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Des personnes se font vacciner dans un stade Foxborough au Massachusetts (États-Unis) le 1er février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Signe d'optimisme cependant, l'Italie et la Pologne, à contre-courant de leurs voisins, ont assoupli lundi 1er février leur dispositif anti-COVID et rouvert notamment leurs musées.
Le laboratoire allemand BioNTech a promis lundi 1er février de livrer à l'UE jusqu'à 75 millions de doses supplémentaires au deuxième trimestre de son vaccin. BioNTech/Pfizer comptent "augmenter les livraisons à partir de la semaine du 15 février".
L'objectif : fournir "la quantité de doses sur laquelle nous nous sommes engagés au premier trimestre" ainsi que "jusqu'à 75 millions de doses supplémentaires à l'Union européenne au deuxième trimestre" dans le cadre des contrats existants, a expliqué Sierk Poetting, directeur financier.
Une réunion au sommet s'est tenue lundi 1er février à Berlin entre les dirigeants allemands et plusieurs groupes pharmaceutiques pour tenter de relancer la campagne de vaccination, qui piétine en Allemagne comme dans de nombreux pays européens.
Les discussions ont débuté sur des nouvelles positives, avec l'engagement de plusieurs laboratoires d'accélérer leur production de vaccins anti-COVID, même si les quantités restent inférieures à ce qui avait initialement été convenu dans l'accord avec l'UE.
La chancelière Angela Merkel a défendu les livraisons de vaccin "plus lentes" dans l'UE qu'ailleurs en raison notamment du refus des Européens de délivrer des autorisations d'urgence comme l'ont fait les Britanniques.
"Il est vrai que ce fut plus lent sur certains points mais il y a aussi de bonnes raisons que ce soit plus lent", a-t-elle assuré, précisant que les négociations avec les laboratoires avaient été ardues, notamment sur la question de leur responsabilité dans le respect des délais de livraison.
La chancelière allemande Angela Merkel lors d'une vidéo conférence le 1er février à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je comprends la déception" de la population, a-t-elle admis. Les médias allemands se montrent sans pitié pour l'UE, accusée d'avoir commandé des vaccins trop tard et d'avoir mal négocié.
La fronde est d'autant plus virulente que la population en Allemagne, comme ailleurs en Europe, est à bout face face aux restrictions liées au coronavirus.
"Vrai problème"
Le laboratoire AstraZeneca, qui subit les foudres des dirigeants européens en raison de retards de livraisons, va finalement augmenter de 30% au premier trimestre les livraisons de son vaccin autorisé vendredi sur le marché européen.
AstraZeneca avait expliqué ne pouvoir livrer qu'"un quart" des doses initialement promises à l'UE en raison d'une "baisse de rendements" dans une usine européenne. Mais l'UE accuse implicitement AstraZeneca d'avoir favorisé la Grande-Bretagne au détriment de ses obligations contractuelles avec Bruxelles.
"Les calendriers sont contraignants", s'est agacée la directrice générale de la Santé au sein de la Commission, Sandra Gallina, déplorant un "vrai problème" pour les Vingt-Sept.
L'UE maintient toutefois son objectif de vacciner 70% des adultes d'ici "la fin de l'été", a fait savoir dimanche 31 janvier la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Le géant allemand de la pharmacie Bayer a par ailleurs annoncé qu'il allait produire dès 2022 le vaccin développé par son concurrent CureVac. Il vise une production de 160 millions de doses en 2022.
Pour sa part, le gouvernement britannique va lever une option visant la fourniture de 40 millions de doses supplémentaires du candidat-vaccin de Valneva pour 2022, portant à 100 millions le nombre de doses commandées auprès du laboratoire franco-autrichien.
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui regroupe une trentaine de pays, a lancé lundi un outil permettant de suivre les vaccinations en Europe, donnant ainsi un aperçu de l'évolution des campagnes dans chaque pays.
Chapelle Sixtine et Colisée ouverts
A Rome, des visiteurs faisaient la queue à l'entrée du Colisée et de la Chapelle Sixtine lundi 1er février, pour la réouverture au public des ces hauts-lieux du tourisme.
Des visiteurs près du Colisée à Rome le 1er février. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a pourtant averti jeudi 28 janvier qu'il était "trop tôt pour assouplir" les restrictions en raison de la circulation "encore très élevée" du virus.
Le reste du monde continue de durcir les mesures restrictives, notamment en matière de voyages, pour lutter contre une pandémie qui a fait plus de 2,2 millions de morts à ce jour.
La France a fermé ce lundi 1er février ses frontières aux pays extérieurs à l'UE, serrant la vis comme le Portugal, l'Allemagne et le Canada.
Le gouvernement français va par ailleurs prolonger la trêve des expulsions locatives ainsi que la fermeture des remontées mécaniques dans les stations de ski.
Et l'Allemagne va dépêcher mercredi une équipe médicale de 26 personnes et 50 appareils respiratoires au Portugal, actuellement "dans une situation particulièrement dramatique", selon la ministre de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer.
"Pouvoir d'achat"
Ailleurs dans le monde, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a réceptionné lundi 1er février une cargaison d'un million de doses de vaccins AstraZeneca/Oxford.
Face aux reproches de lenteur, il a mis en cause "la demande mondiale sans précédent en doses de vaccins, ajoutée au pouvoir d'achat bien plus élevé des pays plus riches".
À Cuba, pays qui a souvent dû trouver ses propres remèdes en raison de l'embargo américain qu'il subit depuis 1962, un deuxième projet de vaccin est passé lundi 1er février en phase II des essais cliniques. L'île espère sa campagne de vaccination au premier semestre.
Aux États-Unis, où près de 13 millions de personnes ont déjà reçu au moins une dose, une étude publiée lundi montre que les personnes noires n'ont représenté que 5% des personnes vaccinées alors que les Afro-Américains ont 2,9 fois plus de chances d'être hospitalisés pour cause de COVID-19, et 2,1 fois plus d'en mourir.