredi 19 janvier sa première collection masculine pour la maison, lors d'un défilé automne-hiver 2018 où foisonnaient les hybridations dont il a le secret.

Le show se tenait aux Invalides. Dans ce lieu accueillant des blessés de guerre, des mannequins avaient l'air eux-mêmes en rééducation, certains portant un bandage autour de la tête, d'autres des sandales aux airs de chaussures orthopédiques.

Un modèle présente une création de la marque Vêtements lors du défilé de la Fashion week masculine automne-hiver 2018, le 19 janvier à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Un sac blanc moelleux comme un oreiller devient un accessoire doudou pour homme en quête de douceur.

La collection du créateur britannique, en charge depuis 2014 du prêt-à-porter féminin et de la haute couture chez Margiela, mêle l'oversize et l'étriqué, le luxueux et le basique, le classique et l'inattendu.

Un haut de salopette en PVC transparent se porte avec un costume beige ajusté, ou un ensemble en nylon. Un bonnet d'aviateur en PVC devient un chapeau de pluie.

Les classiques du vestiaire masculin se métamorphosent, une veste en cuir se transforme en corset ceinturant un grand manteau.

John Galliano décortique les vêtements à l'extrême, comme ce trenchcoat réduit à un simple squelette, porté au-dessus d'un long manteau-gilet en laine à torsades.

Acne Studios : l'enfance de l'art

Comme chez Vêtements, des enfants ont été mis à contribution pour la collection de la griffe suédoise Acne Studios. Le créateur Jonny Johansson leur a demandé de dessiner des vêtements et s'est inspiré de ces formes naïves pour concevoir un vestiaire où la maille est reine.

Les disproportions enfantines se traduisent par des manches de pulls qui s'étirent jusqu'à mi-cuisse ou s'arrêtent, au contraire, à la moitié de l'avant-bras.

Une étoile, une fusée qui décolle s'impriment sur un pull fin. Côté accessoires, la silhouette est complétée par des colliers aussi fins qu'interminables, faits de fil métallique.

AFP/VNA/CVN

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