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Photo: Pham Kiên/VNA/CVN |
Quand la canicule estivale laisse place au vent doux de l'automne, c'est aussi le moment de la pleine lune de juillet - 15e jour du 7e mois lunaire (Rằm tháng 7 en vietnamien).
La fête Xá tội vong nhân est une journée spéciale destinée aux âmes errantes. Une ancienne croyance affirme que ce jour-là, les portes de l'au-delà sont ouvertes, autorisant ainsi les cô hồn (âmes solitaires et vagabondes) à revenir dans le monde des vivants.
Quand tu bois de l'eau, pense à sa source
Cette journée est donc l'occasion pour les vivants de faire des offrandes - repas, encens et papiers votifs - pour que les cô hồn n'importunent pas la vie des mortels. Ainsi, le 7e mois lunaire est aussi nommé le "mois des âmes solitaires". Cela reflète la foi solide des Vietnamiens sur l'existence d'un monde spirituel après la mort. C’est la raison pour laquelle, chaque année, les habitants organisent ce culte afin de rendre hommage aux ancêtres et parents défunts.
Célébration du Têt Vu Lan dans la pagode de Giac Ngô, à Hô Chi Minh-Ville |
Photo: Thê Anh/VNA/CVN |
Quant à Vu Lan (fête de l'Ullambana), il s’agit d’une fête bouddhique très importante. Elle est originaire de la légende de Muc Kiêu Liên qui sauva sa mère de l'enfer. Durant cette célébration, les enfants font preuve de piété filiale envers leurs parents.
Au Nord, le Rằm tháng 7 est largement connu dans le sens d'absolution des âmes tandis qu'au Sud, les habitants fêtent le Têt Vu Lan afin de manifester leur gratitude envers les parents. La piété filiale est symbolisée par la rose. Ainsi, à cette occasion, les bouddhistes portent sur leurs habits une rose rouge si leurs parents sont en vie et blanche s'ils sont décédés. Les pagodes ouvrent toujours leurs portes pour accueillir les habitants qui veulent s’y rendre et prier. Cette fête représente une belle illustration de la tradition du peuple vietnamien qui consiste à "penser à sa source quand on boit de l’eau".
Deux plateaux de culte différents
Dès le début du 7e mois lunaire, Vu Thanh, résidante dans l'arrondissement de Câu Giây, à Hanoï, a déjà noté sur le calendrier la date où se tient cette fête importante. Quelques jours avant la pleine lune, elle a acheté presque tous les ingrédients nécessaires pour préparer les plats à poser sur l'autel. "Comme les autres familles, à cette occasion, je prépare un plateau avec du poulet bouilli, du bánh chung (gâteau de riz gluant farci de viande de porc et de haricot mungo), de la mortadelle, des légumes sautés ainsi que des fruits pour le culte des ancêtres, qui se tient dans la martinée avant midi", fait-elle savoir.
Les Vietnamiens préparent normalement deux plateaux de culte. L'un à poser sur l'autel des défunts au sein de la famille, comportant des plats carnassiers comme le poulet bouilli, le riz gluant cuit à vapeur, les tranches de mortadelles; et l'autre en plein air, devant la porte de la maison, sur lequel on dépose soupe de riz répartie en plusieurs bols, galettes soufflées, grains de maïs soufflés, bonbons, vêtements et monnaies en papier, ainsi que sel et riz non cuit notamment. Tous sont divisés en petites parts.
Après que les bâtonnets d'encens soient consumés, on brûle les objets votifs et jette le riz et le sel en l'air. "Le culte des âmes errantes doit être préparé de manière soigneuse. À cette occasion, j'invite un sorcier pour l'exécuter parce que selon la conception populaire, si on ne réalise pas toutes les étapes du culte comme il faut, les âmes solitaires pourront revenir nous hanter et nuire à notre vie", explique l'octogénaire Ngô Thi Thuong, habitante de Bac Giang (Nord).
Un plateau des plats pour le culte des âmes errantes. |
Photo: DSPL/CVN |
Une belle tradition
Cependant, nombreuses sont dorénavant les familles dont les emplois du temps ne leur permettent pas d’exécuter les deux cultes. Ainsi, elles se concentrent essentiellement à la réalisation de celui dédié aux ancêtres. "Cette année, je vais simplement commander un plateau de plats végétariens cuisinés au préalable pour 500.000 dôngs avec une dizaine de mets au choix", informe Vu Thanh.
Pour Thu Phuong, fonctionnaire travaillant dans un organe étatique, elle prépare également un plateau de repas pour rendre hommage à ses proches défunts. "Je termine le culte avant midi parce qu'en fin de journée, au coucher du soleil, les portes de l'au-delà se referment et les âmes retournent dans le royaume spirituel", explique-t-elle.
Malgré les temps modernes, l’effervescence de la vie active et les années qui passent, la fête du 15e jour du 7e mois lunaire demeure toujours une belle tradition du pays. Elle fait partie des us et coutumes indispensables dans la culture vietnamienne qui se perpétue de générations en générations et qui reflète la richesse de la vie spirituelle des Vietnamiens.