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Le chef d'œuvre de Léonard de Vinci "La Joconde" exposé désormais dans la grande salle des États du musée du Louvre à Paris, le 05 avril 2005. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La fascination mondiale pour le célèbre tableau de Léonard de Vinci (1452-1519) tient notamment "à l’ambiguïté de l'expression de son visage", rappelle une étude publiée vendredi 10 mars dans Scientific Reports, qui estime être parvenue à dissiper une partie du mystère.
Les chercheurs ont présenté à douze participants une série d'images en noir et blanc représentant le sourire de Monna Lisa avec de légères variations au niveau de la courbure des lèvres.
Plusieurs images leur ont été soumises dans le désordre (le vrai sourire, quatre avec des commissures des lèvres plus relevées, évoquant le bonheur, quatre avec une position des commissures des lèvres traduisant la tristesse). Cela trente fois de suite.
"Étant donné les descriptions de l'oeuvre par les historiens d'art, nous nous attendions à ce que l'original soit le plus ambigu", déclare Juergen Kornmeier, spécialiste de neurosciences à l'Université de Fribourg (Allemagne), et co-auteur de l'étude.
"À notre grande surprise, les participants ont perçu l'original comme heureux dans près de 100% des cas", ajoute-t-il.
Les chercheurs reconnaissent que leur étude est centrée uniquement sur la gradation allant de la tristesse à la joie et qu'ils n'ont pas exploré d'autres types d'émotions qui pourraient participer au mystère de ce sourire.
En 2005, des scientifiques de l'Université d'Amsterdam s'étaient eux aussi mis en tête de décrypter le sourire de la Joconde, avec une méthode différente et des résultats un peu plus nuancés.
Le tableau avait été passé au crible d'un logiciel de reconnaissance des émotions. L'algorithme utilisé avait pris en compte les principaux traits du visage tels que la courbure des lèvres ou les pattes d'oie autour des yeux, et les avait mis en relation avec six émotions de base.
Le logiciel avait conclu que le sourire de Monna Lisa traduisait à 83% le bonheur, à 9% le dédain, à 6% la peur et à 2% la colère.
Le portrait, qui a probablement été commencé à Florence vers 1503, serait celui de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo, marchand d'étoffes florentin, dont le nom féminisé lui a valu le surnom de Gioconda. Un mot qui veut aussi dire... joyeux.