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La Fédération vietnamienne de natation prévoit de recruter un coach étranger pour ses meilleurs éléments. |
Photo : VNA/CVN |
La natation sera l’une des disciplines phares du Vietnam aux 31es Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games 31) et 19es Jeux d’Asie (ASIAD 19).
L’un des jalons du pays dans l’arène d’Asie du Sud-Est est associé au nageur Nguyên Huu Viêt. Aux SEA Games 23 organisés en 2005 aux Philippines, il avait remporté la première médaille d’or de la natation vietnamienne en 100 m brasse. Grâce à cela, la natation vietnamienne s’investit plus fortement pour conquérir d’autres jalons.
Si Nguyên Huu Viêt a brillé aux SEA Games 23, c’est certes grâce à son talent, mais aussi à l’expert chinois Huang Guo Hui (en vietnamien : Hoàng Quôc Huy), qui était entraîneur temporaire de la sélection nationale vietnamienne en vue de ces jeux, et à l’expert chinois Yin Ju (nom vietnamien Doan Cu) de l’équipe de Hai Phong (Nord). Ces deux personnes ont également contribué au succès de Nguyên Huu Viêt aux SEA Games 26 et 27 avec deux médailles d’or, toujours en 100 m brasse.
L’homme derrière le succès de Huy Hoàng
Dans les arènes asiatiques, le nageur Nguyên Huy Hoàng a marqué un nouveau jalon pour la natation vietnamienne en remportant aux ASIAD 18 l’argent au 1.500 m nage libre. Mieux encore, comme sa performance a dépassé la norme A, il s’est qualifié pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Huang Guo Hui est aussi l’expert qui se cache derrière ce succès de Nguyên Huy Hoàng, connu en tant que premier nageur d’Asie du Sud-Est à atteindre l’équivalent du minimum A olympique en 1.500 m nage libre.
Il a ensuite établi un nouveau record (14 min 58 sec 14) en 1.500 m nage libre aux SEA Games 30 disputés fin 2019 aux Philippines et a décroché en même temps sa deuxième qualification pour les JO de Tokyo. Bien qu’il n’ait pas réussi à se qualifier pour la finale, l’exploit de 15 min 0 sec 24 montre que Nguyên Huy Hoàng est toujours le nageur numéro 1 en Asie dans la compétition olympique. Il a été le seul Asiatique à figurer parmi les 20 meilleurs nageurs en 800 m nage libre aux JO de Tokyo 2020.
Le nageur Nguyên Huy Hoàng a beaucoup progressé grâce à l’expert chinois Huang Guo Hui. |
Photo : VNA/CVN |
Après être devenu l’entraîneur de la sélection nationale du Vietnam en 2015, Huang Guo Hui accompagne régulièrement les sportifs "cibles", c’est-à-dire les meilleurs éléments bénéficiant de la politique d’investissement prioritaire appliquée par les instances sportives nationales, lors des grands rendez-vous internationaux. Sous sa tutelle, les nageurs vietnamiens ont remporté quatre médailles d’or aux SEA Games 30, le plus grand nombre de médailles du pays dans l’histoire de ces jeux.
Dans le passé, la natation vietnamienne a déjà pris des experts étrangers dont l’Américain Anderson Christopher et le Hongrois Nagy Peter. Bien qu’ils n’aient pas laissé des résultats probants comme Huang Guo Hui, "ils ont aidé nos sportifs à progresser nettement", a insisté Dinh Viêt Hùng, secrétaire général de l’Association des sports asiatiques du Vietnam.
Certes, les entraîneurs et experts étrangers jouent un rôle important dans les résultats de la natation vietnamienne dans l’arène internationale. Leurs contributions, avec notamment le succès de Nguyên Huy Hoàng et d’autres nageurs vietnamiens, poussent à réfléchir à des objectifs plus ambitieux dans le futur, dont une médaille d’or en 1.500 m nage libre aux ASIAD 19. Cependant, le décès soudain de l’entraîneur Huang Guo Hui en août dernier a obligé les instances sportives nationales à recruter un nouvel entraîneur étranger.
Trois problèmes à résoudre
Selon Lê Thanh Huyên, chargée de la discipline de natation (Département général de l’éducation physique et des sports), son département s’intéresse toujours à la sélection d’experts étrangers expérimentés. Les responsables sont en train de chercher à résoudre trois problèmes : Quel est le niveau des experts ? Jusqu’où peuvent-ils favoriser le développement des nageurs ? Et, surtout, comment obtenir suffisamment de financement pour bien les payer ?
Pour l’heure, un bon expert étranger qui peut répondre aux exigences de la natation vietnamienne reçoit un salaire d’environ 10.000 par mois ou plus. "Cela pose un gros problème car les ressources financières du Département général de l’éducation physique et des sports restent encore limitées", a souligné Mme Huyên. Son établissement souhaite attirer la participation du secteur privé et bénéficier davantage d’assistances financières de l’Association des sports asiatiques du Vietnam et des entreprises. "Cependant, jusqu’à présent, il n’y a eu aucun signe positif de la part des fonds privés", a-t-elle regretté.
Aux dires du directeur général de l’Administration des sports du Vietnam, Trân Duc Phân, les instances sportives nationales s’efforcent de sélectionner un entraîneur étranger capable d’exploiter pleinement les potentiels des nageurs vietnamiens. Quant au Département général de l’éducation physique et des sports, il a déjà pensé à envoyer des nageurs cibles, dont Nguyên Huy Hoàng, en Hongrie (une fois que la pandémie de COVID-19 sera maîtrisé) pour suivre des stages intensives sous la tutelle d’experts étrangers.
En effet, il n’est pas facile de trouver un bon expert étranger qui soit adapté à la situation financière de la natation vietnamienne comme l’expert Huang Guo Hui. Le problème de trouver des experts étrangers pour la natation vietnamienne n’est pas encore résolu. Il dépend de l’étroite coopération entre le Département général de l’éducation physique et des sports, les entreprises, l’Association des sports asiatiques du Vietnam et les unités chargées des sportifs. Sinon, la natation vietnamienne devra encore une fois dépendre de la chance dans le recrutement d’un entraîneur étranger, comme dans le passé avec le coach Huang Guo Hui.