La haute couture se réinvente avec les tissus traditionnels

Les stylistes vietnamiens sont de plus en plus présents aux défilés internationaux. Leurs créations se distinguent par leur style facilement reconnaissable, mais aussi par les matières traditionnelles «made in Vietnam» avec lesquelles elles sont confectionnées.

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Beaucoup de créateurs de mode ont choisi les éléments traditionnels pour leurs collections.
Photo : CTV/CVN

L’usage des éléments traditionnels devient actuellement tendance, répandu par les plus fameux créateurs de mode vietnamiens, au Vietnam mais aussi à l’international.

«On ne peut pas parler de création vietnamienne pure si elle est conçue par des stylistes vietnamiens mais confectionnée avec des matières premières étrangères», lance la styliste Minh Hanh, qui a l’ambition de présenter une collection vietnamienne de A à Z à l’étranger.

Les producteurs locaux mis à contribution

Dans l’optique de vanter les produits vietnamiens, la Semaine de la mode printemps-été 2018 tenue début octobre à Hanoï a fait la part belle aux textiles du pays. «La plupart des stylistes ont choisi des matières traditionnelles d’origine naturelle pour créer leurs collections», a-t-elle déclaré.

La Semaine de la mode printemps-été 2018 tenue début octobre à Hanoï a fait la part belle aux textiles du pays.
Photo : CTV/CVN

Et de poursuivre qu’en écho à la tendance globale, les designers vietnamiens ont noué des partenariats avec les artisans de nombreux villages de métiers spécialisés dans le textile et les producteurs domestiques, comme les villages de Nha Xa, de Nam Cao (Nord) et d’An Phuoc (Centre) ou la Compagnie textile de soie Hà Bao (sur les hauts plateaux du Centre). Cela leur permet de concevoir des créations qui satisfont à la haute coutume. De plus, cette Semaine de la mode vise à mettre sur le devant de la scène ces travailleurs de l’ombre que sont les artisans et producteurs de soie et de tissus des villages de métiers traditionnels du Vietnam.

Un retour aux sources qui a tendance à porter ses fruits, plusieurs stylistes vietnamiens étant en train de gagner leurs galons à l’international grâce à cette introduction d’éléments traditionnels. C’est le cas de Vo Viêt Chung, qui a remis au goût du jour la soie My A après des décennies d’éclipse.

Cette soie est une spécialité de la région de Tân Châu, province d’An Giang (delta du Mékong). Jadis, cette terre fertile était réputée pour la sériciculture, un métier d’appoint très lucratif que pratiquaient les paysans. Au début du XXe siècle, sous la domination coloniale française, la soie naturelle de Tân Châu a attiré l’attention d’agronomes français. Mais, dans les années 1970, face à l’afflux des soies synthétiques étrangères, le métier a périclité.

C’est avec de la soie My A colorée que Vo Viêt Chung a créée, après un cours de perfectionnement en Italie, une collection époustouflante. Depuis, cette matière noble guide sa vie professionnelle. Nombre de ses collections en satin My A ont conquis le public lors de défilés de mode internationaux, en Malaisie, en Allemagne, aux États-Unis… En 2014, sa collection Miss Cochinchine a fait sensation.

Un moyen de présenter la culture pluriethnique

Pour Vo Viêt Chung, l’utilisation de la soie naturelle traditionnelle My A est aussi un moyen de présenter la culture du Vietnam au monde. Dans le même ordre d’idée, la styliste Minh Hanh suppose que les créateurs de mode peuvent mettre en valeur les éléments traditionnels du Vietnam en s’adaptant à la tendance mondiale.

Les stylistes commencent progressivement à exploiter la soie traditionnelle pour leurs dernières créations.
Photo : CTV/CVN

Minh Hanh est connue pour de nombreuses collections inspirées des brocarts traditionnels, qui sont faites par des tisserandes issues de différentes ethnies minoritaires telles que les H’Mông ou les Thai. À travers ses créations, elle cherche à préserver et valoriser la beauté traditionnelle, privilégiant des matières premières artisanales comme les brocatelles ou la soie. Elle s’illustre en les combinant aux tendances actuelles.

Comme elle, beaucoup d’autres créateurs de mode ont choisi les éléments traditionnels pour leurs collections. Spécialisé dans les costumes pour hommes, le designer Duy Nguyên utilise dans ses créations le tussor, fabriqué par le village textile de Nam Cao, province de Thai Binh (Nord).

Diplômée à Singapour, Nhi Hoàng a lancé une collection en soie du village de Nha Xa. Elle a jeté son dévolu sur ce matériau pour sa souplesse et son velouté incomparables. Ses modèles sont pratiques et modernes.

Intitulée Histoire du Tây Bac, la collection du styliste Quang Huy est un récit sur la beauté de la région Nord-Ouest. Presque tous les vêtements de sa collection sont faits à partir de brocatelle produite dans cette région montagneuse.

Ces collections ont laissé une impression très spéciale au public. La culture est toujours un moyen puissant de toucher le cœur des gens partout dans le monde.

Phuong Nga/CVN

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