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La soirée en l'honneur de la Journée internationale de la Francophonie a été organisée le 18 mars à Hanoi. |
Photo : Thông Nhât/VNA/CVN |
Quoi de plus symbolique de choisir l’Opéra de Hanoi comme écrin éphémère mais inoubliable pour une soirée en l’honneur de la Journée internationale de la Francophonie. Un lieu des plus mythiques, incarnant sans pareil l’esprit et les valeurs de la francophonie. Des cultures qui s’entremêlent avec l’Histoire, et qui ne cessent de s’enrichir par les rencontres et le partage.
De nombreuses personnalités à la fois issues du monde diplomatique, des institutions internationales, de la société civile et tant d’autres acteurs ont répondu présent à l’invitation du ministère vietnamien des Affaires étrangères, de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et du Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones au Vietnam (GADIF).
Une langue pour unir, et pour l’avenir
Plusieurs délégués ont participé à cette soirée. |
Photo : Thông Nhât/VNA/CVN |
Les différents invités ont tous souligné à leur manière qu’au delà d’une simple langue commune, le français est devenu un ciment culturel entre de nombreuses nations, mais également un instrument de promotion de la paix et de développement. Un élément crucial, dans un contexte international des plus incertains comme a tenu à le rappeler le vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères Hà Kim Ngoc. «Dans un monde qui évolue de manière complexe et qui doit faire face à de nombreux défis liés à la sécurité, au changement climatique ou même aux épidémies, l’engagement de l’OIF et des organisations internationales permettent de résoudre les crises et les conflits», a déclaré ce dernier. Il a également souhaité que le Vietnam et les autres pays francophones continuent de renforcer leurs liens et les programmes de coopération, une dynamique qui s’est accélérée depuis l’année passée. Le vice-ministre des Affaires étrangères a notamment cité en exemple la formation des enseignants par le CREFAP et les différents projets de recherches entamés depuis quelques temps.
Éric-Normand Thibeault, le représentant régional pour l’Asie Pacifique de l’OIF, s’est félicité «des pas du Vietnam» au sein au sein de l’organisation, mais aussi dans l’espace international. Une implication croissante au fil des ans, comme illustre l’envoi de casques bleus vietnamiens dans de récents conflits, ou encore la participation du pays lors de la COP21 en décembre dernier. Le représentant de l’OIF a souhaité partager son optimisme pour l’avenir du Vietnam au sein de la francophonie. «On doit fonder notre espoir sur ces jeunes présents et nombreux ce soir, qu’ils soient artistes ou diplomates».
Deux femmes récompensées
La remise du Prix d'honneur à Nguyên Thi Cuc Phuong (droite) et du Prix Jeunesse à Trân Thi Lan Anh. |
Photo : Thông Nhât/VNA/CVN |
La soirée a été aussi l’occasion pour le président du GADIF Jean Lesly Benoit, également Ambassadeur d’Haïti, de remettre deux prix annuels.
Le Prix d’Honneur, qui consacre l’ensemble de la carrière d’une personnalité ayant œuvré pour la Francophonie, est revenu à Nguyên Thi Cuc Phuong, vice-rectrice de l’Université de Hanoi, qui a travaillé sur de nombreux projets de collaborations entre les universités et développé des manuels de français. «C’est un honneur et une surprise pour moi, car d’autres personnes le méritaient sans doute plus. En outre d’encourager le maintien des activités francophones, ce prix motive à poursuivre les efforts pour la jeunesse», a-t-elle déclaré devant le public, visiblement émue.
Le Prix Jeunesse, attribué à un lauréat de moins de 35 ans et à la carrière prometteuse, a récompensé Trân Thi Lan Anh, directrice des relations internationales et enseignante de droit à la faculté de l’État et du droit de l’École supérieure des fonctions publiques à Hanoi. Ayant fait ses études à Bordeaux et Toulouse, elle s’est spécialisée dans le droit constitutionnel et travaille en ce moment sur un projet de recherche avec le ministère de l’Intérieur autours de la question de la gouvernance locale. «Je me sens très honorée et évidemment reconnaissante pour ce prix. Au delà d’avoir fait des études en France, j’aime ce partage d’une langue commune, au delà des frontières et des cultures», a-t-elle commenté.
Un concert sous le signe de la diversité
Mais le moment le plus attendu fut le concert à plusieurs voix, avec des artistes venus de tous les horizons géographiques et univers musicaux.
La chanteuse suisse Noga, le chanteur pianiste camerounais Patrick Bebey et le violoncelliste français Olivier Koundouno ont formé un trio détonnant, mêlant à la fois des rythmes jazzy et africains, le français, l’anglais et l’hébreu. Des chansons qui racontent ces petits riens qui font le charme de tous les jours mais qui lient tant de monde, avec simplicité.
Le Quartet Sabino Orsini venu tout droit de Wallonie-Bruxelles a mis son pop-rock efficace au service d’une salle plus que conquise. Un soupçon de folk, une pincée de mélancolique, des guitares endiablées, la recette du groupe belge a parfaitement fonctionné, sous le tonnerre d’applaudissements.
Mais le pays hôte de la soirée n’est pas en reste. Des artistes issus de l’Académie nationale de la musique du Vietnam et du Théâtre national de l’opéra et du ballet du Vietnam ont présenté trois tableaux scéniques. Le premier est une danse traditionnelle vietnamienne autour du thème du printemps et du renouveau de la nature. Ensuite, un groupe d’une dizaine de jeunes femmes ont joué du t'rung, le traditionnel xylophone vietnamien en bambou et caractéristique des hauts plateaux du Centre. Un son tout en légèreté, reconnaissable entre milles. Enfin, toute la troupe a interprété le Châu van, un chant et des danses pour invoquer les esprits. Une représentation haute en couleur, bercée au rythme des instruments traditionnels.
Le clou de la soirée est sans nul doute le mini concert surprise donné par Jean Lesly Benoit, ambassadeur d’Haïti, et accompagné de musiciens vietnamiens. Deux chansons pour insuffler une ambiance caribéenne, à l’énergie contagieuse : les représentants des ambassades et des institutions francophones ont fini sur la scène, en dansant et chantant, rejoints rapidement par les précédents artistes. Une dernière image à garder en mémoire de par sa force symbolique à l’heure actuelle, et qui redonne des lueurs d’espoir pour l’avenir.