Le président de l'Autorité palestinienne devait être reçu en fin d'après-midi par le président Nicolas Sarkozy à l'Élysée pour, a-t-il dit, lui "demander conseil" sur les démarches à suivre en vue de la reconnaissance d'un État de Palestine.
Face au blocage des négociations de paix, rapidement interrompues après une brève relance en septembre, Paris semble envisager sérieusement une reconnaissance de l'État palestinien, même en l'absence d'accord entre les deux parties.
Depuis sa prise de fonction fin février, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, s'est exprimé à deux reprises en ce sens. À la mi-mars, il avait estimé qu'il s'agissait d' "une hypothèse qu'il faut avoir en tête".
Puis il a indiqué le 19 avril que la France et l'UE "travaillent à des initiatives" pour remettre Israéliens et Palestiniens autour d'une table de négociations, qui pourraient conduire à une reconnaissance à l'automne d'un État palestinien.
"C'est une question à laquelle il faut réfléchir et à laquelle nous réfléchissons. Et elle se posera au mois de septembre ou octobre", a-t-il dit. Nicolas Sarkozy ne s'est pas exprimé récemment sur cette question. En janvier 2010, il s'était bien gardé de reprendre à son compte une déclaration de son ministre des Affaires étrangères de l'époque, Bernard Kouchner, envisageant déjà l'option d'une reconnaissance unilatérale.
Ce choix a déjà été fait par plusieurs pays d'Amérique latine, même si la communauté internationale s'est fixée comme objectif la création de l'État palestinien à l'automne, au moment de l'assemblée générale des Nations unies, à New York.
Mais ce calendrier est menacé par des profonds désaccords entre Israéliens et Palestiniens, en particulier sur la question de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem Est, mais aussi par des divergences entre les grandes puissances.
Une réunion ministérielle du Quartette (Russie, UE, ONU, États-Unis) sur le Proche-Orient, prévue le 15 avril, a dû être reportée. Washington est à l'origine de l'ajournement de cette rencontre au cours de laquelle les Européens espéraient définir les "paramètres" d'un règlement final, notamment sur les frontières et la sécurité.
L'Autorité palestinienne avait demandé la semaine dernière aux États-Unis de prendre "une position claire sur l'État palestinien et sur les frontières de 1967 (avant la guerre des Six jours) avec Jérusalem-Est pour capitale".
AFP/VNA/CVN