La passion du puzzle gagne les petits citadins

Le puzzle, un jeu de patience très apprécié des jeunes, n’a fait son apparition que récemment au Vietnam. Et il est aujourd’hui en vogue chez les citadins, Hanoïens surtout.

Ces dernières années, les enfants vietnamiens ont découvert un jeu importé : le puzzle. L’invention du puzzle est attribuée à John Spilsbury, un cartographe et graveur londonien qui, vers 1760, eut l’idée de découper des cartes représentant différents pays du monde et de les vendre comme moyen ludique d’apprendre la géographie. Les puzzles ordinaires commencent à 30 pièces puis on trouve des versions de 500, 1000 et 5.000 pièces. Le cœur de l’amateur de puzzle bat la chamade au fur et à mesure que les pièces s’assemblent et qu’un nouveau monde se crée sous ses mains.

Un cadeau pour la Saint-Valentin.

«De nature curieuse, les enfants aiment le puzzle. Les images sont jolies et évoquent des objets qu’ils admirent. Les garçons préfèrent voitures, motos, robots, supermans…, les fillettes, princes et princesses, fleurs et fruits…», révèle Thanh Loan, patronne d’une boutique de jouets, rue Luong Van Can. Selon elle, les parents trouvent dans ce jeu un moyen pour leurs enfants de «développer leur capacité de réflexion et leur créativité».

Ces derniers temps sont apparus sur Internet des clubs d’amoureux du puzzle regroupant des milliers de jeunes. Sur cette tribune virtuelle, ils échangent des modèles qu’ils créent eux-mêmes. Minh Hiêu, étudiant de l’École polytechnique de Hanoi, considère que le puzzle l’aide à combattre le stress, à cultiver sa patience et à enrichir son imagination.

«C’est vraiment attirant, à la manière d’un itinéraire de découverte. D’ordinaire, je perds trois ou quatre heures pour en terminer un. On a alors une sensation merveilleuse, celle de la réussite», s’enthousiasme-t-il. Et de se rappeler ses débuts : «En me voyant me passionner autant pour le puzzle, mon père me l’a interdit, de peur que cela influence négativement mes études. Mais maintenant, conscient de l’intérêt du jeu, il pratique avec moi !».

Des puzzles personnalisés

De ce jeu importé, Hanoi a connu ces derniers temps une «variante» non moins attrayante : le puzzle à partir de photos personnelles confiées par leur propriétaire. Lê Doan Huong Trang, patronne de la boutique Trang Keo, à Hanoi, est passionnée du jeu depuis son enfance. Un jour, inspirée par une mode venue de l’étranger, elle a décidé d’en concevoir à partir de photos. C’est devenu une affaire lucrative, notamment à l’occasion des fêtes, où les gens souhaitent trouver des cadeaux originaux pour leur moitié, leurs proches...

Le puzzle aide à cultiver la patience et à enrichir l’imagination

La Journée internationale de la femme (8 mars), la Journée des femmes vietnamienne (20 octobre), la Saint-Valentin, Noël… sont des occasions pour les jeunes hommes de se montrer galants. Aujourd’hui, au lieu d’un cadeau traditionnel comme fleurs, chocolats, produits de beauté… ils choisissent un puzzle représentant une photo d’eux et de leur bien-aimée. «C’est agréable de pouvoir reconstituer ensemble des images immortalisant des instants inoubliables», confie l’étudiante Hà My.

Preuve d’amour

La boutique de Huong Trang est bien achalandée, et les commandes se multiplient en période de fête. Les clients apportent souvent des photos de couple ou de famille, parfois des paysages pittoresques. «Notre atelier reçoit chaque jour de 10 à

20 commandes», explique Huong Trang. Le cliché est imprimé sur du papier photo Fuji qui est ensuite découpé en pièces. Le tout est ensuite placé dans une boîte en carton qui porte l’image d’origine.

Hoàng Quân, étudiant de l’Université des Beaux-arts de Hanoi, a comme projet de faire un «album» de puzzles à partir de photos de classe. «Ce sera un beau présent pour nous tous, en l’honneur du 3e anniversaire de notre rentrée des classes», estime-t-il. Il a aussi l’intention d’offrir à sa copine un puzzle grand format les représentant. «Ce sera une preuve de notre amour» affirme-t-il.


Concurrence...

À Hanoi, les ateliers de fabrication de puzzles personnalisés «poussent comme des champignons après la pluie». D’ordinaire, un puzzle de format 19 cm x 25 cm coûte 50.000 dôngs. À cela vient s’ajouter le prix du cadre (souvent plus élevé) si l’on veut ensuite accrocher «l’œuvre» au mur.

                                                                                                               Nghia Dàn/CVN

 

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