La France réaffirme sa volonté de réduction des déficits, sans hausse d'impôts

Le gouvernement français a affirmé mercredi 3 décembre que le déficit public serait ramené "largement en dessous" des sacro-saints 3% en 2017, sans nouvelle hausse d'impôts, en dépit d'une conjoncture économique toujours morose.

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Du fait des 3,6 milliards d'euros de réduction supplémentaire du déficit annoncés le 27 octobre, la France devrait terminer 2015 avec un déficit de 4,1% du PIB, contre 4,3% prévu jusque-là, a assuré le ministre des Finances, Michel Sapin, lors d'une conférence de presse.

Cette révision "aura un impact sur 2016 et 2017" et permettra notamment au déficit 2017 d'être "largement en dessous de 3%" du PIB, la barre maximale fixée par les traités européens, a-t-il ajouté. Bercy avait annoncé en octobre prévoir un déficit de 3,8% en 2016 et de 2,8% en 2017.

La France devrait terminer 2015 avec un déficit de 4,1% du PIB, contre 4,3% prévu jusque-là, a assuré le ministre des Finances, Michel Sapin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le gouvernement de François Hollande avait initialement promis de revenir sous les 3% dès 2015, avant de repousser l'échéance à 2017. La Commission européenne doit décider si elle accorde au pays ce qui serait un deuxième délai, après celui obtenu en 2013.

Bruxelles a octroyé un répit à la France vendredi 28 novembre, en renvoyant au printemps son verdict sur le budget 2015 mais en exigeant davantage d'efforts pour améliorer les finances publiques, sous peine de sanctions.

La Commission attendra notamment la publication des chiffres du déficit 2014, prévu par le gouvernement à 4,4% du PIB.

À cet égard, M. Sapin s'est montré optimiste mercredi 3 décembre : "Non seulement le 4,4 (pour cent, NDLR) reste d'actualité, mais, sans en dire plus à ce stade, il est très sécurisé".

Les commissaires européens s'attachent en particulier à l'effort de réduction du déficit structurel, c'est-à-dire celui qui ne dépend pas des fluctuations de la conjoncture, mais des différences d'interprétation existent à ce sujet entre Bruxelles et Paris.

M. Sapin a affirmé ainsi que l'effort structurel serait de 0,5 point de PIB - le minimum exigé par la Commission - alors que Bruxelles n'a trouvé que 0,3 point.

"La Commission a dit que l'ajustement du solde structurel serait inférieur aux recommandations. Le bras de fer a commencé à s'installer et il se durcit", prédit ainsi Mathieu Plane, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

"Il y aura le problème de la gestion des autres pays européens qui ont, pour le coup, été soumis à des contraintes assez dures et qui ont dû faire des efforts budgétaires importants et qui voient d'un très mauvais oeil que la France soit traitée différemment", ajoute-t-il.

Équation complexe

L'équation du gouvernement français semble d'autant plus complexe à résoudre qu'il affirme ne pas vouloir aller au-delà des 21 milliards d'euros d'économies prévues dans le budget 2015 (et 50 milliards sur trois ans) et qu'il a assuré qu'il ne procèderait plus à aucune hausse d'impôt d'ici à 2017.

M. Sapin a confirmé mercredi 3 décembre cette promesse, faite le 6 novembre par le président de la République.

"Le gouvernement ne proposera pas de nouvelles mesures de hausses d'impôts ni en 2015, ni en 2016, ni en 2017", a affirmé le ministre des Finances.

"Désormais, les seules contributions qui sont appelées à augmenter, le seront au titre des décisions déjà prises", a-t-il précisé. La contribution climat énergie et les cotisations retraite doivent notamment augmenter en 2016.

Il compte donc en partie sur l'amélioration de la conjoncture pour parvenir à réduire le déficit public. Après seulement 0,4% de croissance en 2014, Bercy attend une amélioration à 1% en 2015. "Notre objectif c'est bien entendu d'atteindre ce 1% (...) Toute notre position, c'est il faut agir pour qu'il y ait plus de croissance", a réaffirmé M. Sapin.

AFP/VNA/CVN

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