La Francophonie propose une agence de l'ONU sur l'environnemment

La communauté de la Francophonie, réunie deux jours à Lyon (France), a essayé de dégager des convergences en vue de la conférence Rio+20 sur le développement durable, en défendant notamment la création d'une "agence spécialisée des Nations unies" sur l'environnement.

Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, sera le porte-parole de l'Afrique à Rio+20. 

Rio+20 aura lieu du 20 au 22 juin à Rio, 20 ans après le Sommet de la Terre. Ce "Forum préparatoire" rassemblait des représentants d'États, mais aussi des experts, des responsables de collectivités locales et des membres de la société civile, qui ont réitéré leur "attachement à une mondialisation maîtrisée au bénéfice de tous".

Brice Lalonde, coordonnateur exécutif de la conférence Rio+20, s'est réjoui que le Forum de Lyon ait "permis de réunir les acteurs et les pays d'une façon différente des appartenances politiques et géographiques habituelles". "C'est une espèce de simulation de ce que peut être une négociation mondiale", a-t-il souligné.

L'organisation internationale de la francophonie compte 56 États membres et 19 pays observateurs, soit au total plus du tiers des États membres des Nations unies. On y compte aussi bien des pays développés qu'en développement, et tous les continents y sont représentés. Cette mosaïque rend plus difficile cependant de parvenir à des consensus sur les sujets au programme de Rio+20, comme le projet français de carrément créer une Organisation mondiale de l'environnement (OME).

Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, qui sera le porte-parole de l'Afrique à Rio+20, a dit compter sur "le soutien de la francophonie" pour défendre cette idée. "Nous avons, de plus en plus, besoin d'une Organisation des Nations unies spécialisée sur l'environnement avec un mandat opérationnel clair", a-t-il estimé pendant la séance inaugurale du forum. Mais le Canada "n'est pas sur cette position", comme l'a dit la Sénégalaise Fatima Dia Touré, directrice de l'Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie. "L'important, ce sont les missions et les objectifs assignés", a-t-elle indiqué.

Le projet d'appel final des participants au Forum insiste sur la nécessité d'une "transformation du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement) en une agence spécialisée des Nations unies à caractère universel et dotée de tous les moyens financiers et humains pour assurer la nécessaire gouvernance de l'environnement au niveau mondial".

À Lyon, la discussion a tourné aussi autour du fait, selon M. Lalonde, qu'"on ne peut pas dissocier l'exigence de protection de l'environnement de l'exigence de développement". Aux côtés du PNUE, a-t-il rappelé, un Conseil du développement durable pourrait réunir "non seulement des États, mais aussi d'autres acteurs de développement durable comme les villes, les associations, les entreprises", afin d'avoir "un regard un peu global sur l'exigence sociale, économique et écologique".

Pour le secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf, "les modèles de développement que nous avons suivis jusqu'ici ne sont pas tenables à long terme". "Pour autant, les pays qui n'ont pas encore atteint le niveau de développement des pays les plus avancés ont le droit de demander à connaître un niveau de bien-être équivalent". "La francophonie souligne le lien étroit entre gestion durable des ressources naturelles et lutte contre la pauvreté", lui répond le projet d'"appel final".

AFP/VNA/CVN

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