La justice au chevet d'Aigle Azur et de XL Airways

L'avenir de deux compagnies aériennes françaises en crise se joue lundi 23 septembre devant la justice : à Evry, le tribunal de commerce examine les offres de la reprise d'Aigle Azur, tandis qu'à Bobigny, XL Airways demande son placement en redressement.

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Des appareils de la compagnie XL Airways sur le tarmac de l'aéroport de Manchester, le 12 septembre 2008.

Le tribunal de Commerce d'Evry, au sud de Paris, a commencé lundi 23 septembre à auditionner les candidats à la reprise d'Aigle Azur, dont les 11 avions ne volent plus depuis le 7 septembre et qui a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite d'activité jusqu'à vendredi.

Spécialisée dans les liaisons avec l'Algérie et la desserte du bassin méditerranéen, la compagnie, qui accuse un passif d'au moins 148 millions d'euros, fait notamment les frais de choix stratégiques malheureux, avec l'ouverture il y a deux ans de lignes vers Pékin et Sao Paulo.

Le tribunal, qui se réunit à huis clos, a reçu "de nombreux documents, y compris ce matin", a indiqué sa présidente, Sonia Arrouas, aux journalistes et à la vingtaine de salariés qui s'est rendue sur place.

Quatre candidats ont déposé des offres de reprise pour la société, qui emploie 800 salariés en France et 350 en Algérie et a transporté 1,88 million de passagers l'an passé.

L'offre présentée par Gérard Houa, actionnaire minoritaire d'Aigle Azur via la société Lu Azur, était examinée lundi en milieu de matinée. Elle prévoit la reprise de 90% de la flotte actuelle et de 82,2% des employés, et un financement de 30,4 millions d'euros, "dont la moitié provenant de M. Houa et 15,4 millions de prêt à moyen terme sans clause suspensive", a indiqué à l'AFP Philippe Bohn, un proche de M. Houa.

Une autre offre émanant de deux anciens dirigeants d'Air France, Lionel Guérin et Philippe Micouleau, propose de reprendre la "totalité du fonds de commerce", 787 salariés et "un recentrage du réseau sur les lignes structurellement rentables, en particulier l'Algérie", selon l'offre de reprise consultée par l'AFP. Celle-ci est conditionnée à l'obtention d'un prêt participatif de 15 millions d'euros auprès de l'Etat.

"Toutes les deux ont reçu un avis favorable du comité d'entreprise vendredi, avec quelques réserves concernant leur financement", a affirmé le président du syndicat SNPL (pilotes) Aigle Azur et membre du CE Martin Surzur.

Les deux autres offres sont celles de Vueling, la compagnie low-cost du groupe IAG qui souhaite mettre la main sur une partie des créneaux horaires d'Aigle Azur, et une offre en nom propre.

Air France et le groupe Dubreuil, maison-mère des compagnies Air Caraïbes et French Bee, avaient envisagé de déposer une offre conjointe mais ont renoncé, notamment en raison des "risques sociaux associés à la reprise des salariés", selon Dubreuil.


AFP/VNA/CVN

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