États-Unis
La variole du singe désormais urgence de santé publique

Les États-Unis ont déclaré jeudi 4 août une urgence de santé publique pour l'épidémie de variole du singe, une décision qui doit permettre de débloquer des fonds, faciliter la collecte de données et déployer davantage d'effectifs pour lutter contre la maladie.

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Une file d'attente devant un centre de vaccination contre la variole du singe à New York le 17 juillet.

Avec plus de 6.600 cas recensés dans le pays, dont environ un quart dans le seul État de New York, des mesures devaient être prises rapidement afin de contrôler l'épidémie tant qu'elle n'est pas davantage répandue, avaient estimé des experts.

"Nous sommes prêts à monter d'un cran notre réponse au virus et nous appelons tous les Américains à prendre la variole du singe au sérieux et à faire le nécessaire pour nous aider à lutter contre le virus", a déclaré le ministre américain de la Santé Xavier Becerra.

La déclaration de jeudi 4 août est en vigueur pour 90 jours et peut être renouvelée.

Les experts craignent que le nombre réel de cas soit bien supérieur en raison de symptômes parfois très discrets, dont de simples lésions qui peuvent être vues comme similaires à celles de maladies sexuelles transmissibles (MST), une catégorie dans laquelle ne rentre cependant pas la variole du singe.

Prévention 

Pour combattre cette épidémie, l'État fédéral a fourni environ 600.000 doses du vaccin fabriqué par le danois Bavarian Nordic et commercialisé sous le nom de Jynneos en Amérique du Nord, d'Imvanex en Europe et initialement développé pour la variole.

Mais ce nombre reste bien loin des quelque 1,6 million de personnes considérées à haut risque dans le pays, et la prochaine livraison (150.000 doses) n'arrivera aux États-Unis qu'en septembre en raison de problèmes de logistique, a précisé un responsable du ministère de la Santé.

Le ministère de la Santé avait indiqué la semaine dernière que 99% des cas recensés aux États-Unis concernaient des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Cette population est, malgré des risques de stigmatisation, la cible prioritaire pour la vaccination.

Ils sont également prioritaires pour des actions de prévention organisées par les autorités, visant notamment à établir une meilleure connaissance des symptômes et à suggérer de réduire leur nombre de partenaires sexuels d'ici à leur vaccination.

Environ 14.000 doses d'un antiviral initialement développé contre la variole, le tecovirimat, ont été livrées, même si son efficacité sur la variole du singe est pour l'instant mal connue.

Economiser les doses

Une dose de vaccine contre la Monkeypox.

À l'inverse de précédentes vagues en Afrique, cette nouvelle épidémie de variole du singe se transmet surtout par relation sexuelle, mais les autorités sanitaires américaines (CDC) indiquent que d'autres voies sont possibles, notamment via le partage d'un lit, d'habits et des contacts prolongés en face-à-face.

Un nombre faible mais croissant de femmes et d'enfants ont été touchés par la maladie.

Il n'y a eu pour l'instant aucun décès dû à la maladie recensé aux États-Unis, mais certains patients ont dû être hospitalisés pour faire face à d'immenses douleurs.

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait déclenché fin juillet son plus haut niveau d'alerte afin de renforcer la lutte contre la variole du singe.

Jeudi, l'agence américaine des médicaments, la FDA, a de son côté dit étudier la possibilité d'autoriser des soignants à administrer cinq doses de vaccin à partir d'une seule en modifiant la façon dont il est injecté.

Les premiers symptômes de la variole du singe sont une forte fièvre, des ganglions lymphatiques gonflés et une éruption cutanée semblable à celle de la varicelle.

AFP/VNA/CVN

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