La palanche des marchands ambulants : un emblême de Hanoï

La palanche se balançant élégamment autour des épaules des marchands ambulants caractérise, avec le chapeau conique de ces colporteurs, les rues du vieux Hanoï, participant à l’imaginaire collectif de générations d’habitants de la capitale.

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Une femme a troqué la palanche pour le vélo afin de transporter leurs fleurs.

Hanoï est une ville millénaire. En 1010, le roi Ly Thai Tô déplaçait la capitale depuis la citadelle de Hoa Lu à la citadelle de Dai La. Thang Long, devenu plus tard Hanoï, commençait 1010 ans d'urbanisation jusqu’à nos jours.

À cette époque, Hanoï était une petite capitale entourée de villages agricoles et artisanaux qui permettaient de nourrir les habitants de la cité du Dragon qui s’élève. Les marchands ambulants existaient déjà et habitaient ces villages à proximité de la ville impériale où ils transportaient les marchandises pour les vendre. Dès l’aube, les femmes des villages périurbains (selon les anciennes subdivisions administratives) tels que Bach Mai, Ngoc Ha, Ha Dinh, Xuân Dinh ... finissaient de préparer leurs marchandises et de les disposer dans les paniers pour prendre la route des marchés de Dông Xuân, de Hôm, de Hàng Da ou des zones résidentielles densément peuplées.

Dans une ambiance bruyante et animée, les vendeurs ambulants participaient déjà à donner leur charme aux vieilles rues de Hanoï, où se mêlaient, grâce à ces marchands, la fumée colorée des poêles à charbon, l'odeur de farine de riz et le son rythmé des milliers de pas résonnant dans les rues accompagnés de celui des cris des vendeurs.

Depuis...

Hanoï a bien entendu beaucoup changé et évolué. Les centres commerciaux et les nouveaux bâtiments modernes remplacent peu à peu les marchés traditionnels. Toutefois, les vendeurs ambulants qu’on regarde dans le Vieux quartier permettent de se souvenir aujourd’hui d’un Hanoï pas si vieux que cela.

Aujourd’hui, leur mode de déplacement tout comme leurs produits ont évolué. Ainsi, la bicyclette et la moto remplacent progressivement la vente à pied et les palanches. La technique du crieur s’est également modernisée et s’est adaptée à un environnement urbain extrêmement animé : pour inviter leurs clients à leur acheter des produits, de nombreux vendeurs diffusent maintenant des cris préenregistrés à l’aide d’un haut-parleur relié à un magnétophone alimenté par une petite batterie, le tout fixé sur le cadre de leur véhicule.

Malgré des moyens de transports assez simples (vélo, petite roulotte, palanche ou panier), les produits sont eux très variés : fleurs, boissons, pâtisseries, fruits, parfois même des pinces à cheveux, etc.

Les Hanoïens adorent grignoter, ainsi les marchands ambulants vendent toute la journée. À une certaine heure, dans une rue ou une autre, il y aura toujours un marchand ambulant qui passera au rythme de ses pas et de ses cris. Bien que les Hanoïens n'aient toujours pas faim, manger est toujours un plaisir qu’ils ne manquent pas de s’accorder.

Quoi qu'il en soit, il y a beaucoup à faire et à penser pour continuer d’intégrer les vendeurs de rue au développement urbain de Hanoï. S’ils donnent beaucoup de charme aux rues de la vieille ville, ils offrent aussi l’avantage pour les habitants à faible revenu ou les moins fortunés de se procurer des aliments de qualité et bon marché.  Leur présence n’est donc pas cosmétique et seulement utiles aux photographes étrangers mais essentielle à plusieurs strates de la société. La palanche traditionnelle des vendeurs de rue est associé à de nombreuses vies tandis que ces marchands ambulant n’ont pas une vie beaucoup plus facile.

De nos jours, la ville met en œuvre des solutions afin de garder la spécificité de ce métier utile aux Hanoïens, pour que les marchands ambulants poursuivent leur mode de vie tout en ayant les moyens d’en améliorer la qualité, et pour que leurs activités continuent de se perpétuer en harmonie avec l’urbanisation moderne et intelligente de la cité.


Texte et photo : Vân Du/CVN

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