L’agriculture vietnamienne à l’heure de la restructuration

Lors de la séance d’interpellations dans le cadre de la 3e session de l’Assemblée nationale (XVe législature), tenue du 23 mai au 16 juin à Hanoï, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Lê Minh Hoan, a insisté sur la réorganisation de la production de la filière agricole.

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Indiquant que le Vietnam est un pays agricole mais dépendant beaucoup des matières premières importées, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Lê Minh Hoan, a affirmé que le Premier ministre avait chargé son ministère de chercher à augmenter l’autonomie du secteur pour créer une plus grande valeur ajoutée et minimiser les risques de marché. Il a insisté sur la nécessité de réorganiser la production pour promouvoir l’économie agricole. Il est également important de promouvoir l’agriculture biologique, d’encourager les agriculteurs à devenir membres de coopératives, de renforcer la coopération public-privé dans la production et l’utilisation des engrais organiques afin de parvenir à une agriculture verte et sûre, ainsi que d’améliorer la valeur des produits. Il est en outre nécessaire d’accélérer la réorganisation des filières... “Il faut regrouper les petites parcelles en coopératives et réduire la fragmentation des terres”, a affirmé Lê Minh Hoan.

Modèle de ferme intelligente dans la ville de Dà Lat, province de Lâm Dông, sur les hauts plteaux du Centre.

Un agriculture bio, circulaire et durable

Le XIIIe Congrès national du Parti communiste vietnamien a défini les mesures qui permettront au Vietnam de s’industrialiser et de se moderniser et faciliteront son intégration à l’économie mondiale. “L’agriculture viet-namienne doit désormais s’appuyer sur la coopération, l’association, le regroupement et évoluer vers un modèle d’exploitation commerciale. Les techniques et méthodes culturales, ainsi que les outils de production et les normes techniques doivent être modifiés. Il faut regrouper les petites exploitations, les agriculteurs doivent créer des liens avec les entreprises et se regrouper en coopératives”, a souligné le ministre de l’Agriculture et du Développement rural.

Selon lui, le Vietnam doit se tourner vers une agriculture biologique, circulaire et durable. “Le secteur agricole ne doit pas sacrifier la biodiversité et la qualité des produits au profit de la croissance économique. La qualité des produits doit être dictée par les producteurs et non pas par la loi du marché. Ces changements seront longs et les agriculteurs auront besoin de beaucoup de temps pour s’habituer aux nouveaux modèles. Il est probable que dans un premier temps, les rendements diminuent mais cette différence ne devrait pas affecter leurs revenus, compte tenu que la qualité des produits sera supérieure et que donc leur prix de vente sera plus élevé. Si l’on change de mentalité, nous pourrons maîtriser l’agro-écologie”, a-t-il a affirmé. En opérant ces changements, le Vietnam pourra s’appuyer sur l’expertise agricole du Japon, de la République de Corée, d’Israël ou encore de la Thaïlande. Le pays ambitionne d’être parmi les premiers exportateurs de produits agricoles bruts et transformés.

Il est important d’investir davantage dans l’amélioration des capacités de transformation et de conservation pour augmenter la valeur ajoutée des produits.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Lê Minh Hoan, a déclaré que son ministère ajusterait les politiques visant à encourager la coopération et l’investissement dans la production agricole conformément aux normes et pratiques internationales, afin de mieux renforcer les exportations.

Il a souligné la nécessité de se conformer strictement aux réglementations relatives à l’étiquetage, à la traçabilité, à l’indication de la zone de culture, à la quarantaine, à l’emballage, à la qualité des produits agricoles et au code des affaires.

Exploiter les marchés majeurs et potentiels

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural poursuivra ses négociations pour supprimer les obstacles et accroître les exportations vers les marchés majeurs et potentiels notamment nids d’hirondelle, durian, fruit de la passion, avocat, pamplemousse et noix de coco vers la Chine ; longane, pamplemousse et fruit de la passion vers le Japon ; crevettes, pamplemousse, litchi, ramboutan, viandes de volaille et bovine transformées vers la République de Corée… “Il est important également d’investir davantage dans l’amélioration des capacités de transformation et de conservation pour augmenter la valeur ajoutée des produits”, a déclaré le ministre Lê Minh Hoan.

Ledit ministère maintiendra l’optimisation des accords de libre-échange signés avec d’autres pays et régions du monde, ainsi que la coordination avec des ambassades et bureaux du commerce et de l’agriculture du Vietnam à l’étranger pour collecter des informations sur les marchés et leurs besoins, ainsi que pour aider des entreprises nationales dans la promotion du commerce, a-t-il ajouté.

D’après Lê Minh Hoan, les exportations vietnamiennes de produits agro-sylvicoles et aquatiques au cours des cinq premiers mois ont atteint 23,2 milliards d’USD, en hausse de 16,8% en rythme annuel. Les États-Unis, la Chine et le Japon ont été les trois principaux importateurs, représentant res-pectivement 28%, 17,8% et 7% des parts de marché.

Le vice-Premier ministre Lê Van Thành a récemment approuvé la stratégie de développement durable de l’agriculture et des zones rurales pour 2021-2030, avec vision à l’horizon 2050, qui continue d’affirmer que l’agriculture est le fondement durable du pays.

Un des premiers pays agricoles d’ici 2050

Parmi les objectifs détaillés pour 2030, l’agriculture, la sylviculture et l’aquaculture devraient atteindre une augmentation de la productivité de 5,5 à 6% et une augmentation des exportations de 5 à 6% en moyenne annuelle. La stratégie vise à faire du Vietnam l’un des premiers pays agricoles d’ici 2050, date à laquelle sa transformation agricole sera devenue efficace et respectueuse de l’environnement.

À cette fin, le secteur agricole devra réformer sa mentalité de production, pour passer d’une production agricole à une véritable économie agricole qui se concentre sur l’amélioration de la valeur et de l’efficacité et le développement intersectoriel, a déclaré le ministre Lê Minh Hoan. Il a souligné la nécessité de s’orienter vers une agriculture verte et écologique en appliquant les avancés technologiques, en économisant les intrants et en utilisant efficacement les ressources naturelles afin de ne pas affecter l’environnement et la santé humaine.

Afin d’assurer un écoulement stable des produits agricoles, le réseau de distribution domestique devra être rénové afin de connecter les systèmes de transformation et de vente au détail aux chaînes d’approvisionnement des produits agricoles. Un réseau de marchés de gros devra être développé en parallèle avec la chaîne logistique dans les zones agricoles clés. Les opportunités générées par les accords de libre-échange seront optimisées pour conserver les marchés traditionnels et en explorer de nouveaux afin d’éviter une dépendance excessive vis-à-vis de certains, a noté le ministre. Il a ajouté que le secteur agricole devrait maximiser les ressources existantes pour apporter de nouvelles valeurs en développant une économie circulaire, qui permettra à une agriculture verte et écologique d’émerger.


Thê Linh/CVN

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