Botanique
La vallisnérie spiralée fait son show dans le Dông Thap Muoi

Après seulement quelques grandes pluies et les premières montées des eaux, la vallisnérie spiralée - cette plante aquatique d’origine subtropicale - se fait belle dans les rizières inondées de la région du Dông Thap Muoi (Sud). En guise de tradition, les paysans de la région la ramassent comme des sortes d’«offrandes des dieux».

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À Long An, on prend un grand soin à laver cette plante.

Dans la commune Tân Lâp, province de Long An, on peut voir ces scènes originales en ce mois d’août. Il est 6 heures du matin et déjà des dizaines de personnes plongent leurs mains dans la vase afin de ramasser les vallisnéries. La pose est un peu désagréable (dos courbé et jambes dans l’eau). Pourtant, ils travaillent patiemment et laborieusement, pensant aux revenus qu’ils pourront en tirer.
«Lorsque les crues arrivent, la riziculture prend fin et on se tourne vers nos chères +offrandes des dieux+», a déclaré Vo Thanh Phuong, district Moc Hoa, province de Long An. Et d’ajouter que dans les rizières, elles se développent naturellement entre les 6e et 8e mois du calendrier lunaire, dépendamment de la hauteur des crues. Mais pour pouvoir les vendre et/ou les consommer, il est préférable de choisir celles mesurant de 10 à 20 cm. Il peut en ramasser 20 kg chaque et 1 kg lui rapporte environ 12.000 dôngs.
Les récoltants expérimentés du Dông Thap Muoi indiquent qu’il faut les décrocher à partir de leurs racines. Si les crues sont fortes, elles seront de plus en plus vertes, avec un goût doux et délicieux. Se développant sans cesse, on peut les exploiter durant toute la saison des crues, soit environ un mois.

La famille de Thanh Phuong se réjouit de récolter la vallisnérie spiralée.

Selon Ut Lanh, habitante de Tân Lâp, pendant la saison des crues, de nombreux groupes de ramasseurs professionnels sont formés et embauchés pour la cueillette. Un bon travailleur peut ramasser 40 à 50 kg par jour, les débutants doivent se contenter de 30 kg au maximum.
La vallisnérie est ensuite vendue dans les marchés locaux et bien au-delà (Binh Duong, Dông Nai).
Pour les paysans qui ne possèdent aucun terrain ou peu de terres agricoles, ce travail est lucratif. «Chaque jour, une personne peut empocher 200.000 dôngs. Mais c’est un travail pénible», a confié Ut Lanh.
La vallisnérie se cuisine
Au menu du paysan du delta du Mékong, elle est présente aux côtés des «poissons au caramel» (cá kho), «viande au caramel» (thịt kho), de la fondue chinoise (lẩu)... ou du «mắm kho». Elle ajoute ainsi sa touche délicieuse et fraîche.
Aujourd’hui, elle est la vedette de la saison des crues et se consomme de plus en plus. Les gens du Dông Thap Muoi ont beaucoup d’égards pour elle. En regardant sa hauteur, on saura la hauteur des crues et tout sera mis en œuvre pour cueillir ces «offrandes des dieux».

La vallisnérie spiralée en quelques lignes
Au Vietnam, la vallisnérie spiralée porte le doux nom de «hẹ nước» ou encore Rong lá hẹ, Rong mái chèo, Tóc tiên nước, Cỏ băng et Cỏ Lươn. Son nom scientifique est Vallisneria spiralis. Au Vietnam, on en trouve trois espèces mais Vallisneria spiralis est la plus courante. Dans le Sud, elles ont un limbe mince et long et peuvent se développer dans des eaux alcalines.

Texte et photo : Quang Châu/CVN

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