Ce scénario, et la crainte d'un détricotage des réformes en cas d'arrivée au pouvoir de Syriza, a fait céder 12,78% mardi 9 décembre à la Bourse d'Athènes, une chute inédite en 27 ans sur une seule séance.
Le Premier ministre grec Antonis Samaras (droite) et le président grec Carolos Papoulias lors d'une cérémonie à Athènes, le 10 juin. Photo : AFP/VNA/CVN |
Lundi soir 8 décembre, le gouvernement grec a annoncé sans crier gare qu'il accélérait le calendrier de la présidentielle qui doit désigner le successeur de Carolos Papoulias, 85 ans, avec un premier tour avancé de deux mois, au 17 décembre.
Mardi 9 décembre, au cours d'une brève allocution, le Premier ministre conservateurs Antonis Samaras a annoncé que le candidat proposé par le gouvernement était Stavros Dimas, 73 ans, membre de son parti Nouvelle Démocratie (droite), ancien commissaire européen à l'Emploi puis à l'Environnement dans les années 2000 et bref ministre des Affaires étrangères de novembre 2011 à mai 2012.
En Grèce, en effet, ce sont les députés qui votent sur le nom du candidat proposé traditionnellement par le parti au pouvoir. Le scrutin peut compter jusqu'à trois tours, prévus les 17, 23 et 29 décembre.
Aux deux premiers tours, le candidat doit réunir deux tiers des 300 députés pour être élu. Au troisième tour, la majorité requise tombe à trois cinquièmes. Mais cette majorité de 180 députés est encore très élevée pour un gouvernement de coalition droite-socialistes qui, dimanche encore, sur le vote du budget, n'a rassemblé que 155 voix.
Le caractère consensuel de Stavros Dimas, qui, selon le chef du gouvernement, rassemble "au-delà des préférences partisanes" et "inspire le sérieux, la confiance et le respect", pourrait ne pas suffire à réunir 180 voix.
Les analystes de la banque Citi jugent déjà "très improbable que le gouvernement actuel parvienne à réunir ce niveau de soutien".
Si la désignation par le Parlement échoue, il faudra aller aux législatives anticipées durant l'hiver.
Or le gouvernement de coalition d'Antonis Samaras, qui a mis en place depuis 2012, sous l'égide de la troïka (BCE, UE et FMI), toutes les réformes souhaitées par ces créanciers en échange de 240 milliards d'euros de prêts, est détesté par une partie du pays, et le parti de la Gauche radicale anti-austérité Syriza est en tête des sondages.