>>Wall Street termine en forte baisse, ébranlée par Evergrande
>>La Fed devrait commencer à réduire ses achats d'actifs en octobre
Le bâtiment de la Fed à Washington, le 19 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La réunion du Comité monétaire de la Réserve fédérale, qui a débuté mardi midi 21 septembre et doit s'achever mercredi 22 septembre avec la publication d'un communiqué de presse, à 14h00 (18h00 GMT). Puis le président, Jerome Powell, tiendra une conférence de presse à 14h30 (18h30 GMT).
Les marchés guetteront le moindre indice, quant au lancement de la réduction des achats d'actifs. Mais la plupart des analystes n'attendent pas d'annonce ferme cette fois, et tablent plutôt sur la réunion de novembre pour connaître le calendrier.
La Fed veut en effet diminuer progressivement ses achats de 120 milliards d'USD par mois en bons du Trésor et autres titres qu'elle entreprend depuis le début de la crise. Mais pour cela, elle veut s'assurer que la reprise économique soit suffisamment solide.
Or, la situation ne s'améliore pas aussi vite que prévu, entre une croissance contrariée par le variant Delta, et des créations d'emplois décevantes en août.
Pour évaluer la situation, les responsables de la puissante Réserve fédérale américaine ont, pendant deux demi-journées, regardé à la loupe les progrès réalisés quant à l'emploi et l'inflation.
"Nuage de points"
Sur le premier front, le ralentissement a été marqué en août, après une belle progression en juin puis en juillet, et seuls 235.000 emplois ont été créés, trois fois moins qu'attendu, tandis que le taux de chômage a continué à reculer, à 5,2%.
Jerome Powell, président de la Fed, lors d'une audition au Congrès à Washington, le 22 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quant à l'inflation, elle a certes montré des signes de modération, mais, à +4,2% sur un an en août, elle reste très supérieure aux 2% que vise la Fed à long terme. Et plusieurs responsables de l'institution monétaire ont, ces dernières semaines, averti que l'évolution des prix pourrait rester élevée plus longtemps que prévu.
Les marchés s'intéresseront également aux prévisions économiques pour la croissance, l'emploi et l'inflation, qui seront actualisées. "La croissance sera révisée à la baisse cette année mais l'inflation sera plus élevée", prédit Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Economics.
Jerome Powell devrait cependant insister de nouveau sur le fait qu'une diminution des achats d'actifs n'ira pas de pair avec un relèvement des taux directeurs.
Ceux-ci avaient été abaissés dans une fourchette de 0% à 0,25% en mars 2020, devant la menace imminente du COVID-19 pour les États-Unis, et devraient rester à ce niveau pendant un moment encore.
Le "nuage de points", qui montre à quel moment chacun des membres du Comité monétaire - votants et non-votants confondus - pense qu'il sera judicieux de les faire évoluer, sera mis à jour. Lors de la dernière actualisation, en juin, la majorité des responsables de la Fed anticipait une première hausse en 2023.
Nouvelle ombre
Les principales économies de la planète avancent à tâtons sur le resserrement monétaire. Le Banque centrale européenne (BCE) a timidement lancé le mouvement et renvoyé à décembre la discussion, tandis que la Banque d'Angleterre craint que durcir sa politique monétaire n'étouffe la relance dans l'oeuf.
"Nous serions surpris par l'annonce formelle d'un ralentissement, étant donné le plafond de la dette non résolu et la perturbation continue de l'économie due au variant Delta", a encore souligné Ian Shepherdson.
Car une nouvelle ombre vient planer sur l'économie américaine, et, par ricochet, sur l'économie mondiale : celle d'un défaut de paiement des États-Unis.
Le plafond de la dette américaine est de nouveau en vigueur depuis le 1er août, après deux années de suspension, et, si aucun accord n'est trouvé au Congrès pour le suspendre de nouveau ou relever le montant maximum de dette autorisé, les États-Unis ne pourront plus emprunter pour se financer.
Le pays a assez de liquidités pour honorer ses paiements jusqu'à mi-octobre seulement. Un défaut de paiement de la première économie du monde aurait des répercussions gravissimes.