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Évacuations à El Progreso (Honduras) le 4 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Eta a fait au moins quatre morts --deux mineurs au Nicaragua, une fillette de 5 ans et une adolescente de 13 ans au Honduras-- et a semé la désolation sur la côte nord du Nicaragua où des villages indigènes ont été submergés et ravagés par les pluies torrentielles et les vents violents.
La tempête, qui se trouve sur le territoire du Honduras, amène des pluies "intenses et catastrophiques", a averti l'agence hondurienne pour les catastrophes (Copeco) dans un communiqué. La capitale Tegucigalpa, qui compte plus d'un million d'habitants et se trouve sur la trajectoire d'Eta, est menacée, selon la même source.
Eta, encore ouragan de catégorie 4 avec des vents de 240 km/h, avait touché terre mardi matin 3 novembre près de Bilwi, la principale ville de la côte caraïbe du Nicaragua. Une grande partie des installations portuaires, essentielles pour l'activité économique et l'approvisionnement de la région ont été détruites, a indiqué le responsable national des ports, Virgilio Silva.
Après deux jours de pluies diluviennes, les habitants ont commencé mercredi 4 novembre à dégager les décombres et à faire le bilan des dégâts dans la ville de Bilwi, où vivent environ 40.000 personnes, majoritairement des indiens miskitos, des populations d'origine africaines et des métis.
Mer démontée
Un homme traverse une zone inondée à Bilwi (Nicaragua) le 4 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les vents violents ont emporté des toitures de tôle et arraché de nombreux arbres et câbles du réseau électriques, ont constaté les journalistes de l'AFP sur place.
La mer toujours démontée empêchait mercredi 4 novembre les secours de parvenir aux villages côtiers les plus durement frappés et uniquement accessibles par la mer.
Plusieurs dizaines de milliers d'indigènes vivent dans des villages dispersés le long de la côte de la région de Bilwi. Environ 20.000 habitants avaient été évacués préventivement, selon les autorités nicaraguayennes.
"Le village (indigène) de Wawa n'existe plus, selon nos informations. Il a été submergé par la mer. Les villages de Karata et de Hauouver ont été aussi très durement frappés", a indiqué Kevin Gonzalez, un secouriste volontaire.
Les rafales de vent ont emporté les toits de tôle des maisons du village de Prinzapolka, a déclaré le chef miskito Kevin Lacwood.
La tempête, avec des vents allant jusqu'à 95 km/h, a progressé mercredi 4 novembre au Nicaragua à la vitesse de 13 km/h vers le Honduras, "provoquant des inondations soudaines, qui menacent la vie en Amérique centrale", avertit le centre américain de surveillance des ouragans (NHC).
Au Honduras, les pluies torrentielles précédant l'arrivée d'Eta ont déjà provoqué des crues, des inondations, des coupures d'une dizaine de routes et la destruction d'au moins cinq ponts. Environ 3.000 habitants ont été évacués vers des refuges, selon l'agence hondurienne pour les catastrophes (Copeco).
Inondations à Toyos lors du passage de l'ouragan Eta, le 4 novembre au Honduras. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Coulées de boue et inondations ont coupé la principale route du Honduras reliant Tegucigalpa à la deuxième ville du pays San Pedro Sula, à 130 km au nord de la capitale.
Prison évacuée
À El Progreso (180 km au nord de Tegucigalpa), il a fallu évacuer 700 détenus de la prison inondée par une crue.
Non loin de là, à La Lima, des centaines de familles ont quitté précipitamment leurs maisons et campent au milieu de la route sous des abris de fortune faits de bâches de plastique.
Le Guatemala est également affecté par les fortes pluies de la tempête qui s'abattent sur le nord et l'est du pays, près de la frontière du Honduras.
Un éboulement de rochers a coupé la route reliant la province caraïbe d'Izabal au département de Peten (nord), a indiqué le porte-parole de la police routière Juan Aquino. Des arbres sont également tombés sur des routes dans l'est du pays.
De fortes pluies affectent également une grande partie du Costa Rica, où elles ont provoqué des inondations dans la région Pacifique, selon la Commission nationale des situations d'urgence (CNE).
Plus de 340 personnes ont dû être évacuées dans des refuges et une dizaine de routes ont été coupées par des coulées de boue, a précisé la CNE.
Le Salvador a maintenu l'alerte rouge et a ouvert des refuges dans l'attente de l'approche de la tempête.
AFP/VNA/CVN