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Le Parc national de Phong Nha - Ke Bàng dans la province de Quang Binh (Centre). |
Photo : VNA/CVN |
Lors des journées sèches, Lê Thuân Kiên prend une machette, de la nourriture et des boissons, puis s’enfonce dans la jungle.
Ce chef du Bureau de recherche et de conservation des organismes du Centre de sauvetage, de conservation et de développement des espèces, et ses collègues passent du temps dans la dense forêt pour étudier et préserver des espèces végétales rares et menacées. Ces activités renforcent la conservation, la propagation et la culture de plantes et d’herbes médicinales indigènes.
Immersion dans l’“enfer vert”
Cette fois, M. Kiên et ses collègues ont escaladé une montagne calcaire à la frontière de la commune de Tân Trach, district de Bô Trach, à la recherche de bach xanh da (Calocedrus rupestris), une espèce végétale rare et ancienne répertoriée dans le Livre rouge du Vietnam. Cet arbre, en danger d’extinction à l’échelle mondiale, prend souvent racine sur d’anciens pics jusqu’à 1.000 m d’altitude sur les chaînes calcaires du parc. Pour y parvenir, ils ont dû consacrer une journée entière à escalader d’imposants rochers et des troncs d’arbres glissants.
De nombreux arbres ici ont jusqu’à 500 ans, avec des troncs si massifs que deux personnes se tenant les mains ne pourraient les entourer. Le centre est très engagé dans la recherche et la préservation de ces arbres centenaires. S’ils trouvent de jeunes arbres, M. Kiên et ses collègues les amèneront au centre pour en prendre soin. Cependant, comme il est rare d’en trouver, ils en créent eux-même à partir de boutures.
“Nous coupons les branches, les amenons au centre et les trempons dans une hormone d’enracinement. Le processus peut durer un an. Une fois que l’arbre a pris racine, nous le plantons et en prennons soin. Mais le taux d’enracinement est faible, seulement 20% des branches que l’on recupère dans la jungle deviennt des arbres”, explique M. Kiên.
Trân Mung, l’un des collègues de M. Kiên, fait savoir qu’il a déjà passé plus de dix ans à explorer la jungle à la recherche de variétés d’arbres rares. Récemment, M. Mung et ses collègues ont escaladé des sommets escarpés pour obtenir des plants de phong la quê (Acer laurinum) afin de les étudier et de les multiplier. Selon le centre, trouver et multiplier les plantes indigènes rares est pénible et dangereux, et il faut des années de travail dans la forêt pour réussir.
Espèces indigènes rares et endémiques
Touristes au jardin botanique du Parc national de Phong Nha - Ke Bàng, dans la province de Quang Binh (Centre). |
Photo : NDOL/CVN |
Le jardin botanique du centre est considéré comme une pépinière de la forêt, abritant des centaines d’espèces de plantes rares, dont beaucoup sont des arbres indigènes typiques, notamment le huê (Dalbergia tonkinensis), le lim xanh (Erythrophleum fordii ), le bach xanh da (Calocedrus rupestris) et le dôi (Michelia tonkinensis).
Certaines espèces végétales présentent une grande valeur médicinale, telles que le bo khai (Erythropalum scandens), le chè dây (Ampelopsis cantoniensis) et le giao cô lam (Gynostemma pentaphyllum).
Le jardin botanique réserve une zone pour les espèces végétales rares. Il dispose également d’un espace dédié à la préservation des orchidées rares, qui, une fois soigneusement cultivées, sont réintroduites dans leur milieu naturel.
“Le centre préserve les espèces végétales en utilisant principalement deux méthodes : le bouturage et la phénologie”, explique M. Kiên. Trân Ngoc Anh, directeur adjoint du centre, indique que le jardin botanique a sélectionné et produit 60.000 plantes indigènes de 124 espèces au cours de la dernière décennie.
Récemment, le jardin a réussi la propagation de cinq espèces indigènes rares et endémiques, à savoir le re gung (Cinnamomum bejolghota), le huê môc (Dalbergia tonkinensis), le dâu rai (Dipterocarpus alatus), le gu lan (Sindora tonkinensi) et le vàng anh (Saraca dives). C’est le résultat des efforts inlassables de tous les agents et du personnel du Parc national de Phong Nha - Ke Bàng au cours de ces dernières années.
M. Anh estime que ces efforts ont ouvert de nouvelles perspectives dans la conservation d’espèces végétales rares. “C’est également la motivation du personnel du centre pour poursuivre la recherche et protéger de nombreuses autres espèces de plantes rares”, ajoute-t-il.
La zonne central du Parc national de Phong Nha - Ke Bàng s’étend sur 85.754 ha. Il est renommé pour ses formations calcaires, ses 300 grottes, ses rivières souterraines, sa flore et sa faune rares répertoriées dans le Livre rouge du Vietnam et la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Le parc a été reconnu à deux reprises par l’UNESCO, d’abord en tant que patrimoine naturel mondial pour sa valeur exceptionnelle géologique et géomorphologique, puis pour sa biodiversité et son écologie.
Huong Linh/CVN