Le président Ashraf Ghani et le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah visiteront le siège de l'OTAN en début de semaine à Bruxelles et participeront jeudi 4 décembre à une conférence des donateurs à Londres, où ils tenteront d'afficher publiquement l'unité du nouveau pouvoir afghan.
À Bruxelles, les deux dirigeants afghans rencontreront le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg et participeront à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN mardi 2 décembre.
Le président afghan Ashraf Ghani (dropite) et le chef de l'exécutif Abdullah Abdullah, le 3 octobre à Kaboul |
L'ancien président Hamid Karzai a entretenu des relations tendues avec l'OTAN et les États-Unis, mais M. Ghani tente plutôt de resserrer les liens avec ces partenaires étrangers.
"Lors de nos entretiens avec l'OTAN, nous parlerons avec confiance de l'avenir", a déclaré le président afghan dimanche 30 novembre. "Il n'y a plus de soupçons entre l'Afghanistan, l'OTAN et les États-Unis".
L'Afghanistan fera face à d'importants défis l'année prochaine avec l'insurrection des talibans à l'origine d'attaques de plus en plus audacieuses au moment où les soldats de l'Otan quittent le pays après 13 ans de présence.
À cette transition sécuritaire, s'ajoute celle politique. MM. Ghani et Abdullah se sont mis d'accord en septembre sur la formation d'un "gouvernement d'union nationale", mais un peu plus de deux mois plus tard aucun ministre n'a encore été nommé.
Attaques sanglantes
Après le 31 décembre, les troupes de combat de l'OTAN auront quitté le pays et la nouvelle mission de la coalition, baptisée "Soutien résolu", aura pour tâche d'assister et de former l'armée afghane.
Environ 12.500 soldats, dont 9.800 Américains, resteront au pays, alors qu'au plus fort de son déploiement, en 2010, l'OTAN comptait jusqu'à 130.000 hommes en Afghanistan.
L'essentiel des missions de combats ont déjà été reprises par les forces de sécurité afghanes. Mais elles manquent encore d'entraînement et d'équipement, et ont connu de lourdes pertes ces derniers mois avec plus de 4.600 soldats et policiers tués au combat cette année, selon des chiffres du Pentagone.
Et les attentats sanglants, visant notamment des étrangers, se sont multipliés ces derniers jours à travers le pays, la capitale Kaboul étant le théâtre d'au moins neuf attaques en deux semaines.
Samedi soir 29 novembre, les talibans ont tué un ressortissant sud-africain, son fils et sa fille, des adolescents, ainsi qu'un Afghan après avoir fait irruption dans leur maison de Kaboul, où ils vivaient depuis une décennie.
Afin de stabiliser le pays au moment où l'OTAN réduit la voilure, le président Ghani a appelé les talibans à des négociations, mais un rapprochement semble encore improbable à l'heure actuelle.
AFP/VNA/CVN