UE
L'Allemande von der Leyen, élue de justesse première femme à la tête de la CE

L'Allemande Ursula von der Leyen est devenue mardi 16 juillet la première présidente de la Commission européenne mais elle a été élue d'extrême justesse par le Parlement européen, traduisant le ressentiment des eurodéputés à l'égard d'une candidate imposée par les chefs d'État.

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Portrait de la politicienne allemande Ursula von der Leyen, en lice pour présider la Commission européenne.

Interrogée sur sa très courte victoire, elle a déclaré lors d'une brève conférence de presse : "Dans la démocratie, la majorité c'est la majorité". Cette proche de la chancelière Angela Merkel, désignée le 2 juillet par les dirigeants européens lors d'un sommet de trois jours à Bruxelles, a obtenu 383 voix lors d'un vote à bulletins secrets. Mme Merkel a aussitôt félicité une Européenne "convaincue" tandis que son prédécesseur, Jean-Claude Juncker, a déclaré qu'elle serait "une grande présidente".

"Nous pouvons être fiers de l'Europe" a réagi le président français Emmanuel Macron qui a beaucoup oeuvré pour sa candidature. "Redoublons nos efforts pour renforcer la relation transatlantique", a pour sa part tweeté l'ambassadeur des États-Unis auprès de l'UE, Gordon Sondland. Mme von der Leyen devait recueillir une majorité absolue de 374 voix, quel que soit le nombre de votes exprimés, pour succéder en novembre à M. Juncker qui appartient à la formation de droite du PPE, comme elle. En 2014, ce dernier avait obtenu 422 suffrages contre 250.

Il y a deux semaines, "je n'avais pas encore de majorité, car on ne me connaissait pas. Il y avait beaucoup de ressentiment que je comprends concernant le processus du spitzenkandidat", a fait valoir celle qui est la première Allemande depuis 52 ans à prendre la direction de l’exécutif européen. En proposant sa candidature surprise, les chefs d'État et de gouvernement ont en effet ignoré ce système qui fait des chefs de file élus par les familles politiques pour les élections européennes les prétendants à la présidence de la Commission.

"Rébellion"

Jean-Dominique Giuliani, président de la fondation Schuman a estimé que ce "score modeste" était dû au fait que Mme von der Leyen avait été choisie "hors de la bulle bruxelloise". "Il y a eu une rébellion des socialistes et des Verts pour des raisons politiques pour les premiers et idéologiques pour les seconds", a-t-il ajouté.

Jusqu'à une heure avant le début du scrutin, l'issue du vote est restée incertaine, même si en théorie le cumul des voix des trois groupes majoritaires du Parlement et proeuropéens, le PPE, les sociaux-démocrates et les libéraux-centristes de Renew Europe, dont font partie les macronistes français, pouvait lui accorder une victoire confortable, avec 444 voix. Le résultat très serré avec 9 voix de plus que la majorité requise signifie que nombre de députés proeuropéens ont refusé de lui accorder leur soutien malgré les consignes de leurs présidents de groupe.

L'Allemande Ursula von der Leyen s'adresse au Parlement européen, le 16 juillet à Strasbourg dans l'Est de la France.

Le PPE et ses 182 élus avaient promis de soutenir massivement Ursula von der Leyen. Avis également très favorable de Renew Europe avec ses 108 élus. Le jeu était beaucoup plus délicat du côté des sociaux-démocrates. Si officiellement, le groupe S&D (154 élus) avait annoncé "soutenir" Ursula von der Leyen, selon une source interne, environ deux tiers voulaient voter pour et environ un tiers contre, dont les socialistes français et les députés allemands. Ces derniers étaient particulièrement virulents contre la candidature de leur compatriote, sur fond de coalition gouvernementale en difficulté en Allemagne.

Quatrième force politique du Parlement européen, les Verts (74 élus) avaient été clairs dans leur opposition tout comme le groupe le plus petit du parlement, l'extrême gauche (GUE/NGL, 41 élus). Côté eurosceptiques, les Conservateurs et réformistes (CRE, 62 élus) étaient restés flous. Le PiS polonais, qui en fait partie, avait annoncé au dernier moment qu'il voterait en sa faveur et a ensuite affirmé que sans lui, Mme von der Leyen "ne serait pas présidente de la Commission".

Le groupe d'extrême droite "Identité et Démocratie" (73 membres, dont ceux de la Ligue italienne, du Rassemblement national RN français et de l'AfD allemand) avait en revanche annoncé voter contre elle, ce dont la candidate s'était dit "quelque peu soulagée".

Un "pacte vert"

Pendant quatre heures mardi matin, Ursula von der Leyen avait tenté de convaincre, en mettant notamment l'accent sur ses engagements en faveur du climat. Affichant sa "grande fierté" que ce soit "finalement une femme" qui soit candidate à la présidence de la Commission, cette médecin de formation de 60 ans, mère de sept enfants, a promis un "green deal" ("pacte vert") pour l'UE dès les 100 premiers jours de son mandat.

Mme von der Leyen, qui doit démissionner mercredi 17 juillet de son poste de ministre de la Défense, doit prendre la tête de la Commission le 1er novembre, au lendemain de la date actuellement fixée pour le Brexit. Elle s'est dite mardi 16 juillet "prête" à un nouveau report du divorce entre l'UE et le Royaume-Uni. Ellle va être remplacée au poste de ministre allemande de la Défense par Annegret Kramp-Karrenbauer, présentée comme la dauphine d'Angela Merkel et présidente de son parti démocrate-chrétien, a indiqué mardi soir 16 juillet la chambre haute allemande.

AFP/VNA/CVN

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