La zone euro de nouveau au chevet de la Grèce

La zone euro ne parvient pas à s'extirper de la crise de la dette : le plan de prêts en faveur du Portugal à peine bouclé, elle doit de nouveau se porter au chevet de la Grèce, en posture toujours très délicate un an après avoir appelé à l'aide internationale.

Lors d'une réunion tenue en catimini le 6 mai au soir à Luxembourg par les principaux acteurs de l'Union monétaire, la question d'efforts budgétaires supplémentaires à réaliser par le pays pour réduire ses déficits a été abordée, de même que les moyens de l'aider plus longtemps que prévu.

Le chef de file des ministres des Finances de l'Union monétaire, Jean-Claude Juncker, a dans l'immédiat jugé nécessaire un nouveau programme pour redresser les comptes publics grecs.

"Nous pensons que la Grèce a besoin d'un programme d'ajustement supplémentaire" , a déclaré M. Juncker à l'issue de la rencontre à laquelle ont participé les ministres des Finances des principaux pays de la zone euro (Allemagne, France, Italie, Espagne), celui de la Grèce, le président de la Banque centrale européenne (BCE) et un représentant de la Commission européenne.

La Grèce a obtenu en mai 2010 un plan de prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans de l'Europe et du FMI, en échange d'un programme strict de réduction de son déficit. Une mission de l'UE et du FMI se trouve actuellement à Athènes pour faire le point.

Or, le tableau n'est pas très encourageant. Le déficit public grec pour 2010 vient d'être revu à la hausse, de 9,4% à 10,5% du PIB, les rentrées fiscales ne sont pas au rendez-vous, en raison de la récession économique mais aussi d'une fraude fiscale toujours très répandue.

Dans ces conditions, il paraît illusoire de penser que le pays pourra, comme c'est en principe programmé, revenir emprunter lui-même sur les marchés obligataires l'an prochain afin de financer une partie de son déficit.

C'est la raison pour laquelle l'éventualité de soutenir le pays au-delà de 2012 est aussi discutée. "C'est une hypothèse sur laquelle il faut travailler, c'est évident" , souligne l'une des sources proche des discussions, car "la Grèce est dans une situation assez catastrophique" .

À en croire la presse grecque, les pays de la zone euro ont aussi examiné la possibilité de nouvelles mesures d'aide au pays comme un rééchelonnement d'une partie de sa dette, pour un montant de 65 milliards d'euros, et un éventuel report des objectifs de réduction de son déficit public entre deux et quatre ans.

Selon le quotidien Kathimerini , un scénario avancé serait d'offrir aux créanciers de la Grèce des taux d'intérêt plus élevés à long terme en échange de l'octroi à Athènes d'une "période de grâce" de deux ans pendant laquelle la Grèce ne paierait pas d'intérêts.

Officiellement pourtant, les responsables européens ont rejeté toute idée de restructuration de la dette.

Le pays a déjà obtenu de pouvoir rembourser pendant une période plus longue que prévu (sept ans et demi au lieu de trois) les 110 milliards d'euros de prêts, et à un taux d'intérêt revu en baisse.

La simple tenue de la réunion de Luxembourg a en tout cas semé un début d'affolement le 6 mai sur les marchés, signe de l'inquiétude que suscite la Grèce.

Athènes et ses partenaires ont dû démentir toute velléité de la Grèce de sortir de l'Union monétaire, après qu'un journal allemand eut évoqué cette éventualité.

Le Premier ministre grec, Georges Papandreou, a parlé le 7 mai de "provocation" et de "scénario imaginaire" n'ayant à aucun moment été discuté.

La Commission européenne a elle aussi rejeté cette possibilité, assurant que la rencontre de le 6 mai n'était "pas une réunion de crise" sur la Grèce.

AFP/VNA/CVN

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