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Photo du Service turc de gestion des catastrophes et urgences montrant les sauveteurs sortant le 3 novembre une fillette de 3 ans des décombres, plus de trois jours après le séisme. |
Photo du Service turc de gestion des catastrophes et urgences montrant les sauveteurs sortant le 3 novembre une fillette de 3 ans des décombres, plus de trois jours après le séisme. Photo : AFP/VNA/CVN |
Ayda Gezgin, âgée de trois ans, a été extirpée des ruines d'un immeuble qui s'était effondré dans le district de Bayrakli de la province d'Izmir durement frappé par le tremblement de terre de vendredi 30 octobre. Mais sa mère a été retrouvée morte peu après au même endroit. "Nous avons assisté à un miracle de la 91e heure. Les secouristes ont extirpé Ayda (...) en vie", a déclaré le maire d'Izmir, Tunc Soyer, sur Twitter. "En ce temps de souffrance, nous avons aussi connu ce moment de joie".
Des correspondants de l'AFP ont vu les sauveteurs évacuer la fillette sous les applaudissements. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué sur Twitter "un miracle qui s’appelle Ayda". "Tes yeux souriants nous ont offert un nouvel espoir", a-t-il écrit. Drapée d'une couverture de survie en aluminium, la fillette a été évacuée sur une civière vers un hôpital par des équipes de l'agence gouvernementale turque des situations de catastrophe (Afad), selon les correspondants de l'AFP.
Le bilan des victimes du tremblement de terre a atteint 111 morts mardi 3 novembre en Turquie, auxquels s'ajoutent deux morts sur l'île grecque de Samos. Le séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter a également fait plus de mille blessés, dont 138 sont toujours hospitalisés.
Orpheline
Dans une vidéo partagée par le ministre de la Santé Fahrettin Koca, la fillette peut être entendue demander à manger aux secouriste. "Kofte et ayran", dit-elle dit, soit les boulettes de viande à la turque et une boisson à base de yaourt très prisée dans le pays. "La joie que nous avons ressentie est indescriptible", a déclaré Ibrahim Topal, un des secouristes ayant participé au sauvetage.
"Après avoir entendu une voix, on a commencé à fouiller. À travers un petit trou, mon collègue Ahmet a vu une main, et quand nous avons agrandi le trou on a vu le visage d'Ayda", a-t-il ajouté. Un autre secouriste, Ahmet Celik, estime que la fillette a survécu car elle s'était retrouvée coincée entre des appareils d'électroménager, ce qui lui a permis de ne pas être complètement enfouie sous les décombres. "Elle n'a pas subi d'impact, elle était dans cet espace entre les appareils d'électroménager", a-t-il expliqué.
Une chaîne humaine pour distribuer des vivres et des vêtements aux survivants du séisme, le 3 novembre |
La joie suscitée par le sauvetage de la fillette a toutefois été ternie par la découverte peu après du corps sans vie de sa mère, Fidan Gezgin, 38 ans, sous les gravats de la même pièce, ont rapporté les médias turcs. Lundi 2 novembre, les secouristes avaient extirpé deux autres fillettes en vie, âgées de 3 et 14 ans, des décombres de deux immeubles qui s'étaient effondrés dans la province d'Izmir.
Outre les fouilles destinées à retrouver d'éventuels survivants, les autorités continuaient d'inspecter mardi des immeubles susceptibles de s'effondrer, demandant dans certains cas aux habitants d'évacuer les lieux à la hâte, selon les médias. En 1999, un séisme de magnitude 7,4 avait frappé le Nord-Ouest de la Turquie, faisant plus de 17.000 morts, dont un millier à Istanbul. En janvier, un séisme de 6,7 a fait une quarantaine de morts dans la province d'Elazig (Est).
Mardi 3 novembre, le chef de l'opposition turque, Kemal Kilicdaroglu, a accusé le gouvernement de ne pas consacrer assez de fonds à la mise en place de mesures anti-sismiques susceptibles de minimiser les pertes humaines lors de tremblements de terre. Dans des déclarations au Parlement qui lui ont valu des accusations de "racisme" sur les réseau sociaux, M. Kilicdaroglu, chef du parti kémaliste CHP, a affirmé que le gouvernement privilégiait le bien-être des réfugiés syriens en Turquie à celui de ses propres citoyens.
"Quand il s'agit de Syriens, il y a beaucoup d'argent. Ils ont dépensé 50 milliards de dollars (sur les Syriens) alors que nos citoyens vivent dans des cercueils dans leurs propres maisons", a-t-il dit. Le président Erdogan a répliqué dans la soirée, accusant le chef du CHP de "mentir" et de se servir du tremblement de terre comme d'une "opportunité pour calomnier".
Le ministère turc de l'Environnement et de l’Urbanisme a pour sa part affirmé que la municipalité de Bayrakli, contrôlée par le CHP, n'avait jamais transmis aux autorités une liste des immeubles considérés comme à risque dans le district alors que cette tâche lui incombe.
AFP/VNA/CVN