Une autre solution considérée comme provisoire pour allonger la durabilité des décharges est que la ville doit retirer le volume d'humus résultant de la décomposition partielle de déchets. Proposée par Dang Duong Binh, ancien chef du bureau de l'environnement (Service des ressources naturelles et de l'environnement de Hanoi), cette solution vise à utiliser l'humus comme compost dans l'agriculture, ce en disposant des jauges dans les décharges.
Selon des experts en environnement, l'enterrement des ordures est la mesure la moins coûteuse et la plus efficace à condition d'avoir suffisamment d'espace. Cependant, ce dernier paramètre faisant défaut, et en raison de l'augmentation du volume de déchets rejeté à Hanoi, la ville n'aura plus assez de place pour enterrer ses ordures d'ici dix à 20 ans. Pour remédier à ce problème, Hanoi doit investir dans la technologie de traitement des déchets.
La Docteur Nguyên Thi Kim Thai, de l'École supérieure du génie civil, estime que dans l'immédiat, Hanoi devrait élaborer un plan d'aménagement sur la gestion des déchets conforme à l'aménagement de la ville d'ici 2030. Selon elle, la tendance commune est de diminuer au minimum la superficie de décharges. Pour atteindre cet objectif, il faut appliquer les technologies de traitement modernes conformes aux conditions de la ville. Les décharges ne recevront que des parties inorganiques. Mme Thai fait savoir que l'investissement dans la construction des usines de traitement des ordures sera efficace si le triage des ordures à la source est correctement réalisé.
Actuellement, plusieurs grands centres urbains asiatiques (Singapour, Tokyo, Tapei, Seoul...) appliquent de plus en plus la technologie d'incinération des déchets pour produire de l'énergie, aux dépens de l'enterrement de ces derniers. De plus, le recyclage des ordures dans ces centres urbains se développe rapidement et se généralise. D'après elle, en tirant les enseignements de ce qui se fait à travers le monde et en se basant sur la réalité du développement de Hanoi, la ville doit élargir le complexe de traitement des ordures existant à Nam Son, en banlieue de la capitale. Le traitement des ordures doit être réalisé de façon synchronique en associant triage à la source, traitement des déchets organiques, et incinération pour produire de l'énergie. Parallèlement à l'application de la technologie de traitement, il apparaît indispensable d'encourager et d'élaborer un mécanisme adapté pour développer la technologie de recyclage, ce qui permettra de réduire la superficie consacrée à l'enfouissement des déchets.
Pour la Docteur Trinh Kim Chi, ancienne directrice adjointe de l'Institut des sciences technologiques et de l'environnement (l'Institut polytechnique de Hanoi), Hanoi devrait associer le développement de la technologie de triage avec l'industrie de recyclage des ordures de la vie quotidienne.
Le projet de ramassage des déchets à la source (3R-Réduire, réutiliser, recycler) de Hanoi d'une valeur de trois millions de dollars est financé par l'Agence japonaise du développement international (JICA). Son objectif est de réduire de 30% la quantité d'ordures enterrées. Selon le comité de gestion du projet, après trois ans de mise en oeuvre, le projet a reçu 25.000 tonnes d'ordures organiques, lesquelles ont permis de fabriquer 10.000 tonnes d'engrais organiques. Selon la JICA, si la capitale renouvelle la méthode de ramassage et de traitement des ordures selon l'initiative 3R, chaque mois, elle pourrait économiser quatre milliards de dôngs.
Huong Linh/CVN