La tradition du Têt prend la route

Exit les réunions familiales du Nouvel An lunaire. À Hanoi comme dans d’autres grandes villes, certains profitent de cette période pour jouer aux touristes, au Vietnam ou à l’étranger. Une tendance encouragée par des voyagistes.

Les champs en grandins sur les montagnes du Nord, un des points de chutes convoités par les touristes.

Un voyage de découverte pendant le Têt ? Cela semble aller à l’encontre de la tradition vietnamienne qui veut que les membres de la famille soient réunis. Si la plupart des personnes d’âge mûr demeurent obstinément «fidèles» à cette tradition de longue date, les jeunes ont de plus en plus tendance à profiter de cette période pour partir voyager. Ces dernières années, ce tourisme est devenu monnaie courante au Vietnam, chez les citadins surtout.

«Le rythme des cours est souvent intense, et j’ai envie de me relaxer avec mes amis, en allant par exemple découvrir le pays et les régions reculées», indique Lâm Anh, étudiant de l’Université de Hô Chi Minh-Ville. De son côté, Thu Tâm, institutrice à Hanoi, compte se faire cette année une «tournée du Têt» à Bali, en Indonésie. «Nous avons tout organisé il y a déjà plusieurs mois. J’ai acheté des billets d’avion assez tôt pour avoir des tarifs préférentiels, et j’ai réservé l’hôtel. Mes enfants attendent déjà le jour du départ avec impatience», raconte-t-elle.

Voyage organisé ou pas

À l’approche du Têt, de nombreuses agences de voyage proposent des promotions. D’ordinaire, les gens du Nord aiment se rendre dans les régions ensoleillées et riches en paysages pittoresques au Centre et au Sud, ou monter vers les provinces montagneuses septentrionales caractérisées par une nature sauvage et une culture multiethnique. De nombreux circuits sont proposés, au Vietnam comme à l’étranger, par voie routière ou via les airs. Au choix de chaque bourse.

«L’an dernier, ma famille a passé la nuit du réveillon du Têt à Huê, avant de débarquer à Dà Nang. Cette année, je profite d’une promotion, destination Dà Lat ! », confie Thanh Tâm, enseignante à Hanoi. Selon elle, pour voyager en famille, il est plus facile de partir en voyage organisé. Ainsi, «on n’a pas à se tracasser de savoir ce qu’on va manger et où on va loger», souligne-t-elle.

Quel bonheur de partir en groupe d’amis à la découverte des payssages sauvages !
Photo : Thanh Nga/CVN

Pour Anh Tuân, en revanche, le moyen de transport idéal, c’est la voiture. Et c’est encore mieux si deux ou trois groupes se regroupent dans la même. «On aura cette année neuf jours de congés. Mon ami Duc et moi avons décidé de faire une excursion familiale dite +trans-vietnamienne+, en voiture bien sûr !», commente-il. «L’important, c’est de bien établir l’itinéraire à l’avance, et de faire beaucoup de provisions», ajoute-t-il.

Les familles les plus aisées peuvent-elles opter pour un périple au-delà des frontières nationales. Les uns choisissant le Cambodge et ses célèbres temples d’Angkor, les autres la Thaïlande et ses pagodes, ou le Laos et ses éléphants.

Partir en voyage organisé reste toutefois onéreux, et pas toujours accessible à la couche populaire moyenne, notamment les étudiants.

À moto aussi, c’est possible

Mais, à cœur vaillant, rien d’impossible. Les plus téméraires ont trouvé une manière beaucoup plus économique de se faire plaisir : voyager à moto. Une pratique de plus en plus à la mode chez les jeunes. «On découvre ainsi beaucoup plus de choses, l’expérience est bien plus enrichissante et formatrice», confie Lâm Anh, qui en a fait une tradition. Les années précédentes, avec un groupe d’amis, il a fait les hauts plateaux du Centre, et la côte du Centre. Pour ce Têt, ils chemineront vers le delta du Mékong, et passeront la nuit du réveillon sur le mont Câm, dans province d’An Giang.

Le printemps dans le terroir des pruniers aux fleurs blanches.

Le groupe d’amis de Thanh Thuy, à Hanoi, préfère, quand à lui, un tourisme plus spirituel, mais toujours en moto. L’an dernier, ils sont allés dans les hautes régions du Nord pour participer aux festivités religieuses de Gâu Tao et Say San, des ethnies minoritaires de la province de Lào Cai. «Cette année, nous allons plutôt faire une promenade printanière, à moto bien sûr, à travers plusieurs sites, dont Môc Châu (province de Son La), Diên Biên (Lai Châu), et Sa Pa (Lào Cai)», précise-t-elle.

Au Vietnam, de nombreux points de chutes sont convoités par les motocyclistes. Dans le Nord, ce sont surtout les champs de fleurs qui plaisent, au printemps, comme à Môc Châu, Sin Hô, Sa Pa, Bac Hà, ou les paysages naturels comme Bat Xat et Dông Van, ou encore les festivités originales des ethnies minoritaires.

Dans le Centre et le Sud, on trouve bien sûr les plages au sable blanc, notamment à Nha Trang, Mui Ne, Vung Tàu, ou le delta du Mékong et ses plaines verdoyantes et ses vergers luxuriants. Les hauts plateaux du Centre, jonchés de cascades et autres chaînes de montagnes, sont eux aussi très populaires.

Notons que depuis peu de temps, une page web recense tous les voyageurs à moto. On peut y trouver quelques idées : la montagne de Fansipan surnommée le «toit de l’Indochine» (3.143 m d’altitude, à 9 km du bourg de Sa Pa, province de Lào Cai), l’île de Ly Son (province de Quang Ngai), ou les régions montagneuses de l’extrême Nord.

Nghia Dàn/CVN

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