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Vendue à plus de 2,5 millions d’unités, la première génération de Twingo, lancée début 1993, a droit à une exposition au coeur du salon Rétromobile, qui a ouvert ses portes mercredi 1er février à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vendue à plus de 2,5 millions d'unités, la première génération lancée début 1993 a droit à une exposition au coeur du salon Rétromobile, qui a ouvert ses portes mercredi 1er février à Paris.
Il y a bien sûr la Twingo originale, 3,43 m de long et jaune avec le toit ouvrant (en option), un prototype de course siglé "Elf" et une version électrique et "tunée" comme un "hot rod" californien, avec roues dorées et moquette rose.
"Elle fait partie des icônes populaires de la marque", décrit Hugues Portron, responsable de Renault Classics. "C'est la remplaçante de la 4L avec la même philosophie : une voiture pour tous".
La puce n'aura pas de remplaçante sur le segment des petites citadines non électriques, selon Renault. La troisième génération de Twingo, qui vient de gagner une version électrique en décembre 2020, pourrait donc être la dernière.
Pas chère, pratique et colorée
Le projet d'un petit véhicule bas de gamme était né dans les années 1970 chez Renault, avant d'être vertement critiqué en interne.
Les designers Jean-Pierre Ploué et Patrick Le Quément relancent l'idée en 1988. C'est alors une version minuscule (environ 800 kilos sur la balance) du "monospace", le format polyvalent que le grand Espace avait inauguré.
"L'habitabilité est presque aussi grande que la voiture, la banquette est rabattable et les sièges avant s'allongent ; on peut même y dormir", souligne M. Portron. "Mais j'ai eu pas mal de Twingo, et j'ai essayé : il faut vraiment être très fatigué".
Surtout, la fabrication de cette entrée de gamme doit coûter 20% de moins qu'une voiture classique. Il n'y aura donc qu'une seule version (unique option : le toit ouvrant), pas de volant à droite (donc pas d'exports au Royaume-Uni), et des vitres arrières fixes.
Même l'antenne radio se retrouve sur un rétroviseur, pour économiser des longueurs de câble et rendre l'assemblage plus rapide.
Le seul moteur disponible au lancement est le "Cléon Fonte", un petit moteur déjà éprouvé sur les 4L, modernisé, mais encore un peu gourmand.
Renault y ajoute les vitres teintées, un allume-cigare, un écran LCD et un bouton de détresse en nez de clown. Elle est proposée à 55.000 francs, environ 13.000 euros actuels.
Mais pourquoi ce nom ? Pour TWist, sWING et tanGO, de quoi lui donner une image décalée. Elle n'est d'ailleurs disponible au début qu'en jaune, rouge, bleu et vert.
Électrique
Le succès est au rendez-vous, avec des versions d'abord fabriquées à Flins (Yvelines) mais aussi en Espagne, et en Colombie jusqu'en 2012.
Renault s'inspirera du prêt-à-porter pour proposer des "collections", avec des couleurs qui changent et une palanquée de séries spéciales, comme la "Benetton" avec des sièges colorés.
Plus de 400.000 Twingos de première génération roulaient encore en France en 2022, selon le cabinet AAAdata.
À son arrivée en Colombie, elle était "innovante, audacieuse", mais aussi "pas chère et économique à la pompe" par rapport à d'autres modèles, témoigne Monica Rincon, qui vend des Renault à Cali, dans le Sud-Ouest du pays.
Aux côtés de milliers de Renault 4, de nombreuses Twingo y roulent encore et dépassent les 300.000 km, témoigne-t-elle.
En janvier, la star colombienne Shakira a d'ailleurs cité le modèle dans une chanson pour se moquer de son ex-partenaire, lui reprochant d'avoir "quitté une Ferrari pour une Twingo".
Mais si la vieille Twingo est peut-être morte... vive la Twingo électrique ! Renault fabrique avec succès une version à batterie en Slovénie.
En France, l'entreprise R-Fit prépare de son côté un kit de conversion des Twingo à l'électrique, tandis que la start-up Lormauto compte proposer bientôt des modèles rénovés et électrifiés, à partir de 200 euros par mois.
AFP/VNA/CVN