>>Submergé par le virus, le Portugal aperçoit le pic de la troisième vague
>>Pandémie : l'Europe mobilisée pour obtenir plus de vaccins
Transporter un patient du COVID-19 à Jalisco (Mexique). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Europe au sens large, qui avait franchi la barre de 600.000 morts il y a un mois, reste la zone la plus touchée en termes de décès avec 747.887 morts tandis que 601.256 habitants du sous-continent latino-américain ont péri du COVID-19, selon un comptage réalisé par l'AFP mardi 2 février à 22h00 GMT à partir de bilans fournis par les autorités de santé. Suivent les États-Unis/Canada (464.204) et l'Asie (241.391).
Dans la course contre la montre pour sauver des vies, soulager les systèmes de santé et parvenir à l'immunité collective par la vaccination, l'Union européenne a manifesté mardi son ouverture à l'utilisation des vaccins russe et chinois, à condition qu'ils obtiennent l'autorisation de l'Agence européenne du médicament.
"Si les producteurs russe, chinois ouvrent leurs dossiers, montrent de la transparence, toutes leurs données (...), alors ils pourraient avoir une autorisation conditionnelle de mise sur le marché comme les autres", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, selon des sources parlementaires.
Spoutnik V efficace
Au total, au moins 101.317.005 injections de vaccins ont été réalisées dans au moins 77 pays ou territoires, selon un décompte effectué mardi par l'AFP. Les pays à revenu élevé, qui n'hébergent que 16% de la population mondiale, concentrent 65% des doses administrées.
Israël est, de loin, le plus en avance, plus d'un tiers de sa population (37%) ayant déjà reçu au moins une dose. En valeur absolue, ce sont les États-Unis, pays le plus touché par la pandémie, qui font la course en tête, avec 32,2 millions de doses administrées à 7,9% de leur population.
Selon des résultats publiés mardi dans la revue médicale The Lancet et validés par des experts indépendants, le vaccin Spoutnik V, au sujet duquel la Russie avait été accusée de manquer de transparence, est efficace à 91,6% contre les formes symptomatiques du COVID-19.
"Les résultats rapportés ici sont clairs et le principe scientifique de cette vaccination est démontré", ont estimé deux spécialistes britanniques dans un commentaire joint à l'étude du Lancet.
Livraisons dopées
Les 40.000 premières doses de Spoutnik V sont arrivées mardi 2 février en Hongrie, premier pays de l'UE à l'avoir autorisé, sans attendre que l'Agence européenne des médicaments se prononce.
Outre la Russie, ce vaccin a été homologué dans 16 pays : d'ex-républiques soviétiques restées proches comme le Bélarus et l'Arménie, des alliés comme le Venezuela et l'Iran, mais aussi la Corée du Sud, l'Argentine, l'Algérie, la Tunisie ou le Pakistan.
Une soignante serbe montre des flacons des vaccines russe Spountik V et chinois Sinopharm dans un centre de vaccination à Belgrade, le 1er février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la tourmente, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dû défendre mardi 2 février sa stratégie de vaccination devant les principaux groupes politiques au Parlement européen, lors d'une série d'auditions à huis clos.
Elle s'était auparavant exprimée dans plusieurs journaux européens, rappelant que "la Commission et les États membres étaient d'accord pour ne pas transiger avec les exigences de sécurité et d'efficacité qui sont liées à l'autorisation d'un vaccin".
Dans l'UE, 12,7 millions de doses de vaccins ont été administrées à 2,3% de la population. Malte est en tête (5,4% de la population), suivie du Danemark (3,2%) et de la Pologne (3,1%).
L'annonce par plusieurs laboratoires d'une augmentation de leurs livraisons devrait permettre une accélération de la vaccination dans l'UE.
L'allemand BioNTech a annoncé lundi une accélération des livraisons à l'UE du vaccin développé avec l'américain Pfizer, promettant jusqu'à 75 millions de doses supplémentaires au deuxième trimestre. Pfizer estime que les ventes de son produit atteindront 15 milliards d'USD cette année.
Le britannique AstraZeneca, qui subit les foudres des dirigeants européens en raison de retards, va finalement augmenter de 30% au premier trimestre les livraisons de son vaccin, autorisé vendredi dernier 29 janvier sur le marché européen.
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 2 février à 11h00 GMT. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les autorités sanitaires françaises et suédoises ont indiqué mardi 2 février qu'elles ne recommandaient pas l'AstraZeneca aux plus de 65 ans, faute de données disponibles sur son efficacité dans cette classe d'âge.
Adieu "Captain Tom"
En Europe, l'Italie et la Pologne ont assoupli lundi 1er février leur dispositif anti-Covid et rouvert leurs musées, mais leurs voisins dans l'ensemble continuent de durcir les mesures restrictives, notamment en matière de voyages, pour lutter contre une pandémie qui a fait plus de 2,2 millions de morts à ce jour et repart à cause des variants du coronavirus.
Le gouvernement espagnol va ainsi limiter strictement les vols en provenance d'Afrique du Sud et du Brésil durant deux semaines, tandis que l'Ecosse va imposer une "quarantaine encadrée" aux voyageurs arrivant de l'étranger.
En France, où les frontières ont été fermées aux pays extérieurs à l'UE, les premiers résultats en région parisienne de l'enquête sur la présence des variants plus contagieux du COVID-19 "ne sont pas bons", selon les autorités sanitaires, qui évoquent "une croissance exponentielle".
Tom Moore lors de son 100e anniversaire à Marston Moretaine (Grande-Bretagne), le 30 avril 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Portugal, épicentre de l'épidémie ces derniers jours en Europe, a fait appel à l'aide internationale pour soulager ses hôpitaux saturés.
Les Pays-Bas ont prolongé mardi 2 février la plupart des restrictions anti-COVID jusqu'au 2 mars. Les écoles primaires et garderies rouvriront néanmoins lundi 1er février.
La Roumanie va également rouvrir lundi 8 février la plupart de ses écoles, fermées depuis le 9 novembre.
Pays le plus touché d'Europe (plus de 106.000 morts), le Royaume-Uni pleure le décès mardi 2 février, à l'âge de 100 ans, du vétéran britannique de la Seconde Guerre mondiale, Tom Moore, adulé pour avoir réuni une somme record pour les soignants (37 millions d'euros !) pendant le premier confinement du printemps. "Captain Tom" avait été testé positif au COVID-19 et hospitalisé dimanche 31 janvier.
AFP/VNA/CVN