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Le président de la Fed, Jerome Powell, à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La décision est attendue mercredi 3 novembre à 14h00 (18h00 GMT), avec la publication d'un communiqué de presse à l'issue de la réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) débutée mardi midi 2 novembre. Le président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell tiendra ensuite une conférence de presse à 14h30 (18h30 GMT). "La Fed devrait voter à l'unanimité pour réduire ses 120 milliards d’USD par mois d'achats d'actifs", a commenté l'économiste Diane Swonk, de Grant Thornton, dans une note.
Ces achats avaient permis d'éviter qu'une crise financière ne vienne se superposer à la crise économique liée au COVID-19, en fluidifiant le crédit et poussant les taux longs à la baisse. Mais la reprise économique est désormais sur les rails. Pour ramener les 120 milliards d'achats mensuels à zéro d'ici mi-2022, le rythme pourrait être de 15 milliards d'USD de moins chaque mois, selon les discussions qu'avaient eues les responsables de la Fed lors de leur dernière réunion, fin septembre.
La Fed réduirait ainsi, chaque mois, ses achats de bons du Trésor à hauteur de 10 milliards, et de 5 milliards pour les MBS (produits financiers adossés à des prêts immobiliers). Diane Thornton a cependant souligné que la Fed devra "peut-être accélérer ce calendrier si l'inflation ne se modère pas assez rapidement".
L'inflation s'annonce plus forte et durable que prévu, à cause des perturbations sur les chaînes mondiales d'approvisionnement couplées à une forte demande des consommateurs.
En septembre, elle a accéléré à 4,4% sur un an, au plus haut depuis 1991, mais est restée stable sur un mois, à 0,3%, selon l'indice PCE, celui qu'utilise la Fed pour évaluer la situation économique.
Taux directeurs à zéro
"La principale raison pour laquelle les prix augmentent est le COVID qui affecte la chaîne d'approvisionnement", a déclaré mardi 2 novembre Joe Biden en marge de la COP26 sur le climat à Glasgow. Mais alors que les prix de l'énergie comptent pour beaucoup dans l'inflation, il a aussi accusé les pays producteurs : "si vous jetez un œil aux prix de l'essence, aux prix du brut, c'est la conséquence du refus de la Russie ou des pays de l'OPEP d'extraire plus de pétrole".
Il faudra toutefois attendre encore pour que la Fed relève ses taux directeurs, qui sont depuis mars 2020 dans une fourchette de 0 à 0,25%. Elle craint en effet que cela ne pénalise le redressement du marché de l'emploi. En septembre, 194.000 emplois seulement ont été créés, moitié moins qu'en août, et contre plus d'un million en juin, puis en juillet. Le taux de chômage a lui reculé, à 4,8%, et le taux d'octobre sera publié vendredi 5 novembre.
Certaines banques centrales ont déjà relevé leurs taux : Norvège, Nouvelle-Zélande, Brésil, etc. L'Angleterre pourrait aussi annoncer une hausse jeudi 4 novembre. La Banque centrale européenne (BCE) a en revanche appelé à la patience, et son homologue australienne a annoncé qu'une hausse des taux serait possible en 2023, mais pas avant.
Un autre sujet devrait être abordé lors de la conférence de presse : la succession de Jerome Powell. Son mandat de quatre ans expire en février, et il revient à Joe Biden de lui en accorder ou non un second, avant une confirmation du Congrès. Le président américain a assuré mardi 2 novembre qu'il annoncerait "assez rapidement" sa décision, soulignant qu'il y avait "beaucoup de bons" candidats.
AFP/VNA/CVN