Au rythme où augmentent les émissions de ces gaz, les gouvernements n'ont guère que quatre ans pour inverser la tendance et éviter ensuite des dépenses massives pour atteindre l'objectif des 2°C, cible adoptée par la communauté internationale en 2010, selon ce rapport présenté en marge de la conférence de l'ONU sur le climat.
Le monde est sur une "trajectoire à haut réchauffement, à haut coûts, et à haut risque", résume le groupe de chercheurs ayant effectué cette étude pour deux sociétés de conseil spécialisées sur le carbone, Climate Analytics and Ecofys. "Les promesses actuelles nous mettent sur une trajectoire d'émissions globales qui portera le réchauffement à 3,5°C", écrivent-ils dans cette étude présentée en marge de la conférence qui se tient jusqu'à vendredi à Durban, en Afrique du Sud.
L'objectif de contenir le réchauffement à 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle, lancé à Copenhague fin 2009, a officiellement été entériné par la communauté internationale l'an passé à Cancun, au Mexique.
Il s'agit du niveau de réchauffement qui permettrait de limiter des conséquences trop sévères du changement climatique. Depuis l'époque pré-industrielle, la température a déjà augmenté de 0,8°C.
Pour atteindre cet objectif de 2°C, une majorité des pays ont publié des promesses volontaires de réduction de gaz à effet de serre.
Selon le rapport, ces promesses mèneraient à des émissions globales de 55 milliards de tonnes de ces gaz en 2020. Soit 11 milliards de tonnes au-dessus des 44 milliards qui permettraient de mettre le monde sur une trajectoire de 2°C de réchauffement.
En conséquence, les coûts en efficacité énergétique et de la transition vers une énergie moins carbonée risquent d'augmenter fortement après 2020 pour rattraper le temps perdu et tenter de redresser la barre, soulignent les auteurs.
Ces chiffres vont dans le même sens que ceux publiés en novembre par l'Agence internationale de l'énergie et le Programme des Nations unies pour l'environnement.
AFP/VNA/CVN