La ville de Paris ne veut plus de véhicules à essence en 2030

Plus de voitures à essence à l'horizon 2030 à Paris : c'est l'objectif global fixé jeudi 12 octobre par la ville, qui n'entend pas pour autant passer par des mesures d'interdiction pure et simple.

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Les quais de Seine à Paris, le 4 septembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Dans le cadre de l'élaboration de son nouveau plan climat air énergie territorial, la Ville de Paris va inscrire un objectif de fin du diesel sur son territoire en 2024 et de l'essence en 2030", a annoncé jeudi la mairie de Paris. La maire PS Anne Hidalgo qui a fait de la lutte contre la pollution de l'air une de ses priorités, avait déjà affiché à plusieurs reprises sa volonté d'en finir avec les véhicules diesel.

La ville a toutefois assuré qu'il ne s'agissait pas d'une interdiction des véhicules thermiques, mais d'"une trajectoire qui semble à la fois crédible et soutenable".

"Aucune mesure d'interdiction ou de sanction ne figure dans le nouveau plan climat", a réinsisté la mairie dans une communication sur Twitter, précisant qu'elle allait "investir dans le développement des alternatives et le renforcement des aides financières" pour acheter des véhicules propres.

La capitale devancerait ainsi l'objectif du gouvernement qui a annoncé la fin des ventes des véhicules essence et diesel pour 2040. "Si l'on veut qu'il soit atteint, cela implique que la sortie du diesel et de l'essence intervienne plusieurs années avant en zone urbaine, et en particulier dans les grandes villes", a précisé la mairie.

"L'objectif c'est de planifier à long terme la fin des énergies fossiles et des véhicules thermiques à horizon 2030", a expliqué Christophe Najdovski, adjoint EELV aux Transports. "Le secteur des transports est l'un des principaux secteurs d'émission de gaz à effet de serre", "les villes ont un rôle à jouer", a-t-il précisé.

"On est sur une perspective d'une douzaine d'années. Une bonne partie du parc automobile sera renouvelé d'ici là. On annonce la couleur en amont pour que les comportements évoluent. On donne le temps d'anticiper sans être dans la contrainte", a ajouté M. Najdovski, rappelant que de nombreux industriels automobiles investissaient déjà dans les motorisations électriques ou à hydrogène, plus propres.

"Du bon côté de l'histoire"

Il a souligné que la ville donnait "l'exemple", en offrant par exemple des aides aux commerçants, artisans et taxis, pour s'équiper en véhicules propres, et qu'elle a aussi investi dans l'achat de 12 autocars électriques pour les transports scolaires.

Piétonnisation des voies sur berge de la Seine, journée sans voiture, aménagement de zones à la vitesse limitée à 30 km/heure, mise en place de vignettes obligatoire pour tous les véhicules afin de les identifier selon leurs émissions polluantes (oxydes d'azote, particules), création de nouvelles voies cyclables...

La maire socialiste de Paris a multiplié les mesures visant à réduire la place de la voiture en ville et la pollution de l'air, dont certaines sont contestées, notamment par la droite et les automobilistes.

"Personne n'ignore aujourd’hui que la pollution de l’air tue. Un jour, tous les politiques qui savaient mais n’ont pas voulu agir seront mis face à leurs responsabilités. Je préfère être du bon côté de l’Histoire", disait Anne Hidalgo fin août.

Le groupe LR du conseil de Paris a regretté un "effet d'annonce", soulignant qu'à ce jour "les bornes de recharges en gaz naturel de véhicule sont anecdotiques et le réseau électrique sous dimensionné pour permettre le rechargement rapide des voitures".

"Pour permettre à toutes les classes sociales de vivre sur Paris ou en Ile-de-France, notre stratégie doit proposer des alternatives", ajoute le groupe PCF. "En l’état actuel, les motorisations électriques sont inaccessibles à la très grande majorité des ménages".

Pour le FN, Paris va devenir "une île fermée aux revenus modestes qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule" et "à tout ceux qui ont besoin de leur véhicule pour travailler".

La présidente de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR) a estimé "qu'il faut inciter les Franciliens à changer de voiture", mais "par une prime au remplacement des véhicules polluants et pas par une énième interdiction".

AFP/VNA/CVN

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