>>La CNUDM, principal recours pour maintenir l’ordre en Mer Orientale
>>Les notes chinoises à l’ONU "ne sont pas conformes" au droit international
>>Les agissements chinois en Mer Orientale contreviennent au droit international
La Chine vient de créer deux nouveaux districts en Mer Orientale. Aussi absurde que cela puisse paraître, son ministère de l’Administration civile a décidé que le siège du district de Xisha se situera sur l’île de Phu Lâm (Woody island), relevant de l’archipel de Hoàng Sa du Vietnam et celui du district de Nansha sur le récif Chu Thâp (Fiery Cross Reef) relevant de l’archipel de Truong Sa du Vietnam. En l’état de la situation, cette décision est parfaitement inopérante puisque ces deux archipels appartiennent au Vietnam.
De gauche à droite : la carte Dai Nam Thông Nhât Toàn Do ou Carte intégrale du Dai Nam réunifié (établie en 1834 par Phan Huy Chu) et la carte sur le Vietnam établie par les Occidentaux en 1749. |
Des preuves historiques et l’administration en réalité
Au XVIIe siècle, les cartes géographiques mentionnent ces deux archipels sous le nom de "Bai Cat Vàng" (Bancs de sable jaune) et les situent dans le district de Binh Son, dans la province de Quang Ngai, au Vietnam. De très nombreux manuscrits vietnamiens anciens comme le Toàn Tâp Thiên Nam Tu Chi Lô Dô Thu (Collection de cartes indiquant quatre itinéraires au sud du ciel) écrit au XVIIe siècle, le Phu Biên Tap Luc (Mélanges sur le gouvernement des marches) écrit en 1776, le Dai Nam Thuc Luc Tiên Biên (Les annales du Dai Nam - ancien nom du Vietnam - de 1844 à 1848), le Dai Nam Nhât Thông Chi (Géographie du Dai Nam réunifié, 1865-1875), les documents administratifs de la dynastie des Nguyên, confirment que le Vietnam a envoyé des flottes appelées "Hoàng Sa" sur ces deux archipels pour les exploiter depuis le XVIIe siècle.
En 1816, le roi Gia Long a ordonné de planter un drapeau vietnamien sur l’archipel de Hoàng Sa pour marquer la souveraineté du Vietnam. Les seigneurs Nguyên ont envoyé continuellement des troupes pour administrer et exploiter les archipels de Hoàng Sa et de Truong Sa. Le régime monarchique avait créé les flottes de Hoàng Sa et de Bac Hai pour protéger sa souveraineté sur ces deux archipels. En 1884, l’Administration française en Indochine a entériné la souveraineté du Vietnam sur les deux archipels.
La revendication par la force de la souveraineté est inacceptable
Les preuves historiques affirmant la souveraineté du Vietnam sur les archipels de Hoàng Sa et de Truong Sa sont irréfragables. En 1974, la Chine a recouru à la force pour s’emparer de l’archipel de Hoàng Sa (Paracel). Cette occupation du territoire par la force va à l’encontre du droit international, dont la Charte de l’ONU. Trân Duy Hai, ancien vice-président du Comité national des Frontières, indique :
"Après le retrait de la France, la République du Vietnam a continué de gérer l’archipel de Hoàng Sa, en y maintenant une garnison. La Chine a profité de la guerre au Vietnam pour attaquer et prendre le contrôle de cet archipel. C’est une vérité historique. L’occupation par la force de cet archipel par la Chine ne peut en aucun cas créer la souveraineté de Pékin".
Malgré les multiples provocations chinoises, le Vietnam mène depuis toujours une stratégie d’apaisement et tente de maintenir une relation de bon voisinage avec la Chine. À l’inverse, les agissements de la Chine vont à l’encontre des principes directeurs fondamentaux guidant le règlement des litiges maritimes entre le Vietnam et la Chine, signé en 2011. Hoàng Ngoc Giao, directeur de l’Institut de recherche sur les politiques, la loi et le développement, souligne : "La Chine prétend respecter le droit international. Il n’en est rien. Ses agissements l’ont discrédité et continuent de la discréditer sur la scène internationale".
Chaque pays, qu’il soit petit ou grand, devrait se conformer au droit international. Etant une grande puissance, Pékin devrait, elle aussi, se soumettre à ces principes et contribuer plus activement à maintenir la paix, la stabilité et la sécurité dans la région. Respecter la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982, dont la Chine est signataire, est le moindre des engagements que le Vietnam et la communauté internationale puissent attendre de la Chine. Plutôt que de persister à enfreindre le droit international et à raviver les tensions dans la région, la Chine devrait se montrer plus responsable.
VOV/VNA/CVN