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Les joueurs de Premier League renâclent à faire des sacrifices salariaux face à la crise du coronavirus |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les clubs de Premier League ont décidé à l'unanimité de consulter les joueurs au sujet d'un ensemble de mesures combinant une réduction et un report conditionnels des salaires pour un total représentant 30% du montant annuel", a annoncé vendredi 3 avril l'instance qui organise le championnat d'Angleterre.
Une réaction tardive et qui arrive près de 24 heures après que la majorité conservatrice au pouvoir en Angleterre a haussé le ton.
"Moralement inacceptable", avait lâché le député Julian Knight, président de la commission parlementaire qui chapeaute les sports à la Chambre des communes, dans un courrier au gouvernement, où il réclamait une taxe spécifique sur les clubs qui ont mis "leurs salariés non-joueurs au chômage partiel tout en continuant à payer leurs joueurs" normalement.
Dans la soirée, le ministre de la santé Matt Hancock avait rappelé aux joueurs que "la première chose qu'ils (pouvaient) faire pour contribuer à l’effort national (était) d'accepter une baisse de salaire".
"Le ministre de la santé a exprimé ce qui est la position du gouvernement", a confirmé vendredi 3 avril, à qui en doutait, un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson.
Howe et Potter, des exemples ?
Si depuis le début de l'épidémie de COVID-19, les clubs anglais ont multiplié les opérations caritatives, cela a parfois été de façon dispersée pour ne pas dire un peu anecdotique à l'échelle de la très riche Premier League, avec ses 4,8 milliards de livres (5,5 milliards d'euros) de chiffre d'affaires annuel cumulé.
En Bundesliga, 16 des 18 clubs ont déjà négocié des baisses de salaires alors qu'en Espagne, les joueurs du Barça et de l'Atlético ont renoncé à 70% de leurs revenus tant que durera l'état d'alerte et qu'en Italie, les joueurs de la Juventus et leur staff ont accepté de réduire leurs émoluments annuels de 30%.
Mais toucher au salaire des joueurs en Angleterre semble très compliqué, bien que certains, comme le milieu allemand de Manchester City Ilkay Gündogan, se soient dits prêts à cet effort.
Pour le moment, seuls deux coaches, Eddie Howe à Bournemouth et Graham Potter à Brighton, sont passés à l'acte. Pour montrer l'exemple ?
Le choix de Tottenham, mardi 31 mars, de placer 550 salariés sous la protection du programme de chômage partiel gouvernemental - 80% de leurs salaires, à concurrence de 2.500 livres mensuels, seront payés par le contribuable -, a en tout cas choqué, même si le président du club, Daniel Levy, verra aussi ses revenus réduits de 20%.