Ainsi, les importateurs de voitures finies doivent s'acquérir une attestation de concession des constructeurs étrangers, légalisée par le bureau de représentation diplomatique du Vietnam. Ils sont obligés de disposer d'un établissement de maintenance automobile répondant aux normes techniques adoptées par le ministère des Communications et des Transports. Actuellement, l'importation nécessite seulement une attestation technique délivrée par le Département de l'enregistrement et du contrôle du Vietnam.
Des infrastructures encore désuètes, de graves embouteillages récurrents et une augmentation des accidents de la circulation sont des causes suffisantes justifiant une restriction des importations de voitures de tourisme, affirme le ministre de l'Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoàng. Et d'ajouter que cette nouvelle circulaire, qui apporte une rigueur aux importations de produits de luxe, n'en est pas moins parfaitement conforme aux engagements du pays envers l'Organisation mondiale du commerce.
Selon Phan Van Chinh, chef du Département de l'import-export du ministère de l'Industrie et du Commerce (MIC), le pays compte 200 importateurs de voitures, dont deux issus de l'investissement direct étranger. Avant de prendre cette circulaire, le MIC est parvenu à un consensus avec les services concernés dont la Banque d'État, le ministère des Finances, celui des Communications et des Transports. Consensus aisé compte tenu de la conjoncture économique car, si chaque année le pays importe 30.000 voitures à un prix moyen de 30.000 à 40.000 dollars/unité, il dépense un milliard de cette devise tandis que le nombre d'utilisateurs n'est pas élevé.
Cette circulaire a fait l'objet de réactions diverses de la part des professionnels concernés. Certains ont prévu le dépôt de bilan pour plusieurs importateurs alors que d'autres acquiesce sur cette mesure pour les véhicules de tourisme de moins de 9 places compte de la conjoncture actuelle justement... D'autres soulignent le fait que restreindre l'importation de voitures ne contribuera pas à la réduction du déficit de la balance du commerce extérieur car, dans le secteur national de l'automobile, les constructeurs doivent en réalité importer la plupart de composants et d'accessoires pour leur activité d'assemblage... En d'autres termes, les devises s'enfuient néanmoins pendant que les rentrées fiscales de l'État sont moins élevées...
Les constructeurs automobiles bénéficient depuis 1991 de larges privilèges au Vietnam, contre promesse de s'approvisionner jusqu'à 50-60% en composants fabriqués dans le pays. Toutefois, selon les études de l'Institut de recherche en stratégies et politiques industrielles, ce taux dans l'industrie automobile est bien loin d'être atteint : 7% chez Toyota Vietnam, 3% chez Suzuki et 2% chez Ford.
Après 20 années de politiques prioritaires du gouvernement, cette industrie piétine toujours en ligne de départ, les constructeurs se contentant seulement d'assembler des véhicules au Vietnam après importation des composants, pièces et accessoires.
Thê Linh/CVN