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La 134e édition de Wimbledon, initialement prévue du 29 juin au 12 juillet, a été annulée. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est avec grand regret que le conseil d'administration du All England Club et le Comité de gestion (du tournoi) ont décidé que l'édition 2020 serait annulée en raison des risques de santé publique liés à l'épidémie de coronavirus", ont écrit les organisateurs de Wimbledon, le plus vieux tournoi du Grand Chelem. Initialement prévue du 29 juin au 12 juillet, "la 134e édition du tournoi se déroulera du 28 juin au 11 juillet 2021", ont-ils ajouté.
C'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que Wimbledon n'aura pas lieu, mais cette décision est tout sauf une surprise, compte tenu du flou qui règne autour de la date de reprise des épreuves. L'ATP et la WTA ont d'ailleurs annoncé dans le même temps une prolongation d'un mois de la suspension des circuits masculin et féminin de tennis professionnels jusqu'au 13 juillet. Une décision qui entraîne de facto l'annulation - sauf improbable report - de toute la saison sur gazon. Les organisateurs de Wimbledon avaient exclu d'emblée l'hypothèse d'une édition à huis clos.
Federer "dévasté"
Confrontés à la difficulté de trouver un créneau réaliste, surtout compte tenu des particularités d'un tournoi sur gazon et en plein air, ils ont préféré prendre cette mesure drastique et un risque financier jugé acceptable.
Les assurances souscrites devraient permettre d'amortir sensiblement l'ardoise estimée à plus de 200 millions de livres (226 millions d'euros) entre le remboursement des tickets et les dédommagements des diffuseurs, des partenaires ou des sponsors.
Quant aux principaux acteurs du tournoi, les joueurs et les joueuses, ils oscillent entre choc et résignation.
Roger Federer avec le trophée de finaliste après sa défaite contre Novak Djokovic en finale du dernier Wimbledon le 14 juillet 2019. |
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"Dévasté" a laconiquement commenté Roger Federer sur son compte twitter, au dessus d'un "gif" (courte vidéo) clamant : "il n'y a pas de gif pour exprimer ce que je ressens".
À 38 ans, le Suisse, 8 fois vainqueur et 4 fois finaliste de l'épreuve, voit s'envoler l'une des dernières occasions de fouler le gazon anglais. "J'ai hâte de revenir l'an prochain", a-t-il ensuite lancé sur Instagram, ce qui sous-entend qu'il n'a pas l'intention de prendre sa retraite sans repasser par Wimbledon.
La tenante du titre, la Roumaine Simona Halep fait, elle, plutôt contre mauvaise fortune bon cœur.
Avec l'épidémie mondiale de COVID-19, "Nous traversons quelque chose de plus grand que le tennis et Wimbledon reviendra !", a tweeté la N°2 mondiale, terminant par une pirouette : "et ça veut dire que je vais pouvoir attendre encore plus longtemps avec impatience de défendre mon titre".
Un grand trou dans le calendrier
"C'est vraiment dur à encaisser (...) ce tournoi est un tel morceau d'histoire qu'il va laisser un grand trou dans le calendrier", a reconnu Petra Kvitova (N°12), lauréate en 2011 et 2014.
Paradoxalement, l'annulation complète du tournoi sera malgré tout un casse-tête en moins quand il s'agira d'essayer de mettre au point un calendrier pour le reste de la saison.
Peu après l'annonce de Wimbledon, les organisateurs de l'US Open, habituelle dernière levée du Grand Chelem, ont d'ailleurs précisé qu'ils espéraient toujours, "pour le moment", que le tournoi se tienne comme prévu du 24 août au 13 septembre. Ils passeraient donc exceptionnellement avant Roland-Garros, deuxième levée du Grand Chelem, organisée traditionnellement fin mai-début juin, mais qui avait annoncé dès le mois dernier son report du 20 septembre au 4 octobre. Mais le monde du tennis, comme le reste de la planète sport et au-delà, navigue à vue face à la pandémie.
"Nous ferons tout ce que nous pourront pour que le circuit reprenne aussi tôt que possible, dès que nous pourrons le faire en tout sécurité", s'est borné à promettre l'ancien joueur et président de l'ATP, Andrea Gaudenzi, dans le communiqué commun ATP/WTA.