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| Mangrove dans la lagune de Tam Giang, district de Quang Diên, province de Thua Thiên Huê (Centre). |
| Photo : VNA/CVN |
En septembre dernier, le niveau de l’eau dans les zones côtières de la ville de Mong Cai, dans la province de Quang Ninh (Nord), diminuait le soir et remontait le lendemain matin. C’est donc la nuit ou tôt le matin que des personnes comme Pham Quôc Hai, résidant dans le village 6 de la commune de Hai Tiên et participant à des projets de reboisement, devraient planter des arbres.
M. Hai explique que compte tenu des conditions hydrologiques et météorologiques, septembre est considéré comme le dernier mois propice pour le reboisement annuel. Et le rendement des plantations au cours de ce mois est nettement inférieur à celui des mois précédents.
M. Hai et les membres du groupe impliqués dans le projet de reboisement, intitulé “Modernisation du secteur forestier et renforcement, de la résilience dans les zones côtières”, font preuve d’un enthousiasme remarquable en plantant des arbres chaque soir.
Selon lui, la plupart des gens ne participent pas au reboisement et se contentent d’aller à la plage pour chercher des vers de sable, mais les ressources en fruits de mer se font de plus en plus rares. Le projet de reboisement offrira aux populations une source de revenus plus durable. Planter des arbres et protéger les mangroves est essentiel. À l’avenir, ces forêts permettront le développement des fruits de mer que les gens pourront exploiter.
Projet de reboisement
Ce projet, parrainé par la Banque mondiale (BM), fait partie d’une série de projets en cours visant à planter, entretenir et protéger les mangroves.
Pham Hông Vich, chef-adjoint du comité de gestion du projet de reboisement, informe que jusqu’à présent, environ 4.000 ha ont été plantés ou restaurés, tandis que 37.000 ha sont protégés. Cette initiative a permis de créer des “bandes” de forêts de protection côtière couvrant huit provinces et villes. Elle a également contribué à renforcer la résilience des communautés locales face aux événements météorologiques défavorables et à l’élévation du niveau de la mer.
Les mangroves présentent peu d’espèces d’arbres, mais leur valeur est considérable, car elles protègent les côtes, réduisent les effets néfastes des vagues, absorbent et stockent le carbone, et contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L’Administration nationale des forêts du ministère de l’Agriculture et du Dévelop- pement rural affirme que, dans le monde, l’aquaculture soutenue par les mangroves génère chaque année entre 750 et 16.750 USD par ha, soulignant ainsi l’importance de ces forêts. En Malaisie, les revenus varient de 845 à 1.022 USD par ha et par an.
De nombreuses recherches scientifiques confirment que les mangroves ont la meilleure capacité de stockage du carbone parmi tous les types de forêts. Ces écosystèmes peuvent absorber quatre fois plus de carbone que les forêts tropicales terrestres. Par conséquent, la protection, le développement et l’expansion de ces forêts côtières sont essentielles, surtout à l’heure où le Vietnam s’efforce de mettre en œuvre des solutions pour faire face au changement climatique.
Selon l’Administration nationale des forêts, le Vietnam compte 14,79 millions d’hectares de forêts, dont 276.000 de protection côtière et à usage spécial.
Son directeur adjoint Triêu Van Luc souligne que bien que les forêts côtières ne représentent qu’une petite proportion de la superficie des forêts du pays, elles jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre écologique, la préservation de la biodiversité et dans la protection des côtes, en plus d’apporter des moyens de subsistance aux habitants.
Conscient de leur importance, le Premier ministre Pham Minh Chinh a approuvé un projet visant à protéger et développer les forêts côtières en réponse au changement climatique, pour les périodes 2015-2020 et 2021-2030.
M. Luc précise également que le projet a suscité l’intérêt d’organisations interna-tionales qui investissent dans de nombreux projets de développement des forêts côtières. À ce jour, sur les 20.000 ha prévus par le plan, plus de 2.800 ha ont été plantés. Parallèlement, les autorités locales ont également entrepris la plantation d’arbres supplémentaires pour restaurer et enrichir près de 4.500 ha de forêts sur les 15.000 ha prévus.
Comparé au reboisement sur le continent, le développement des forêts côtières présente des difficultés supplémentaires. Les zones concernées sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles, notamment les marées hautes et l’élévation du niveau de la mer, qui provoquent l’érosion des côtes, la déforestation, et posent des problèmes pour le reboisement. Les marais sont souvent inondés en profondeur, ce qui limite les terres disponibles pour la plantation.
M. Luc présice également que les terres prévues pour les forêts côtières changent fréquemment en raison de leur utilisation à des fins de développement socio-économique. Les changements d’affectation des terres prévues pour le reboisement au profit d’autres usages, ainsi que l’empiétement sur les terres forestières pour l’agriculture et l’aquaculture, ont affecté la progression et les résultats du reboisement.
En plus du reboisement, de nombreux programmes et projets investissent dans des travaux de protection, tels que la réparation des digues et des ouvrages de protection, la construction de brise-lames et de dispositifs de capture des sédiments afin de créer des terrains propices au reboisement.
Moyens de subsistance
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| Crevetticulture dans la mangrove de Cà Mau (Sud). |
| Photo : VNA/CVN |
Pour que les populations côtières développent leur économie tout en protégeant les forêts, plusieurs modèles de développement des moyens de subsistance basés sur des formes de cogestion forestière ont été mis en œuvre dans les districts de Dông Rui, province de Quang Ninh, de Xuân Thuy, province de Nam Dinh au Nord, de Hai Lang, province de Quang Tri (Centre) et d’Âu Tho, province de Soc Trang (Sud).
Il existe également des modèles combinant l’agriculture, la sylviculture et l’aquaculture. Ces modèles permettent la culture du lotus, l’apiculture et l’élevage de poulets, de crevettes, de crabes et de poissons.
En plus de sensibiliser les acteurs liés aux forêts côtières, le secteur forestier promeut le développement et la valorisation des modèles économiques dans les zones forestières côtières pour assurer les moyens de subsistance des populations. Dans le même temps, il s’efforce d’attirer davantage de ressources nationales et internationales pour protéger et développer les forêts côtières.
Huong Linh/CVN
