>>Sprint des pays de l'Union européenne pour ratifier l'Accord de Paris
L'accord de Paris sur le climat entrera en vigueur dans 30 jours. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le site indique que 72 pays, représentant 56,75% des émissions mondiales, ont déposé leurs "instruments de ratification" auprès du secrétariat de l'ONU, ce qui ouvre la voie à une entrée en vigueur dans 30 jours, soit avant le début de la COP22 (7-18 novembre) au Maroc.
"72 pays représentant 56,75% des émissions ont maintenant ratifié l'accord de Paris ! L'entrée en vigueur aura lieu dans 30 jours", a également tweeté Patricia Espinosa, la nouvelle secrétaire générale de la Convention climat.
Le président américain Barack Obama a salué "une journée historique" dans la lutte contre le réchauffement climatique.
"Aujourd'hui est une journée historique dans la lutte pour protéger notre planète pour les générations futures", a réagi M. Obama, estimant qu'elle pourrait rester dans l'Histoire "comme un tournant".
La présidente de la COP21, Ségolène Royal, a indiqué que "l'Union européenne et sept pays européens (avaient) déposé mercredi 5 octobre leurs instruments de ratification à l'ONU".
"Avoir réussi à ce qu'il entre en vigueur si rapidement est un record et que cela intervienne pendant la présidence française est une grande satisfaction et une grande fierté", a déclaré Ségolène Royal, qui transmettra le flambeau de la présidence de la COP aux Marocains le 7 novembre.
Dans l'accord de Paris, adopté en décembre 2015 par 195 pays, la communauté internationale s'est engagée à limiter la hausse de la température "bien en deçà de 2°C" et à "poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C".
Un vote au Parlement européen mardi avait ouvert la voie au dépôt des instruments de ratification par les pays européens. Ce dépôt devait officiellement être fait vendredi 7 octobre, avait indiqué mercredi matin 5 octobre Ségolène Royal, mais il a finalement été avancé.
La France, l'Allemagne, la Hongrie, l'Autriche, le Portugal, la Slovaquie et Malte sont les sept pays européens ayant déjà ratifié l'accord au niveau national et qui attendaient le feu vert du Parlement européen à la ratification de l'Union européenne pour aller au bout du processus onusien.
Le Canada a ratifié l'accord de Paris sur le climat
Le parlement canadien a ratifié mercredi 5 octobre l'accord de Paris sur le climat, deux jours après la décision polémique de Justin Trudeau d'instituer dès 2018 une taxe carbone.
L'accord de Paris sur le climat. |
L'issue du vote sur cet accord conclu lors de la conférence de la COP21 à Paris en décembre 2015 ne faisait aucun doute, les libéraux du Premier ministre étant majoritaires à la Chambre des communes et disposant notamment du soutien des sociaux-démocrates du NPD, le troisième parti.
La motion portant ratification par le Canada de l'accord visant à contenir le réchauffement sous le seuil de 2°C par rapport au niveau pré-industriel a finalement été adoptée par 207 députés contre 81, tous élus du Parti conservateur.
Le vote au parlement canadien était purement symbolique, le gouvernement n'étant pas tenu constitutionnellement de saisir les élus pour ratifier l'accord.
Justin Trudeau avait cependant promis dès le sommet de Paris de tenir un débat sur le sujet à la Chambre des communes.
Les conservateurs, qui ont dirigé le pays de 2006 à 2015 et forment le premier groupe d'opposition, ont voté contre la ratification, tout en disant soutenir l'accord de Paris.
Ils entendaient protester contre la décision "unilatérale" de Justin Trudeau d'imposer une taxe carbone, sans l'accord préalable de toutes les provinces qui ont compétence au même titre que le gouvernement fédéral en matière d'environnement.
Certains élus de droite sont néanmoins clairement climato-sceptiques et c'est sous le règne des conservateurs que le Canada avait été le premier pays à sortir du protocole de Kyoto, en 2011.
"Tant pis pour eux" s'ils s'opposent à l'accord de Paris, avait commenté avant le vote le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion. "Le monde entier se mobilise et le fera sans les conservateurs canadiens, ça fait 10 ans qu'ils nous bloquent".
Les conservateurs sont furieux depuis que Justin Trudeau a annoncé lundi 3 octobre une taxe carbone effective dès 2018.
Fixée à 10 dollars canadiens (6,8 euros) par tonne en 2018, la taxe augmentera ensuite pour atteindre 50 dollars canadiens (34 euros) cinq ans après son entrée en vigueur.
Cette tarification du carbone sera imposée dans les provinces ou territoires qui n'auront pas pris de mesures compatibles pour se conformer aux objectifs nationaux de réduction des GES, avait indiqué M. Trudeau au moment où se réunissaient les ministres de l'Environnement des provinces et territoires, aux côtés de leur homologue fédérale, Catherine McKenna.
Le gouvernement libéral s'est engagé à réduire de 30% les émissions de GES du pays d'ici 2030 par rapport à 2005, soit les mêmes objectifs que le précédent gouvernement conservateur, accusé par M. Trudeau d'avoir "abdiqué à ses responsabilités" en la matière.