Paul Bocuse, superstar de la cuisine française, est mort

Son nom était devenu un mythe et une marque : Paul Bocuse, star des fourneaux et ambassadeur de la cuisine française à travers le monde, est mort samedi 20 janvier à 91 ans dans sa célèbre auberge de Collonges-au-Mont-d'Or (Rhône).

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Paul Bocuse à l'Auberge de Pont de Collonges, le 9 novembre 2012 à Collonges-au-Mont-d'Or Jeff PACHOUD.
Photo : AFP/VNA/CVN

C'est dans cette commune lovée dans une boucle de la Saône, près de Lyon, qu'il était né le 11 février 1926 dans une lignée de cuisiniers remontant à 1765. Et c'est le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, ancien maire de Lyon, qui a annoncé la nouvelle sur Twitter.

"Monsieur Paul, c'était la France. Simplicité & générosité. Excellence & art de vivre. Le pape des gastronomes nous quitte. Puissent nos chefs, à Lyon, comme aux quatre coins du monde, longtemps cultiver les fruits de sa passion", a écrit M. Collomb sur le réseau social où pleuvaient les hommages.

Raymonde Bocuse, l'épouse du défunt, leur fille Françoise Bocuse-Bernachon et Jérôme Bocuse, fils de Paul né d'une autre union, ont fait part de leur "peine immense" dans un sobre communiqué. "Notre +capitaine+ s'est éteint ce 20 janvier à 10h00 à l'aube de ses 92 ans. Bien plus qu'un père et un époux, c'est un homme de cœur, un père spirituel, une figure emblématique de la gastronomie mondiale et un porte-drapeau tricolore qui s'en est allé", ont-ils dit.

Selon une source proche, Paul Bocuse, qui souffrait depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson, "est parti paisiblement" lors de sa sieste matinale dans l'auberge.

Dans cet établissement pimpant, toujours bondé, qui détient trois étoiles au Guide Michelin, rien ne laissait soupçonner le décès, le personnel restant souriant, appliquant une maxime du chef : "recevoir quelqu'un, c'est se charger de son bonheur".

"Aujourd'hui, la gastronomie française perd une figure mythique qui l'aura profondément transformée. Les chefs pleurent dans leurs cuisines, à l’Élysée et partout en France. Mais ils poursuivront son travail", a salué le président Emmanuel Macron.

Pour Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et patron de LR, il était "le plus exceptionnel de nos chefs, le solide pilier de notre culture gastronomique".

"Visionnaire"

Apprenti dans le restaurant lyonnais triplement étoilé de la mère Brazier à partir de 1946, le jeune Paul se forme également à l'école de Fernand Point à Vienne, son "maître à penser".

Meilleur ouvrier de France en 1961, trois étoiles au Michelin sans discontinuer depuis 1965, il transforme l'auberge familiale des bords de Saône en temple de la gastronomie, devenant au fil des ans et de ses voyages le patron d'un puissant groupe.

Bourreau de travail et premier chef à quitter ses fourneaux pour s'installer au Japon, au Brésil et aux États-Unis, il joue les globe-trotteurs, entraînant dans son sillage d'autres chefs qui voient en lui leur "père spirituel". Les médias étrangers (New York Times, Die Zeit, Globo, Euronews, etc.) ont relayé l'annonce de sa mort, saluant cette "toque" hors norme.

Le patron du guide Gault & Millau - qui avait élu Bocuse "cuisinier du siècle" en 1989 - Côme de Chérisey, a salué "le grand homme mais surtout celui avec qui Henri Gault et Christian Millau ont lancé la Nouvelle cuisine. Il a été à l'origine de ce big bang dans la gastronomie française et mondiale".

"C'est un monument de la cuisine, c'est quelqu'un qui a mis en avant ce métier", a renchéri Régis Marcon, chef triplement étoilé en Haute-Loire et lauréat du Bocuse d'Or 1995, concours de cuisine international créé par Bocuse en 1987 à Lyon qui a servi de tremplin à de nombreux chefs.

"C'est un jour de deuil national pour la gastronomie", a résumé le chef Marc Veyrat, en hommage à un "visionnaire" attaché à la transmission (vocation de la fondation éponyme créée en 2004), à un "homme de la terre qui magnifiait le produit" mais était "contre une cuisine trop moderne".

Bocuse, cela restera la soupe aux truffes noires VGE Valéry Giscard d'Estaing (imaginée pour sa remise de Légion d'honneur à l'Élysée en 1975) ; le loup en croûte feuilletée sauce Choron ; la volaille de Bresse en vessie "Mère Fillioux" de porc, gonflée comme un ballon de football, tribut au passage chez la mère Brazier.

AFP/VNA/CVN

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