La mode du Vietnam doit se créer une identité

Le Vietnam est devenu en novembre dernier le 6e membre de la Fédération asiatique de la mode (FAM). Cette organisation est née en décembre 2003 avec 3 membres fondateurs : Japon, Chine et Corée du Sud.

L'objectif de cette organisation est de développer la culture de la mode mais également de promouvoir le commerce et l'industrie de la mode asiatique vers les pays occidentaux. En 2007 et 2008, la FAM a admis Singapour et la Thaïlande dans ses rangs. Cette année, les 5 membres de la FAM se sont mis d'accord pour faire entrer le Vietnam au sein de la Fédération. Le pays recense plus de 2.000 compagnies d'habillement qui emploient plus d'un million d'ouvriers. D'ailleurs, le Vietnam possède un contingent de créateurs de mode de plus en plus important doué d'un véritable savoir-faire.

"L'adhésion du Vietnam à la FAM permet d'affirmer la position de la mode vietnamienne dans la région, dépassant les Philippines, la Malaisie, l'Indonésie…", déclare la directrice de création de l'Institut de mode du Vietnam, Minh Hanh. Cela prouve que ces dernières années, la mode vietnamienne s'est fait un nom en Asie.

D'après le président de l'Association nationale de la mode (ANM), Lê Quôc An, "en intégrant la FAM, le Vietnam aura accès aux informations variées de l'industrie de la mode du continent et du monde entier". Les créateurs vietnamiens auront l'occasion de participer aux activités professionnelles tels des colloques, formations, concours de création, semaines de la mode, foires…

Pourtant, la mode vietnamienne fait face à de nombreuses difficultés.

"Le textile, l'habillement, l'industrie de la chaussure du Vietnam se concentrent depuis ces dernières années sur le traitement", reconnaît le président de l'ANM, Lê Quôc An. Le pays manque d'école de formation pour les créateurs de mode. Les jeunes stylistes se révèlent régulièrement lors des concours de création de mode, mais nombre d'entre eux ne travaillent pas pour de grandes compagnies. Ces jeunes talentueux se plaignent de l'"habitude" des compagnies de se contenter de leur rôle de sous-traitant d'entreprises étrangères. Souvent, les chefs d'entreprise du secteur, dont le mandat dure 3 ou 4 ans seulement, relèguent au second plan le fait de construire un label pour leur établissement. Face à cette réalité, la plupart de jeunes créateurs préfèrent suivre leur propre chemin, construire leur propre marque. Selon la styliste Minh Hanh, la mode du Vietnam se développera vite si elle met en place ses propres spécificités et si elle est tournée davantage vers les clients nationaux.

Hoàng Hoa/CVN

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