En 1999, la vieille ville de Hôi An (Centre) a été reconnue par l’UNESCO comme patrimoine culturel mondial. |
Photo: Phuong Nga/CVN |
Le Vietnam est un pays riche en patrimoines en comparaison avec d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Il recense en effet 24 patrimoines culturels, naturels et immatériels mondiaux reconnus par l’UNESCO, dont l’ensemble des monuments de Huê, la vieille ville de Hôi An (Centre), le quan ho (chant alterné), l’espace culturel des gongs du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et les môc ban (tablettes de bois gravées) des Nguyên (1802-1945).
Selon le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, le pays compte actuellement plus de 3.000 vestiges classés au niveau national et environ 7.500 au niveau provincial. Grâce à une coopération étroite entre gouvernement et localités, beaucoup d’entre eux sont devenus des destinations touristiques attirant une foule de touristes. On peut citer les exemples suivants: le Palais présidentiel de Hô Chi Minh, le temple des rois fondateurs Hùng, la zone des vestiges de Yên Tu, le Palais de la réunification, le temple Ngoc Son, le Temple de la Littérature à Hanoï...
Hôi An, une cité modèle
Hôi An est l’une des villes les plus touristiques au Vietnam. |
Photo: CTV/CVN |
La province de Quang Nam (Centre) est devenue l’une des pionnières dans la mise en valeur de son patrimoine culturel à des fins touristiques. La clé de sa réussite réside en l’implication des habitants locaux dans la protection des sites et dans la chaîne de valeur touristique. En 1999, la vieille ville de Hôi An a été reconnue par l’UNESCO comme patrimoine culturel mondial. Depuis, de nombreux projets d’investissement visant à rénover des monuments, moderniser les infrastructures et le paysage urbain ont été déployés par le Comité populaire de Quang Nam. La province a également mené des enquêtes et des recherches scientifiques sur le patrimoine culturel...
Cela a contribué à changer la physionomie de Hôi An, dont les rangées d’anciennes maisons se dégradaient, devenue au fil des années une attraction touristique majeure. Beaucoup de villages de métiers traditionnels ont aussi été redynamisés.
L’image de cette ancienne ville avec ses maisons anciennes le long de la romantique rivière Hoài, ses monuments historiques et l’hospitalité de sa population laissent un souvenir impérissable à tous les visiteurs.
En 1999, Hôi An a accueilli 160.000 visiteurs et comptait 17 établissements d’hébergement, contre 3,2 millions de visiteurs en 2017 (dont près de 1,8 million d’étrangers) et plus de 540 établissements d’hébergement de tous types (villas, hôtels, auberges, homestay). Hôi An est considérée comme une localité modèle à propos du lien entre préservation du patrimoine et amélioration de la qualité de vie de sa population via le tourisme.
Faire revivre les patrimoines culturels
Touristes au temple Ngoc Son à Hanoï. |
Photo: Phuong Nga/CVN |
"La tâche de tous, notamment du secteur culturel, est de faire revivre les patrimoines pour les rendre plus vivants et plus attrayants", a estimé le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc lors de la première conférence nationale d’évaluation de la protection et de la valorisation des patrimoines culturels du Vietnam, tenue en juillet à Hanoï.
À son avis, "la préservation et la valorisation des patrimoines associées au développement durable du tourisme sont non seulement la responsabilité de l’État, mais encore celle de toute la communauté". L’État crée seulement le cadre juridique, les mécanismes et politiques et c’est à la population de jouer un rôle clé dans la protection, la préservation, la transmission et la valorisation de ces patrimoines.
Le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a également souligné la nécessité d’"harmoniser le développement touristique, la préservation et la valorisation des patrimoines historiques et culturels, la protection de l’environnement et l’application des technologies dans la préservation et la gestion des patrimoines".
Les effets positifs du tourisme culturel sont indéniables: il stimule l’économie locale, fait entrer des devises et génère des emplois. Il contribue également au maintien des traditions et des savoir-faire, à la conservation des sites et à la création de produits dérivés. Dans certains cas même, de grands groupes hôteliers et touristiques, soucieux de la préservation du patrimoine mondial, contribuent à restaurer certains sites, à préserver la faune et la flore ou à faire travailler la population locale.
Cependant, le tourisme de masse fait aussi peser des risques sur le patrimoine. Et comme le patrimoine culturel est un bien qui ne peut être ni reconstruit, ni remplacé et qui est facilement endommagé, il faut intensifier les activités de supervision, de protection, en utilisant efficacement les ressources au sein de la société. Il est nécessaire de favoriser la participation directe de la population dans ce travail, afin qu’elle jouisse des fruits apportés par ces activités. Les habitants doivent mieux comprendre la valeur du patrimoine et ce qu’il peut leur apporter comme bénéfices à moyen et long termes.