Pouvez-vous nous faire part des résultats de votre visite en France et votre appréciation de la coopération franco-vietnamienne lors de ces dernières années ?
Lors de séances de travail avec Christine Lagarde, ministre de l'Économie et des Finances, J. H. Lellouche, secrétaire d'État au Commerce extérieur, et avec Nora Berra, secrétaire d'État à la Santé, sur les projets et programmes de coopération avec le Vietnam, le milieu politique et celui d'entrepreneurs français prennent en grande considération la coopération avec le Vietnam et l'investissement dans notre pays. S'agissant des aides au Vietnam, la France est le 2e donateur du monde après le Japon et le premier de l'Union européenne. En particulier, la France a accordé régulièrement des aides de plus en plus significatives année après année depuis 1990. Celles-ci ont contribué de manière non négligeable au développement socioéconomique de notre pays. Néanmoins, en matière d'investissement, le fonds engagé est estimé à près de trois milliards de dollars, montant encore modeste par rapport aux potentiels de ce pays. Ces investissements concernent en premier lieu les télécommunications, l'industrie agro-alimentaire, le gaz, le pétrole et, plus généralement, l'énergie. Les entreprises françaises s'intéressent particulièrement à la stratégie de développement décennal du Vietnam (2011-2020) et son plan de développement socioéconomique quinquennal (2011-2015). La France étudie les trois "facteurs considérés comme essentiels" pour le Vietnam, à savoir, la recherche de nouveaux débouchés, le développement de ses ressources humaines, et celui de ses infrastructures. La France possède de grands potentiels dans ce dernier secteur qu'elle considère comme "une bonne opportunité" d'investissement.
Lors du forum d'entreprises qui a eu lieu le 18 février à Paris, quels ont été les points auxquels les entreprises françaises se sont le plus intéressées ?
Lors de ma séance de travail avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF), les dirigeants d'entreprises de groupes de grande puissance financière de la France ont discuté ouvertement et directement des possibilités comme des obstacles en matière de politiques de l'investissement du Vietnam. Ils se sont intéressés au régime juridique du partenariat public-privé (PPP) dernièrement promulgué par le Premier ministre qui permettra de mobiliser une énorme quantité de capitaux du secteur privé comme de celui public - gouvernement comme institutions financières internationales. Ils ont également accordé une attention particulière aux projets de développement de la production d'électricité, à commencer par Électricité de France (EDF), ainsi qu'aux projets d'aménagement urbain. En réalité, plusieurs projets de ce secteur sont actuellement mis en œuvre à Hanoi, et d'autres seront bientôt lancés à Hô Chi Minh-Ville ou dans d'autres localités du Vietnam. De même, les projets de construction d'infrastructures portuaires et aéroportuaires retiennent une attention soutenue des géants de l'économie française.
Comment pouvez-vous qualifier les perspectives de la coopération et du partenariat entre les deux pays, ainsi que ses influences en Asie du Sud-Est et en Union européenne ?
De nos jours, le Vietnam et la France s'orientent vers des relations de coopération et de partenariat stratégique. Le milieu politique et les entreprises espèrent ce genre de relations bilatérales pour l'avenir. La France apprécie hautement le rôle et l'importance du Vietnam en Asie du Sud-Est, et ce dernier fait toujours de même pour la France au sein de l'Union européenne. Le Vietnam applique le programme de coopération ASEM, autrement la coopération entre l'Union européenne et l'Asie, l'Asie de l'Est et l'Asie du Sud-Est, au sein duquel le Vietnam et la France sont deux acteurs majeurs en mesure de jeter les bases d'une coopération durable au sein de l'ASEM. Et au-delà de cela, l'importance du Vietnam et de France font qu'ils pourront se développer dans ces deux régions.
Propos recueillis par Lê Hà/CVN