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Les participants venus de l’Université des sciences et technologie de Hanoï et de l’Université japonaise de technologie Nagaoka lors d’un symposium sur le cycle du carbone à partir du caoutchouc naturel, tenu les 6 et 7 mars à Hanoï. |
Photo : HUST/CVN |
Organisé conjointement par l’Université des sciences et technologies de Hanoï (HUST), l’Université japonaise de technologie Nagaoka NUT et les entreprises japonaises spécialisées dans la production du caoutchouc, le symposium s’inscrit dans le cadre du projet intitulé “Les innovations scientifiques et technologiques du caoutchouc naturel au profit du cycle mondial du carbone” (INBERBON project), sous les auspices de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et l’Agence japonaise des sciences et des technologies (JST).
Les discussions se sont articulées autour des recherches et des résultats scientifiques sur le caoutchouc naturel, un matériau jugé “vert” et amical à l’environnement. Une visite sur le terrain a aussi été réalisée à cette occasion dans une entreprise vietnamienne de production de caoutchouc, aidant ainsi les chercheurs à mieux comprendre l’actualité de cette industrie au Vietnam.
“Nous espérons que ce projet d’envergure qui regroupe des experts des deux pays atteindra rapidement ses objectifs et qu’ils seront rapidement appliqués”, a confié le Professeur associé Phan Trung Nghia de l’HUST, chef du projet.
Ce projet fait partie du SATREPS project (Partenariat de recherche en science et technologie pour le développement durable), un programme du gouvernement japonais visant à promouvoir les recherches internationales mutuelles concernant de nombreux problèmes globaux. Ainsi, ce projet quinquennal mis en place au Vietnam depuis le 10 février 2023, a pour objectif de développer une chaine technologique de production du caoutchouc naturel exempt de protéine, vers une expansion de son usage selon les normes ISO afin d’améliorer le processus de production de ce matériau dans le pays.
Caoutchouc naturel, ressource renouvelable du futur
Le Professeur associé Phan Trung Nghia, Institut des sciences de chimie de l’HUST, également chef du projet du côté vietnamien, présente les étapes importantes du projet. |
Photo : HUST/CVN |
L’hévéa est cultivé en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, d’où il est originaire. Cependant, l’Asie du Sud-Est est devenue l’épicentre mondial de la production d’hévéa. “La plupart des hévéas dans le monde sont cultivés en Inde, au Vietnam, en Chine et en Indonésie”, partage M. Trung Nghia, en affirmant que “notre pays dispose de conditions naturelles favorables pour la plantation de l’hévéa, et de l’industrie du caoutchouc naturel”. Ainsi, la culture durable de cet arbre permet “de recréer des services écosystémiques et de piéger le carbone”, ajoute le professeur de HUST. “Le Vietnam pourra profiter des avantages du caoutchouc naturel dans la fabrication de l’énergie renouvelable. Une solution efficace en vue de baisser les émissions de gaz à effet de serre”, a conclu le chercheur.
“Nos activités de recherche se focalisent sur la production de masse du caoutchouc naturel, la confection de produits dérivés, mais aussi sa biodégradation ainsi que les technologies de traitement des eaux usées”, a présenté pour sa part le Docteur Seiichi Kawahara de l’Université Nagaoka, chef du projet, soulignant également que “le caoutchouc naturel doit être utilisé comme une mesure efficace pour résoudre les problèmes environnementaux durables”.
En effet, la première phase se concentre sur la production du caoutchouc naturel exempt de protéine tout en promouvant la normalisation internationale de cette technologie de production.
Selon les chercheurs, ce matériau vert sera largement utilisé dans divers secteurs, tels que la manufacture automobile ou la fabrication des liens élastiques. Les études sont axées sur la standardisation internationale de la biodégradation du caoutchouc naturel et le traitement des eaux usées, afin d’aboutir au remplacement du caoutchouc synthétique par le caoutchouc naturel dans les activités industrielles, contribuant ainsi considérablement à la diminution des émissions de carbone.
Coopération de recherche à long terme
Des représentants japonais du gouvernement, des universités et des entreprises participent au symposium tenu à l’HUST. |
Photo : HUST/CVN |
“Dans un premier temps, nous avons ciblé nos ressources dans la recherche et le développement de la technologie. Ensuite, nous souhaitons coopérer avec les entreprises vietnamiennes et japonaises pour la mise en application de cette technologie dans la production de masse”, a fait savoir M. Nghia.
“Le projet offrira d’excellentes conditions en faveur des scientifiques. Deux parmi trois doctorants envoyés au Japon sont retournés à l’HUST, afin de poursuivre leur recherche et leur enseignement”, a expliqué le chercheur, renchérirssant que “ce projet INBERBON constitue un volet important dans la coopération bilatérale vietnamo-japonaise, notamment dans la recherche et le développement de nouvelles technologies”.
À la fin du symposium, le Professeur Yamaguchi Takashi, directeur du projet, a rappelé l’importance de l’INBERBON project, qui cherche “à aider le Vietnam à réaliser le remplacement du caoutchouc synthétique issu de combustible fossile par le caoutchouc naturel, afin de fortifier les qualités de ce matériau”, a remarqué le chercheur japonais. “La JICA travaillera activement avec le gouvernement vietnamien afin d’établir un cycle mondial du carbone ici au Vietnam, afin de soutenir le pays à réaliser ses engagements de neutraliser le carbone d’ici à 2050”, a conclu le représentant japonais.
L’HUST et l’Université de technologie Nagaoka tissent et entretiennent une longue et étroite coopération depuis 1999. La grande université vietnamienne a pour sa part envoyé 200 étudiants et une dizaine d’employés à la NUT ces dernières années pour des activités de formation et de recherche. Les deux parties ont développé ensemble un programme de formation mutuel et ont fondé le parc de technologie GIGAKU au sein de l’HUST.
Hông Anh/CVN